7 Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat,
Et ses jours sont ceux d'un mercenaire.
2 Comme l'esclave soupire après l'ombre,
Comme l'ouvrier attend son salaire,
3 Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur,
J'ai pour mon lot des nuits de souffrance.
4 Je me couche, et je dis : Quand me lèverai-je ? quand finira la nuit ?
Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour.
5 Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse,
Ma peau se crevasse et se dissout.
6 Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand,
Ils s'évanouissent : plus d'espérance !
7 Souviens-toi que ma vie est un souffle !
Mes yeux ne reverront pas le bonheur.
8 L'œil qui me regarde ne me regardera plus ;
Ton œil me cherchera, et je ne serai plus.
9 Comme la nuée se dissipe et s'en va,
Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas ;
10 Il ne reviendra plus dans sa maison,
Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus.