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Genèse 3

Bible de Jérusalem

TOB

Bible Hébraïque

Nouvelle Édition de Genève

Le récit du paradis.

3 Le serpentf était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits. Il dit à la femme : « Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? »

f Le serpent sert-il de masque à un être hostile à Dieu et ennemi de l’homme ? On sait que la tradition sapientielle, puis le NT et toute la tradition chrétienne, y ont reconnu l’Adversaire (ou Tentateur), le Diable, cf. Jb 1.6. En faveur de cette identification on note le fait que le serpent prend le contrepied de la prohibition divine, comme si Dieu voulait cacher à l’homme et à la femme ce qui arriverait s’ils mangeaient le fruit défendu ; elle est pourtant en tension avec la description qui le présente comme un simple animal, mais rusé, et avec la condamnation à marcher sur son ventre et à manger de la poussière, v. 14. Peut-être l’intervention d’un animal rusé comme tentateur n’est qu’une manière de suggérer que l’homme et la femme n’ont qu’eux-mêmes à blâmer de leur transgression. L’auteur présenterait comme un dialogue entre le serpent et la femme ce qui est le résultat d’un processus humain l’attrait du fruit défendu mène à la transgression ; 3.6 décrit ce processus humain.

3 Or le serpent était la plus astucieuse de toutes les bêtes des champs que le Seigneur Dieu avait faites. Il dit à la femme : « Vraiment ! Dieu vous a dit : “Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin”. . . » [On peut aussi comprendre Vous ne mangerez (les fruits) d'aucun arbre du jardin. C'est de cette seconde manière que la femme comprend la parole, volontairement ambiguë, du serpent.
— Le serpent Sg 2.24 ; Jn 8.44 ; Ap 20.2.]
3 וְהַנָּחָשׁ֙ הָיָ֣ה עָר֔וּם מִכֹּל֙ חַיַּ֣ת הַשָּׂדֶ֔ה אֲשֶׁ֥ר עָשָׂ֖ה יְהוָ֣ה אֱלֹהִ֑ים וַיֹּ֨אמֶר֙ אֶל־הָ֣אִשָּׁ֔ה ֤אַף כִּֽי־אָמַ֣ר אֱלֹהִ֔ים לֹ֣א תֹֽאכְל֔וּ מִכֹּ֖ל עֵ֥ץ הַגָּֽן׃

II. La chute et la promesse de la rédemption, 3.1–4.7

La tentation et la chute

3 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?

2 La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. 2 La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin, 2 וַתֹּ֥אמֶר הָֽאִשָּׁ֖ה אֶל־הַנָּחָ֑שׁ מִפְּרִ֥י עֵֽץ־הַגָּ֖ן נֹאכֵֽל׃

2 La femme répondit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin.
3 Mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, sous peine de mort. » 3 mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas afin de ne pas mourir.” » 3 וּמִפְּרִ֣י הָעֵץ֘ אֲשֶׁ֣ר בְּתוֹךְ־הַגָּן֒ אָמַ֣ר אֱלֹהִ֗ים לֹ֚א תֹֽאכְלוּ֙ מִמֶּ֔נּוּ וְלֹ֥א תִגְּע֖וּ בּ֑וֹ פֶּן־תְּמֻתֽוּן׃

3 Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez.
4 Le serpent répliqua à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! 4 Le serpent dit à la femme : « Non, vous ne mourrez pas, 4 וַיֹּ֥אמֶר הַנָּחָ֖שׁ אֶל־הָֽאִשָּׁ֑ה לֹֽא־מ֖וֹת תְּמֻתֽוּן׃

4 Alors le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point ;
5 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux,g qui connaissent le bien et le mal. »

g On doit noter la différence de perspective par rapport à 1.26-27 là c’est Dieu lui-même qui crée l’homme et la femme à son image, ici « être comme des dieux » (ou « comme Dieu ») serait une entreprise humaine.

5 mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serezcomme des dieux possédant la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. » [Gn 3.22 ; voir Es 14.14 ; Ez 28.2 ; 2 Th 2.4.]

5 ֤כִּי יֹדֵ֣עַ אֱלֹהִ֔ים כִּ֗י בְּיוֹם֙ אֲכָלְכֶ֣ם מִמֶּ֔נּוּ וְנִפְקְח֖וּ עֵֽינֵיכֶ֑ם וִהְיִיתֶם֙ כֵּֽאלֹהִ֔ים יֹדְעֵ֖י ט֥וֹב וָרָֽע׃

5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal.

