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Bible de Jérusalem

2 Rois 9.15-10.14

15 Mais le roi Joram était revenu à Yizréel pour faire soigner les blessures que les Araméens lui avaient infligées dans les combats qu’il soutenait contre Hazaël, roi d’Aram. — Jéhu dit : « Si c’est votre sentiment, que personne ne s’échappe de la ville et n’aille porter la nouvelle à Yizréel ! » 16 Jéhu monta en char et partit pour Yizréel ; Joram y était alité et Ochozias, roi de Juda, était descendu le visiter.

17 Le guetteur, posté sur la tour de Yizréel, vit la troupe de Jéhu qui arrivait et annonça : « Je vois une troupe. » Joram ordonna : « Qu’on prenne un cavalier, qu’on l’envoie au-devant de ces gens et qu’il demande : Cela va-t-il bien ? »k

k Le roi n’imagine pas d’abord une trahison, mais il est inquiet des nouvelles de Ramot de Galaad.

18 Le cavalier alla au-devant de Jéhu et demanda : « Ainsi parle le roi : Cela va-t-il bien ? » — « Que t’importe si cela va bien ? répondit Jéhu. Passe derrière moi. » Le guetteur annonça : « Le messager les a rejoints et ne revient pas. » 19 Le roi envoya un second cavalier ; celui-ci les rejoignit et demanda : « Ainsi parle le roi : Cela va-t-il bien ? » — « Que t’importe si cela va bien ? répondit Jéhu. Passe derrière moi. » 20 Le guetteur annonça : « Il les a rejoints et ne revient pas. La manière de conduire est celle de Jéhu fils de Nimshi : il conduit comme un fou ! »

21 Joram dit : « Qu’on attelle ! » et on attela son char. Joram, roi d’Israël, et Ochozias, roi de Juda, partirent, chacun sur son char, au-devant de Jéhu. Ils le rejoignirent dans le champ de Nabot de Yizréel.

Meurtre de Joram.

22 Dès que Joram vit Jéhu, il demanda : « Cela va-t-il bien, Jéhu ? » Celui-ci répondit : « Quelle question, tant que durent les prostitutionsl de ta mère Jézabel et ses nombreux sortilèges ! »

l Au sens métaphorique de culte des faux dieux, comme dans les Prophètes, avec peut-être une allusion à la prostitution sacrée, cf. Dt 23.19, tare de la religion phénicienne.

23 Joram tourna bride et s’enfuit, en disant à Ochozias : « Trahison, Ochozias ! » 24 Jéhu avait bandé son arc, il atteignit Joram entre les épaules et la flèche traversa le cœur du roi, qui s’affaissa sur son char. 25 Jéhu dit à Bidqar son écuyer : « Enlève-le et jette-le dans le champ de Nabot de Yizréel. Souviens-toi : lorsque moi et toi nous étions tous deux en char derrière son père Achab, Yahvé a prononcé contre lui cette sentence :

26 “Je l’assure ! J’ai vu hier le sang de Nabot et le sang de ses fils, oracle de Yahvé. Je te rendrai la pareille dans ce champ même, oracle de Yahvé.” Enlève-le donc et jette-le dans le champ, selon la parole de Yahvé. »

Meurtre d’Ochozias.

27 Quand Ochozias, roi de Juda, eut vu cela, il prit la fuite sur la route de Bet-ha-Gân, mais Jéhu le poursuivit et ordonna : « Lui aussi, frappez-le ! » On le blessam sur son char, à la montée de Gur, qui est près de Yibleam, et il se réfugia à Megiddo où il mourut.

m « On le blessa » syr. ; manque dans l’hébr.

28 Ses serviteurs le portèrent en char à Jérusalem et l’ensevelirent dans son tombeau avec ses pères, dans la Cité de David. 29 C’était en la onzième année de Joram fils d’Achab qu’Ochozias était devenu roi de Juda.

Meurtre de Jézabel.

30 Jéhu rentra à Yizréel et Jézabel l’apprit. Elle se farda les yeux, s’orna la tête, se mit à la fenêtre 31 et, lorsque Jéhu franchit la porte, elle dit : « Cela va-t-il bien, Zimri, assassin de son maître ? »n

n Allusion sarcastique à Zimri, qui ne régna que huit jours après avoir assassiné Éla, roi d’Israël.

