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Bible de Jérusalem – Jacques 5

5 Eh bien, maintenant, les riches ! Pleurez, hurlez sur les malheurs qui vont vous arriver. 2 Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont rongés par les vers. 3 Votre or et votre argent sont rouillés, et leur rouille témoignera contre vous : elle dévorera vos chairs ; c’est un feu que vous avez thésaurisé dans les derniers jours !v

v La perspective est eschatologique les calamités qui attendent les riches se situent dans la perspective du Jugement, 5.7-9, cf. Mt 6.19 ; Isa 5.8-10 ; Am 2.6-7 ; 8.4-8 ; etc. Mais nous sommes déjà dans « les derniers temps », cf. 2 Co 6.2.

4 Voyez : le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des Armées. 5 Vous avez vécu sur terre dans la mollesse et le luxe, vous vous êtes repus au jour du carnage.w

w Peut-être allusion aux violences dont les riches ont accablé les justes, v. 6, cf. Ps 44.23 ; Sg 2.10-20 ; Jr 12.1-3.

6 Vous avez condamné, vous avez tué le juste : il ne vous résiste pas.

L’Avènement du Seigneur.

7 Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’Avènement du Seigneur. Voyez le laboureur : il attend patiemment le précieux fruit de la terre jusqu’aux pluiesx de la première et de l’arrière-saison.

x Var. « fruits ».

8 Soyez patients, vous aussi ; affermissez vos cœurs, car l’Avènement du Seigneur est proche.y

y L’attente de la Venue (parousie , 1 Co 15.23) est le motif dernier de la patience chrétienne, 1.2-4, 12 ; 1 Th 3.13 ; 1 P 4.7 ; 5.10. La comparaison du laboureur, v. 7, fait penser à Mc 4.26-29.

9 Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères, afin de n’être pas jugés. Voyez : le Juge se tient aux portes ! 10 Prenez, frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. 11 Voyez : nous proclamons bienheureux ceux qui ont de la constance. Vous avez entendu parler de la constance de Job et vous avez vu le dessein du Seigneur ; car le Seigneur est miséricordieux et compatissant.

Exhortations finales.

12 Mais avant tout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, n’usez d’aucun autre serment. Que votre oui soit oui, que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement.

13 Quelqu’un parmi vous souffre-t-il ? Qu’il prie.z Quelqu’un est-il joyeux ? Qu’il entonne un cantique. Quelqu’un parmi vous est-il malade ?

z Le trait commun aux vv. 13-18 est la prière, avec insistance sur les cas du malade et du pécheur, puis vv. 16-18, sur la puissance de celui qui prie bien.

14 Qu’il appelle les presbytres de l’Église et qu’ils prient sur lui après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur.a

a Om. « du Seigneur ». — suppose connue la pratique dont il parle. Dans cette onction faite au nom du Seigneur, accompagnée de prières dites par les « anciens », Ac 11.30, en vue du soulagement de la maladie et de la rémission des péchés, l’Église a vu une forme initiale du sacrement de l’ « Onction des malades ». Cette identification traditionnelle a été définie par le Concile de Trente.

15 La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis. 16 Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.b
La supplication ferventec du juste a beaucoup de puissance.

b L’aveu des fautes, associé ici à la prière, devait être recommandé au malade, v. 15, il est aussi demandé à tout chrétien, spécialement dans le cadre de la liturgie. Aucune précision n’est donnée ici sur la confession sacramentelle.

c Vulg. « assidue ».

17 Élied était un homme semblable à nous : il pria instamment qu’il n’y eût pas de pluie, et il n’y eut pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois.

d La figure d’Élie, très populaire dans la tradition juive, l’a été aussi chez les chrétiens. souligne que cet homme de prière dont l’intercession était si puissante était semblable à nous.

18 Puis il pria de nouveau : le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit.

19 Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’égare loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, 20 qu’il le sache :e celui qui ramène un pécheur de son égarement sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés.

e Var. « sachez ». — La charité fraternelle et le pardon peuvent ramener les égarés, cf. Mt 18.15, 21-22 ; 1 Th 5.14, et profitera en retour, au temps du jugement, à celui qui l’exerce, 1 P 4.8 ; cf. Dn 12.3 ; Ez 3.19 ; 33.9. L’épître se termine ainsi, dépourvue de toute salutation usuelle.

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