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Bible de Jérusalem

Osée 2.25

25 Je la sèmeraij dans le pays,
j’aurai pitié de Lo-Ruhamah,
je dirai à Lo-Ammi : « Tu es mon peuple »
et lui dira : « Mon Dieu ! »k

j C’est la signification du nom de Yizréel, cf. 1.4, 5.

k L’amour de Dieu pour son peuple va contredire les noms de malheur (« Non-Aimée », « Pas-Mon-Peuple »), qui disparaissent avec la malédiction dont ils étaient le présage. En 2.1, 3, ils sont remplacés par leurs contraires.

Osée 11.1-

Yahvé va venger son amour méconnu.w

11 Quand Israël était jeune, je l’aimai,
et d’Égypte j’appelai mon fils.x

w Ce chapitre est étroitement parallèle à 1-3. Après l’analogie de l’amour conjugal bafoué, voici celle de l’amour paternel méconnu. On notera cependant que dans les trois premiers chapitres du livre les enfants étaient déjà étroitement associés à la mère, 2.1, 4. Déjà tout au début, 1.2, les deux perspectives sont unies.

x On a ici la première attestation du thème de l’amour de Dieu comme cause de l’élection d’Israël, doctrine qui sera abondamment développée par le Deutéronome Dt 4.37 ; 7.7-9 ; 10.15, etc. Pour Osée, la véritable histoire d’Israël commence avec la sortie d’Égypte. Tout ce passage décrit l’âge d’or du désert, cf. 2.16. De la geste des Patriarches, Osée ne semble avoir connu — ou retenu — que des traits défavorables, 12.4-5, 13.

2 Mais plus on les appelait, plus ils s’écartaient ;y
aux Baals ils sacrifiaient,
aux idoles ils brûlaient de l’encens.

y Le sujet du verbe « appelait » n’est pas précisé ; avec une légère correction on pourrait lire « plus je les appelais, plus ils s’écartaient de moi ».

3 Et moi j’avais appris à marcher à Éphraïm,
je le prenais par les bras,
et ils n’ont pas compris que je prenais soin d’eux !
4 Je les menais avec des attaches humaines,
avec des liens d’amour ;
j’étais pour eux comme ceux qui soulèvent un nourrisson
tout contre leur joue,z
je m’inclinais vers lui et le faisais manger.a

z « nourrisson » `ûl conj. ; « joug » `ol hébr.

a Ou « je lui tendais de la nourriture ». — Tout ce passage (vv. 3-4) montre Yahvé faisant l’éducation d’Israël enfant thème de la pédagogie divine reprise par le Deutéronome Dt 8.5-6.

5 Il ne reviendra pas au pays d’Égypte,b
mais Assur sera son roi.
Puisqu’il a refusé de revenir à moi,

b Au lieu d’être captifs en Égypte ils le seront en Assyrie. Mais La situation sera identique. La contradiction avec 8.13 n’est qu’apparente.

6 l’épée sévira dans ses villes,
elle anéantira ses verrous,
elle dévorera à cause de leurs desseins.

Mais Yahvé pardonne.

7 Mon peuple est cramponné à son infidélité.
On les appelle en haut,
pas un qui se relève !c

c Texte incertain. — « en haut », cf. 7.16.

8 Comment t’abandonnerais-je, Éphraïm,
te livrerais-je, Israël ?
Comment te traiterais-je comme Adma,
te rendrais-je semblable à Çeboyim ?d
Mon cœur en moi est bouleversé,e
toutes mes entrailles frémissent.

d Adma et Çeboyim, deux des cinq villes de la Pentapole, Gn 10.19 ; 14.2, 8 ; Dt 29.22, qui tenaient sans doute dans la tradition « élohiste » la place de Sodome et Gomorrhe dans la tradition « yahviste », Isa 1.9-10.

e Le mot est très fort ; précisément celui qui est employé à propos de la destruction des cités coupables, Gn 19.25 ; Dt 29.22. Osée laisse entendre que le châtiment envisagé est comme vécu d’avance dans le cœur de Dieu. Cf. le cri de David à la mort d’Absalom, 2 S 19.1.

9 Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère,
je ne détruirai pas à nouveau Éphraïm
car je suis Dieu et non pas homme,
au milieu de toi je suis le Saint,f
et je ne viendrai pas avec fureur.

f La transcendance de Dieu est soulignée avec force. Mais contrairement à d’autres textes plus anciens (Ex 19.2 ; 2 S 6.6-8, etc.) ou plus récents que celui-ci (Isa 6.3), elle est ici dépouillée de tout caractère terrifiant et elle s’exprime en termes d’amour. La sainteté divine se manifeste par la miséricorde qui pardonne, alors que l’homme, habituellement, laisse libre cours à la colère.

Le retour de l’exil.g

10 Derrière Yahvé ils marcheront,
comme un lion il rugira ;
et quand il rugira,
les fils viendront, tremblants, de l’Occident ;

g Les vv. 10-11 sont probablement une relecture plus tardive datant de l’époque de l’exil à Babylone ; ils développent dans cette perspective les idées des vv. 8-9

11 comme un passereau ils viendront en tremblant de l’Égypte,
comme une colombe, du pays d’Assur,
et je les ferai habiter dans leurs maisons,
oracle de Yahvé.