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Bible de Jérusalem

Galates 3.6-9

La thèse de Paul.j

6 Ainsi Abraham crut-il en Dieu, et ce lui fut compté comme justice.

j Après avoir montré par les faits l’origine divine de son Évangile, Paul se lance maintenant dans une discussion théorique où il montre le bien-fondé de ses positions. La thèse défendue se trouve en 3.6-7 (c’est par la foi seule qu’on est justifié et que l’on devient fils d’Abraham). Pour ce faire, il va montrer que la filiation abrahamique ne vient pas de ce qu’on est juif, sujet de la Loi, car la Loi est incapable, par son rôle et sa nature, d’assurer cette filiation.

7 Comprenez-le donc : ceux qui se réclament de la foi, ce sont eux les fils d’Abraham.

Preuve par l’Écriture.

8 Et l’Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, annonça d’avance à Abraham cette bonne nouvelle : En toi seront bénies toutes les nations. 9 Si bien que ceux qui se réclament de la foi sont bénis avec Abraham le croyant.

Galates 3.29

29 Mais si vous appartenez au Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse.y

y Paul revient à la descendance d’Abraham, vv. 6-9, constituée désormais par les fils de Dieu qui croient au Christ Jésus et lui appartiennent, non plus par une postérité selon la chair, cf. Ph 3.3.

Galates 4.21-31

Les deux alliances : Agar et Sara.j

21 Dites-moi, vous qui voulez vous soumettre à la Loi, n’entendez-vous pas la Loi ?k

j Brusquement, l’Apôtre reprend la question de la filiation, en une argumentation scripturaire allégorique, pour signifier encore que la Loi n’octroie pas la liberté qui est celle des fils.

k Témoignage de l’Écriture, cf. Rm 3.19 ; pour hériter de la promesse il ne suffit pas d’être fils d’Abraham, cf. Mt 3.9 il faut encore l’être, non comme Ismaël, mais comme Isaac, c’est-à-dire en vertu de la promesse, v. 23, d’une descendance qui tient plus de l’esprit que de la chair, v. 29, et par là préfigure celle des chrétiens, v. 28 ; cf. Rm 9.6s. Cet argument fondamental est illustré par d’autres correspondances plus artificielles.

22 Il est écrit en effet qu’Abraham eut deux fils, l’un de la servante, l’autre de la femme libre ; 23 mais celui de la servante est né selon la chair,l celui de la femme libre en vertu de la promesse.

l Selon les lois ordinaires de la nature, cf. Rm 7.5, sans une intervention spéciale de Dieu pour réaliser sa promesse.

24 Il y a là une allégorie : ces femmes représentent deux alliances ; la première se rattache au Sinaï et enfante pour la servitude : c’est Agar 25 (car le Sinaï est en Arabiem) et elle correspond à la Jérusalem actuelle,n qui de fait est esclave avec ses enfants.

m « car le Sinaï est en Arabie »; var. « Agar représente le Sinaï en Arabie » (ou « en langue arabe »).

n Celle du temps présent, asservie à la Loi, par opposition à la Jérusalem messianique, cf. Isa 2.2, féconde après une longue stérilité, v. 27 ; cf. Isa 54.1-6 ; Ap 21.1.

26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et elle est notre mère ; 27 car il est écrit : Réjouis-toi, stérile qui n’enfantais pas, éclate en cris de joie, toi qui n’as pas connu les douleurs ; car nombreux sont les enfants de l’abandonnée, plus que les fils de l’épouse. 28 Or vous, mes frères, à la manière d’Isaac, vous êtes enfants de la promesse. 29 Mais, comme alors l’enfant de la chair persécutait l’enfant de l’esprit, il en est encore ainsi maintenant.o

o Une fois établi le parallélisme entre Ismaël et les Juifs d’un côté, Isaac et les chrétiens de l’autre, Paul en tire deux applications nouvelles. Selon certaines traditions juives, Ismaël « persécutait » Isaac. En tout cas, selon la Bible, Sara, voyant en Ismaël un rival pour son fils, exige l’expulsion d’Agar, Gn 21.9.

30 Eh bien, que dit l’Écriture : Chasse la servante et son fils, car il ne faut pas que le fils de la servante hérite avec le fils de la femme libre. 31 Aussi, mes frères, ne sommes-nous pas enfants d’une servante mais de la femme libre.