6 La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. 6 La femme vit que l'arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance. Elle en prit un fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il en mangea. [Jc 1.13-15.] 6 וַתֵּ֣רֶא הָֽאִשָּׁ֡ה כִּ֣י טוֹב֩ הָעֵ֨ץ לְמַאֲכָ֜ל וְכִי תַֽאֲוָה־ה֣וּא לָעֵינַ֗יִם וְנֶחְמָ֤ד הָעֵץ֙ לְהַשְׂכִּ֔יל וַתִּקַּ֥ח מִפִּרְי֖וֹ וַתֹּאכַ֑ל וַתִּתֵּן גַּם־לְאִישָׁ֛הּ עִמָּ֖הּ וַיֹּאכַֽל׃

6 La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence ; elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea.

7 Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ;h ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

h Ce que l’homme et la femme perçoivent apparaît comme quelque chose d’inconvenant. Dans la conscience de leur nudité il y aurait déjà une manifestation du désordre que le péché introduit dans l’harmonie de la création.

7 Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils surent qu'ils étaient nus. Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des pagnes.

7 וַתִּפָּקַחְנָה֙ עֵינֵ֣י שְׁנֵיהֶ֔ם וַיֵּ֣דְע֔וּ כִּ֥י עֵֽירֻמִּ֖ם הֵ֑ם וַֽיִּתְפְּרוּ֙ עֲלֵ֣ה תְאֵנָ֔ה וַיַּעֲשׂ֥וּ לָהֶ֖ם חֲגֹרֹֽת׃

Deuxième dispensation : la conscience (responsabilité morale)

(Genèse 4.1–8.14)

7 Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures.

8 Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l’homme et sa femme se cachèrent devant Yahvé Dieu parmi les arbres du jardin.

8 Or ils entendirent la voix du Seigneur Dieu qui se promenait dans le jardin au souffle du jour. L'homme et la femme se cachèrent devant le Seigneur Dieu au milieu des arbres du jardin. [la voix ou le bruit (des pas, comparer 2 S 5.24 ; 1 R 14.6).
— au souffle du jour ou au vent du jour : il s'agit de la brise qui souffle au moment du coucher du soleil.
— La honte de la nudité 2 S 10.4-5 ; Ap 3.18 ; 16.15.]
8 וַֽיִּשְׁמְע֞וּ אֶת־ק֨וֹל יְהוָה אֱלֹהִ֛ים מִתְהַלֵּ֥ךְ בַּגָּ֖ן לְר֣וּחַ הַיּ֑וֹם וַיִּתְחַבֵּ֨א הָֽאָדָ֜ם וְאִשְׁתּ֗וֹ מִפְּנֵי֙ יְהוָ֣ה אֱלֹהִ֔ים בְּת֖וֹךְ עֵ֥ץ הַגָּֽן׃

Dieu interroge Adam et Eve

8 Alors ils entendirent la voix de l'Eternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Eternel Dieu, au milieu des arbres du jardin.

9 Yahvé Dieu appela l’homme : « Où es-tu ? » dit-il. 9 Le Seigneur Dieu appela l'homme et lui dit : « Où es-tu ? » 9 וַיִּקְרָ֛א יְהוָ֥ה אֱלֹהִ֖ים אֶל־הָֽאָדָ֑ם וַיֹּ֥אמֶר ל֖וֹ אַיֶּֽכָּה׃

9 Mais l'Eternel Dieu appela l'homme, et lui dit : Où es-tu ?
10 « J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’homme ; j’ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. » 10 Il répondit : « J'ai entendu ta voix dans le jardin, j'ai pris peur car j'étais nu, et je me suis caché. » — 10 וַיֹּ֕אמֶר אֶת־קֹלְךָ֥ שָׁמַ֖עְתִּי בַּגָּ֑ן וָאִירָ֛א כִּֽי־עֵירֹ֥ם אָנֹ֖כִי וָאֵחָבֵֽא׃

10 Il répondit : J'ai entendu ta voix dans le jardin, et j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché.
11 Il reprit : « Et qui t’a appris que tu étais nu ? Tu as donc mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ! » 11 « Qui t'a révélé, dit-il, que tu étais nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais prescrit de ne pas manger ? » 11 וַיֹּ֕אמֶר ֤מִי הִגִּ֣יד לְךָ֔ כִּ֥י עֵירֹ֭ם אָ֑תָּה הֲמִן־הָעֵ֗ץ אֲשֶׁר צִוִּיתִ֛יךָ לְבִלְתִּ֥י אֲכָל־מִמֶּ֖נּוּ אָכָֽלְתָּ׃

