3 En la dix-huitième année du roi Josias, le roi envoya le secrétaire Shaphân, fils d’Açalyahu fils de Meshullam, au Temple de Yahvé :
5 Qu’il le remette aux maîtres d’œuvre attachés au Temple de Yahvé et que ceux-ci le dépensent pour les ouvriers qui travaillent aux réparations dans le Temple de Yahvé,
8 Le grand prêtre Hilqiyyahu dit au secrétaire Shaphân : « J’ai trouvé le livre de la Loi dans le Temple de Yahvé. »g Et Hilqiyyahu donna le livre à Shaphân, qui le lut.
g Ce « livre de la Loi », appelé « livre de l’alliance » en 2 R 23.2, 21, peut être le Deutéronome, au moins sa section législative, dont les prescriptions commanderont la réforme qui va suivre. C’est le document de l’alliance avec Yahvé, peut-être rédigé en relation avec la réforme d’Ézéchias, 2 R 18.4, et caché, ou perdu, ou oublié. Le phénomène sous-jacent serait l’appropriation par Jérusalem de traditions religieuses dont l’origine pourrait être les cercles prophétiques du Nord.
11 En entendant les paroles contenues dans le livre de la Loi, le roi déchira ses vêtements.
14 Le prêtre Hilqiyyahu, Ahiqam, Akbor, Shaphân et Asaya se rendirent auprès de la prophétesse Hulda,h femme de Shallum fils de Tiqva fils de Harhas, le gardien des vêtements ; elle habitait à Jérusalem dans la ville neuve. Ils lui exposèrent la chose
h Cette prophétesse n’est pas autrement connue.
i Phrase interrompue. On peut suppléer « s’accompliront ».
j Ce récit a été composé avant la mort tragique de Josias, 2 R 23.29-30.
23 Alors le roi fit convoquer auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem,
k Cf. 2 R 22.8. Le Dt se présente lui-même comme le code de l’alliance avec Yahvé, Dt 5.2 ; 28.69.
4 Le roi ordonna à Hilqiyyahu, le grand prêtre, aux prêtres en secondl et aux gardiens du seuil de retirer du sanctuaire de Yahvé tous les objets de culte qui avaient été faits pour Baal, pour Ashéra et pour toute l’armée du ciel ; il les brûla en dehors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et porta leurs cendres à Béthel.
l Les gardiens du seuil, cf. 2 R 12.10, occupaient aussi un rang élevé dans le sacerdoce. Cf. encore 2 R 25.18.
m « et qui sacrifiaient » grec, Targ. ; « et il sacrifia » hébr.
n Les vv. 4-5 peuvent être une addition.
o Littéralement « la tombe des fils du peuple ».
p « des voiles » baddîm conj. ; « des maisons » battîm hébr. On pourrait également comprendre « des vêtements » d’après le grec chettiein (à rapprocher de ketîm , le lin, d’après l’assyro-babylonien kitû cf. l’hébr. ketonet , « tunique »).
8 Il fit venir des villes de Juda tous les prêtres et il profana les hauts lieux où ces prêtres avaient sacrifié, depuis Géba jusqu’à Bersabée.q Il démolit les hauts lieux des portes, celui qui était à l’entrée de la porte de Josué, gouverneur de la ville, celui qui était à gauche quand on se tenait à la porte de la ville.
q Par la force, Josias centralise à Jérusalem le culte de tout le territoire de Juda, selon la loi de l’unité de sanctuaire, Dt 12. Ces « hauts lieux » (1 R 3.2) sont des sanctuaires de Yahvé, condamnés seulement parce qu’ils contreviennent à cette loi.
r La loi prévoyait, Dt 18.6-8, que les prêtres des provinces venant à Jérusalem jouissaient des mêmes droits que les prêtres de la ville, leurs « frères ». L’opposition du clergé de la capitale fit sans doute réduire les « prêtres des hauts lieux », concentrés à Jérusalem, à un rang subalterne.
10 Il profana le Tophèts de la vallée de Ben-Hinnom, pour que personne ne fît plus passer son fils ou sa fille par le feu en l’honneur de Molek.
s Nom de l’endroit où l’on sacrifiait par le feu des enfants à Molek, Lv 18.21. Le mot signifie probablement « brûloir ». L’historicité de ces sacrifices d’enfants reste débattue.
t Unique mention de ces objets du culte solaire. La mythologie sémitique connaissait l’image du char céleste appliquée au monde divin.
u Petits autels dédiés aux divinités astrales, Jr 19.13 ; So 1.5.
v « les brisa là » wayyerussem sham conj. ; « il courut de là » wayyaras mishsham hébr.
w « des Oliviers », litt. « de l’huile » Targ. ; « de la Perdition » hébr.
x Pour profaner définitivement ces lieux, voir vv. 16 et 20. Les mesures de Josias sont dirigées d’une part contre les sanctuaires locaux où se perpétuait un culte, plus ou moins adultéré, de Yahvé, d’autre part contre des coutumes franchement païennes dieux et rites cananéens ou empruntés à l’Assyrie (cultes astraux). Cela donne de la situation religieuse en Juda une triste impression, qui est confirmée par Jérémie, Sophonie et Ézéchiel.
15 De même pour l’autel qui était à Béthel, le haut lieu bâti par Jéroboam fils de Nebat qui avait entraîné Israël dans le péché, il démolit aussi cet autel et ce haut lieu, il brûla le haut lieu et le réduisit en poussière ; il brûla le pieu sacré.
y Josias, profitant de la décadence de l’Assyrie, avait non seulement rendu l’indépendance à Juda, mais étendu son autorité sur une partie de l’ancien territoire israélite.
16 Josias se retourna et vit les tombeaux qui étaient là, dans la montagne ; il envoya prendre les ossements de ces tombeaux et les brûla sur l’autel. Ainsi il le profana, accomplissant la parole de Yahvé qu’avait annoncée l’homme de Dieuz qui avait annoncé ces choses
z Le grec insère ici « lorsque Jéroboam se tenait à l’autel pendant la fête. En se retournant, Josias leva les yeux sur le tombeau de l’homme de Dieu... » la répétition des mots « homme de Dieu » peut expliquer la perte de cette phrase dans l’hébr.
a Ce prophète était de Béthel, cf. 1 R 13. « Samarie » désigne ici non la ville, mais le territoire du royaume du Nord dont Béthel faisait partie.
19 Josias fit également disparaître tous les temples des hauts lieux qui étaient dans les villes de la Samarie, et que les rois d’Israël avaient bâtis pour l’irritation de Yahvéb et il agit à leur endroit exactement comme il avait agi à Béthel.
b « de Yahvé » versions ; omis par l’hébr.
21 Le roi donna cet ordre à tout le peuple : « Célébrez une Pâque en l’honneur de Yahvé votre Dieu, de la manière qui est écrite dans ce livre de l’alliance. »
22 On n’avait pas célébré une Pâque comme celle-là depuis les jours des Juges qui avaient régi Israël et pendant tout le temps des rois d’Israël et des rois de Juda.
24 De plus, les nécromants et les devins, les dieux domestiques et les idoles, et toutes les horreurs qu’on pouvait voir dans le pays de Juda et à Jérusalem, Josias les fit disparaître, en exécution des paroles de la Loi inscrites au livre qu’avait trouvé le prêtre Hilqiyyahu dans le Temple de Yahvé.