32 Jéhu leva la tête vers la fenêtre et dit : « Qui est avec moi, qui ? » et deux ou trois eunuques se penchèrent vers lui. 33 Il dit : « Jetez-la en bas. » Ils la jetèrent en bas, son sang éclaboussa le mur et les chevaux, et Jéhu lui passa sur le corps. 34 Il entra, mangea et but, puis il ordonna : « Occupez-vous de cette maudite et donnez-lui la sépulture, car elle est fille de roi. » 35 On alla pour l’ensevelir, mais on ne trouva d’elle que le crâne, les pieds et les mains. 36 On revint en informer Jéhu, qui dit : « C’est la parole de Yahvé, qu’il a prononcée par le ministère de son serviteur Élie le Tishbite : “Dans le champ de Yizréel, les chiens dévoreront la chair de Jézabel,

37 le cadavre de Jézabel sera comme du fumier épandu dans la campagne, dans le champ de Yizréel, en sorte qu’on ne pourra pas dire : C’est Jézabel !” »

Massacre de la famille royale d’Israël.

10 Il y avait à Samarie soixante-dix fils d’Achab.o Jéhu écrivit des lettres qu’il envoya à Samarie aux commandants de la ville, aux anciens et aux tuteurs des enfants d’Achab. Il disait :

o « Soixante-dix » est un chiffre consacré pour exprimer la totalité d’une descendance, Gn 46.27 ; Jg 8.30 ; 9.2 ; 12.14. Il s’agit des fils et petits-fils d’Achab, mais en premier lieu des fils de Joram. — « de la ville » grec luc. ; « de Yizréel » hébr. ; — « des enfants » grec luc. ; omis par hébr.

2 « Maintenant — quand cette lettre vous parviendra — , vous avez avec vous les fils de votre maître, vous avez les chars et les chevaux, une ville forte et des armes. 3 Voyez quel est, parmi les fils de votre maître, le meilleur et le plus digne, mettez-le sur le trône de son père, et combattez pour la maison de votre maître. » 4 Ils eurent une très grande peur et dirent : « Voilà que les deux rois n’ont pas tenu devant lui, comment pourrions-nous tenir nous-mêmes ? » 5 Le maître du palais, le commandant de la ville, les anciens et les tuteurs envoyèrent ce message à Jéhu : « Nous sommes tes serviteurs, nous ferons tout ce que tu ordonneras, nous ne proclamerons pas de roi, fais ce qui te paraît bon. »

6 Jéhu leur écrivit une seconde lettre, où il disait : « Si donc vous êtes pour moi et si vous voulez m’écouter, prenez les chefsp des hommes de la maison de votre maître et venez me trouver demain à cette heure à Yizréel. » (Il y avait soixante-dix fils du roi chez les grands de la ville, qui les élevaient.)

p L’hébreu rosh signifie à la fois « chef » et « tête ». L’équivoque, voulue peut-être par Jéhu, est résolue dans le sens le plus brutal par ses correspondants, v. 7, sur lesquels il rejette alors la responsabilité, v. 9.

7 Dès que cette lettre leur parvint, ils prirent les fils du roi, les égorgèrent tous les soixante-dix, mirent leurs têtes dans des corbeilles et les lui envoyèrent à Yizréel.

8 Le messager vint annoncer à Jéhu : « On a apporté les têtes des fils du roi. » Il dit : « Mettez-les en deux tas à l’entrée de la porte, jusqu’au matin. » 9 Le matin, il sortit et, se tenant debout, il dit à tout le peuple : « Soyez sans reproche ! Moi, j’ai conspiré contre mon maître et je l’ai assassiné, mais tous ceux-là, qui les a tués ? 10 Sachez donc que rien ne tombera à terre de l’oracle que Yahvé a prononcé contre la famille d’Achab : Yahvé a fait ce qu’il avait dit par le ministère de son serviteur Élie. » 11 Et Jéhu frappa tous ceux qui restaient de la maison d’Achab à Yizréel, tous ses grands, ses familiers, ses prêtres ; il n’en laissa échapper aucun.

Massacre des princes de Juda.

12 Jéhu partit et alla à Samarie. Comme il était en route, à Bet-Éqèd-des-Pasteurs, 13 il y trouva les frèresq d’Ochozias, roi de Juda, et demanda : « Qui êtes-vous ? » Ils répondirent : « Nous sommes les frères d’Ochozias et nous descendons saluer les fils du roi et les fils de la reine mère. »

q « Frères » au sens large de « parents ». Ils vont visiter les fils de Joram et ceux de Jézabel. Il est invraisemblable qu’ayant déjà dépassé Samarie, ils ne sachent rien du massacre des vv. 6-7. L’épisode est hors de place.

14 Il ordonna : « Prenez-les vivants. » On les prit vivants et on les égorgea à la citerne de Bet-Éqèd, au nombre de quarante-deux ; il n’en épargna pas un seul.