11 Et l'Eternel Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ?
12 L’homme répondit : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » 12 L'homme répondit : « La femme que tu as mise auprès de moi, c'est elle qui m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. »

12 וַיֹּ֖אמֶר הָֽאָדָ֑ם הָֽאִשָּׁה֙ אֲשֶׁ֣ר נָתַ֣תָּה עִמָּדִ֔י הִ֛וא נָֽתְנָה־לִּ֥י מִן־הָעֵ֖ץ וָאֹכֵֽל׃

12 L'homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé.
13 Yahvé Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » Et la femme répondit : « C’est le serpent qui m’a séduite, et j’ai mangé ! » 13 Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu'as-tu fait là ? » La femme répondit : « Le serpent m'a trompée et j'ai mangé. » [2 Co 11.3 ; 1 Tm 2.14.]

13 וַיֹּ֙אמֶר יְהוָה אֱלֹהִ֛ים לָאִשָּׁ֖ה מַה־זֹּ֣את עָשִׂ֑ית וַתֹּ֨אמֶר֙ הָֽאִשָּׁ֔ה הַנָּחָ֥שׁ הִשִּׁיאַ֖נִי וָאֹכֵֽל׃

13 Et l'Eternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé.

14 Alors Yahvé Dieu dit au serpent :

« Parce que tu as fait cela,
maudit sois-tu entre tous les bestiaux
et toutes les bêtes sauvages.
Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre
tous les jours de ta vie.
14 Le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les bestiaux et toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. [tu marcheras sur ton ventre : le fait de ramper, qui est naturel pour le serpent, est présenté comme un signe de malédiction.
— Manger de la poussière (signe de défaite) Es 49.23 ; Mi 7.17.]
14 וַיֹּאמֶר֩ יְהוָֹ֨ה אֱלֹהִ֥ים| אֶֽל־הַנָּחָשׁ֘ כִּ֣י עָשִׂ֣יתָ זֹּאת֒ אָר֚וּר אַתָּה֙ מִכָּל־הַבְּהֵמָ֔ה וּמִכֹּ֖ל חַיַּ֣ת הַשָּׂדֶ֑ה עַל־גְּחֹנְךָ֣ תֵלֵ֔ךְ וְעָפָ֥ר תֹּאכַ֖ל כָּל־יְמֵ֥י חַיֶּֽיךָ׃

Deuxième alliance : avec Adam déchu

(v. 15, note)

14 L'Eternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie.

15 Je mettrai une hostilité entre toi et la femme,
entre ton lignage et le sien.
Il t’écrasera la tête
et tu l’atteindras au talon. »i

i Ce verset constate l’hostilité fondamentale entre le serpent et l’humanité, mais laisse entrevoir la victoire finale de l’humanité c’est une première lueur de salut, le « Protévangile ». La traduction grecque, en commençant la dernière phrase par un pronom masculin, attribue cette victoire non au lignage de la femme en général, mais à l’un des fils de la femme ; ainsi est amorcée l’interprétation messianique déjà présente dans la tradition juive ancienne, puis reprise et explicitée par beaucoup de Pères de l’Église. Avec le Messie, sa Mère est impliquée, et l’interprétation mariologique de la traduction latine ipsa conteret est devenue traditionnelle dans l’Église.

15 Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci te meurtrira à la tête et toi, tu la meurtriras au talon. » [Ap 12.17.]

15 וְאֵיבָ֣ה| אָשִׁ֗ית בֵּֽינְךָ֙ וּבֵ֣ין הָֽאִשָּׁ֔ה וּבֵ֥ין זַרְעֲךָ֖ וּבֵ֣ין זַרְעָ֑הּ ֤הוּא יְשׁוּפְךָ֣ רֹ֔אשׁ וְאַתָּ֖ה תְּשׁוּפֶ֥נּוּ עָקֵֽב׃

15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.

16 À la femme, il dit :j

« Je multiplierai les peines de tes grossesses,
dans la peine tu enfanteras des fils.
Ta convoitise te poussera vers ton mari
et lui dominera sur toi. »

j La condamnation divine frappe les coupables et la vie de l’homme et de la femme en est profondément affectée la femme en tant que mère et épouse et l’homme comme travailleur subissent les conséquences de leur transgression. On ne peut pas hâtivement conclure que sans le péché la situation de l’homme et de la femme aurait été différente, mais il y a une perception profonde des conséquences de la transgression le péché de l’homme bouleverse l’ordre voulu par Dieu. La femme, séductrice pour l’homme, n’est plus l’associée et l’égale de celui-ci, 2.18-24, car l’homme agit en maître et asservit la femme. À son tour, l’homme doit s’acharner à tirer sa subsistance d’un sol hostile qui est loin de ressembler au jardin d’Éden. Ces situations pénibles sont le lot de l’être humain, mais pour que soit clairement dégagé l’enseignement d’une faute héréditaire, il faudra attendre que saint Paul mette en parallèle la solidarité de tous dans le Christ sauveur et dans Adam le pécheur, Rm 5.

