1 Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus de la Dispersion,a salut !b
a Dans l’antiquité israélite le terme de « Dispersion » (grec « Diaspora ») désignait les Juifs émigrés de Palestine, cf. Ps 147.2 ; Jdt 5.19 ; cf. Jn 7.35. Il s’agit ici des chrétiens d’origine juive dispersés dans le monde gréco-romain. Cf. Ac 2.5-11. Les douze tribus figurent la totalité du Peuple nouveau, Ac 26.7 ; Ap 7.4 ; Mt 19.28.
b Formule de salutation, courante dans le monde grec, litt. « réjouissez-vous ». Le v. 2 joue sur ce mot.
2 Tenez pour une joie suprême, mes frères, d’être en butte à toutes sortes d’épreuves.
4 mais que la constance s’accompagne d’une œuvre parfaite,c afin que vous soyez parfaits, irréprochables, ne laissant rien à désirer.
c Pour Jacques comme pour le judaïsme, la foi doit aboutir à une œuvre qui rend l’homme parfait, 2.14 ; cf. 1 Th 1.3. Dès maintenant on peut pressentir l’explication centrale de 2.14-26.
5 Si l’un de vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu — il donne à tous généreusement,d sans récriminer — et elle lui sera donnée.
d Ou encore « simplement », « sans condition ».
e Littéralement « à l’âme double », 4.8. Cette division intérieure suppose la psychologie rabbinique, où deux impulsions ou penchants, l’un mauvais, l’autre bon, se disputent sans cesse (fondée sur Gn 8.21 ; 6.5 ; Si 15.14 ; Rm 7). Elle s’oppose à la « simplicité » du cœur et à la fermeté d’attitude qui en résulte.
9 Que le frère d’humble condition se glorifie de son exaltationf
f Les riches n’ont part à l’exaltation des petits, 1 S 2.7-8 ; Ps 72.4, 12 ; 113.7-9 ; Lc 1.52 ; etc. ; cf. So 2.3, qu’en s’humiliant avec eux.
g Ou « Le soleil s’est levé avec un vent brûlant ».
12 Heureux homme, celui qui supporte l’épreuve ! Sa valeur une fois reconnue, il recevra la couronne de vie que le Seigneurh a promise à ceux qui l’aiment.i
h Om. « le Seigneur ». La Vulg. a « Dieu ».
i Au sortir de l’épreuve, vv. 2-4, celui qui aime Dieu recevra sa juste récompense, 1 Co 9.25 ; 1 P 5.4 ; Ap 2.10.
13 Que nul, s’il est éprouvé,j ne dise : « C’est Dieu qui m’éprouve. » Dieu en effet n’éprouve pas le mal, il n’éprouve non plus personne.
j Ici l’épreuve est la tentation, cf. 1 Co 10.13. Celui qui se laisse entraîner au mal ne doit pas rejeter sa faute sur Dieu, qui ne saurait vouloir le mal. Le péché procède de l’intérieur de l’homme, Rm 7.8, et s’achève, de soi, dans un état tout opposé à la couronne de vie, v. 12 ; Rm 6.23.
16 Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés :
k Om. (Vet. Lat.) « vient d’en haut et ».
l Dieu, créateur des luminaires célestes, Gn 1.14-18, et source de toute lumière spirituelle, Jn 1.4 ; 8.12 ; 1 Jn 1.5 ; cf. 1 P 2.9. Les images qui suivent sont suggérées par le mouvement des astres. — Var. « en qui n’existe aucun changement provenant du mouvement de l’ombre ».
m Cette « parole de vérité » est l’ensemble de la révélation de Dieu aux hommes, dite encore « Loi de liberté », « Loi royale », cf. 1.21-25 ; 2.8.
n ne parle de la « grâce » qu’en 4.6. Il en mentionne ici l’équivalent dans cette naissance nouvelle, due à la parole de Dieu, Jn 1.12 ; 3.3 ; 1 P 1.23, et qui constitue le peuple de Dieu par ses premiers-nés, cf. Dt 18.4 ; 1 Co 15.20 ; Rm 8.23 ; 16.5. Cette parole est plantée dans les cœurs (litt. « innée ») par la prédication de l’Évangile qui sauve, v. 21, et la foi qui est l’acceptation de cette annonce, cf. 1 Th 2.13. Traces de catéchèse baptismale.
19 Sachez-le, mes frères bien-aimés : que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère ;
22 Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des auditeurs qui s’abusent eux-mêmes !
o Comme la parole de vérité, v. 18, cette Loi est la révélation chrétienne reçue et mise en pratique, cf. Mt 5.17-19 ; 7.24-27 ; Jn 13.17. Elle libère l’homme, 2.12, par l’observation des commandements. Paul verra dans la liberté du chrétien une prérogative de la Loi Nouvelle, de la foi, Rm 3.27 ; 6.15 ; 7.1 ; Ga 4.21ss.
26 Si quelqu’un s’imagine être religieux sans mettre un frein à sa langue et trompe son propre cœur, sa religion est vaine.
p Cf. Mt 6.9 ; 1 Co 15.24 ; Ep 5.20. L’expression se trouvait déjà dans l’AT, Dt 32.6 ; cf. Isa 63.16 ; Si 23.1, 4 ; Sg 2.16. Le culte spirituel agréé de Dieu prend une forme concrète dans la conduite droite et le service des faibles, cf. Dt 27.19 ; Isa 11.17 ; Jr 5.28 ; etc.