16 Il dit à la femme : « Je ferai qu'enceinte, tu sois dans de grandes souffrances ; c'est péniblement que tu enfanteras des fils. Ton désir te poussera vers ton homme et lui te dominera. » [Gn 35.16-18 ; Jn 16.21.]

16 אֶֽל־הָאִשָּׁ֣ה אָמַ֗ר הַרְבָּ֤ה אַרְבֶּה֙ עִצְּבוֹנֵ֣ךְ וְהֵֽרֹנֵ֔ךְ בְּעֶ֖צֶב תֵּֽלְדִ֣י בָנִ֑ים וְאֶל־אִישֵׁךְ֙ תְּשׁ֣וּקָתֵ֔ךְ וְה֖וּא יִמְשָׁל־בָּֽךְ׃

16 Il dit à la femme : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi.

17 À l’homme, il dit :

« Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger,
maudit soit le sol à cause de toi !
À force de peines tu en tireras subsistance
tous les jours de ta vie.
17 Il dit à Adam : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais formellement prescrit de ne pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C'est dans la peine que tu t'en nourriras tous les jours de ta vie, [Autre traduction à l'homme ; mais l'absence d'article devant le mot hébreu semble montrer qu'il s'agit ici d'un nom propre.
— le sol maudit Gn 4.11 ; 5.29 ; Os 4.3 ; Rm 8.20 ; voir Gn 8.21.
— La peine du cultivateur Gn 4.12 ; Qo 2.22-23.]
17 וּלְאָדָ֣ם אָמַ֗ר כִּ֥י שָׁמַעְתָּ֘ לְק֣וֹל אִשְׁתֶּךָ֒ וַתֹּ֨אכַל֙ מִן־הָעֵ֔ץ אֲשֶׁ֤ר צִוִּיתִיךָ֙ לֵאמֹ֔ר לֹ֥א תֹאכַ֖ל מִמֶּ֑נּוּ אֲרוּרָ֚ה הָֽאֲדָמָה֙ בַּֽעֲבוּרֶ֔ךָ בְּעִצָּבוֹן֙ תֹּֽאכֲלֶ֔נָּה כֹּ֖ל יְמֵ֥י חַיֶּֽיךָ׃

17 Il dit à l'homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre : Tu n'en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie,
18 Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l’herbe des champs.
18 il fera germer pour toi l'épine et le chardon et tu mangeras l'herbe des champs. [épine et chardon He 6.8.
— L'herbe des champs ou ce qui pousse dans les champs (y compris les moissons) par opposition aux fruits des arbres (2.16). Les versets 17-19 décrivent la condition pénible du paysan palestinien.]
18 וְק֥וֹץ וְדַרְדַּ֖ר תַּצְמִ֣יחַֽ לָ֑ךְ וְאָכַלְתָּ֖ אֶת־עֵ֥שֶׂב הַשָּׂדֶֽה׃

18 il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs.
19 À la sueur de ton visage
tu mangeras ton pain,
jusqu’à ce que tu retournes au sol,
puisque tu en fus tiré.
Car tu es glaise
et tu retourneras à la glaise. »
19 A la sueur de ton visage tu mangeras du pain jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras. » [voir Gn 2.7 ; Ps 90.3 ; Jb 3.1.]

19 בְּזֵעַ֤ת אַפֶּיךָ֙ תֹּ֣אכַל לֶ֔חֶם עַ֤ד שֽׁוּבְךָ֙ אֶל־הָ֣אֲדָמָ֔ה כִּ֥י מִמֶּ֖נָּה לֻקָּ֑חְתָּ כִּֽי־עָפָ֣ר אַ֔תָּה וְאֶל־עָפָ֖ר תָּשֽׁוּב׃

19 C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

20 L’homme appela sa femme « Ève », parce qu’elle fut la mère de tous les vivants.k

k Étymologie populaire le nom d’Ève, Havvah, est expliqué par la racine hayah « vivre ».

20 L'homme appela sa femme du nom d'Eve — c'est-à-dire La Vivante — , car c'est elle qui a été la mère de tout vivant. 20 וַיִּקְרָ֧א הָֽאָדָ֛ם שֵׁ֥ם אִשְׁתּ֖וֹ חַוָּ֑ה כִּ֛י הִ֥וא הָֽיְתָ֖ה אֵ֥ם כָּל־חָֽי׃

La foi d'Adam : Dieu pourvoit au sacrifice

20 Adam donna à sa femme le nom d'Eve : car elle a été la mère de tous les vivants.

21 Yahvé Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit. 21 Le Seigneur Dieu fit pour Adam et sa femme des tuniques de peau dont il les revêtit. 21 וַיַּעַשׂ֩ יְהוָ֙ה אֱלֹהִ֜ים לְאָדָ֧ם וּלְאִשְׁתּ֛וֹ כָּתְנ֥וֹת ע֖וֹר וַיַּלְבִּשֵֽׁם׃

21 L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit.

22 Puis Yahvé Dieu dit : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal !l Qu’il n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours ! »m

l L’homme pécheur s’est érigé en juge du bien et du mal, 2.17, ce qui est le privilège de Dieu.

m L’arbre de vie avait été mentionné en 2.9 à côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ici il s’agirait d’empêcher que l’homme ne s’empare du fruit de cet arbre et n’en mange ; d’où la surveillance du v. 24. C’est une tradition parallèle à celle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais elle sert le dessein de l’auteur la quête de l’immortalité est à la fois inscrite au cœur de l’homme et en dehors de ses possibilités. C’est une grâce dont la parole de Dieu se fera l’écho le moment venu. Le Paradis perdu par la faute de l’homme est à l’image du Paradis retrouvé par la grâce de Dieu.

22 Le Seigneur Dieu dit : « Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous par la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Maintenant, qu'il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de vie, en manger et vivre à jamais ! » [l'un de nous, c'est-à-dire Dieu lui-même et sa cour céleste (1 R 22.19 ; Jb 1.6). Voir Gn 3.5.
— bon et mauvais, arbre de vie, Gn 2.9.]

22 וַיֹּ֣אמֶר| יְהוָ֣ה אֱלֹהִ֗ים הֵ֤ן הָֽאָדָם֙ הָיָה֙ כְּאַחַ֣ד מִמֶּ֔נּוּ לָדַ֖עַת ט֣וֹב וָרָ֑ע וְעַתָּ֣ה| פֶּן־יִשְׁלַ֣ח יָד֗וֹ וְלָקַח֙ ֤גַּם מֵעֵ֣ץ הַֽחַיִּ֔ים וְאָכַ֖ל וָחַ֥י לְעֹלָֽם׃

Expulsion d'Eden

22 L'Eternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement.

23 Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré.

23 Le Seigneur Dieu l'expulsa du jardin d'Eden pour cultiver le sol d'où il avait été pris. [Gn 2.8.] 23 וַֽיְשַׁלְּחֵ֛הוּ יְהוָ֥ה אֱלֹהִ֖ים מִגַּן־עֵ֑דֶן לַֽעֲבֹד֙ אֶת־הָ֣אֲדָמָ֔ה אֲשֶׁ֥ר לֻקַּ֖ח מִשָּֽׁם׃

23 Et l'Eternel Dieu le chassa du jardin d'Eden, pour qu'il cultive la terre, d'où il avait été pris.
24 Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurantn pour garder le chemin de l’arbre de vie.

n Les gardiens du Paradis ne sont pas des chérubins avec un glaive (emprunt à l’imagerie babylonienne et assyrienne, cf. Ex 25.18), mais plutôt les chérubins et la « flamme du glaive fulgurant ». L’éloignement du Paradis traduit en termes d’espace l’éloignement de Dieu au jardin où l’homme avait été placé, 2.15, Dieu lui-même venait prendre la brise du soir, 3.8 !

24 Ayant chassé l'homme, il posta les chérubins à l'orient du jardin d'Eden avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.

24 וַיְגָ֖רֶשׁ אֶת־הָֽאָדָ֑ם וַיַּשְׁכֵּן֩ מִקֶּ֨דֶם לְגַן־עֵ֜דֶן אֶת־הַכְּרֻבִ֗ים וְאֵ֨ת לַ֤הַט הַחֶרֶב֙ הַמִּתְהַפֶּ֔כֶת לִשְׁמֹ֕ר אֶת־דֶּ֖רֶךְ עֵ֥ץ הַֽחַיִּֽים׃

24 C'est ainsi qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie.

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