retour

Bible de Jérusalem

Sagesse 11.23-

23 Mais tu as pitié de tous,y parce que tu peux tout,
tu fermes les yeux sur les péchés des hommes, pour qu’ils se repentent.

y La pensée des vv. 23s n’est pas nouvelle en Israël, mais jamais on n’avait exprimé avec autant de force et sous forme de raisonnement, l’universalité de la pitié de Dieu pour les pécheurs (cf. Jon 3-4), le rôle déterminant de l’amour dans la création et la conservation des êtres.

24 Tu aimes en effet tout ce qui existe,
et tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ;
car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé.
25 Et comment une chose aurait-elle subsisté, si tu ne l’avais voulue ?
Ou comment ce que tu n’aurais pas appelé aurait-il été conservé ?
26 En réalité, tu épargnes tout, parce que tout est à toi, Maître ami de la vie !

Sagesse 12.8

8 Eh bien ! même ceux-là, parce que c’étaient des hommes, tu les as ménagés,c
et tu as envoyé des frelons comme avant-coureurs de ton armée,
pour les exterminer petit à petit.d

c Ce trait insiste moins sur la fragilité de l’homme, Gn 8.31 ; Ps 78.39 ; Ps 103.14-15, etc., que sur sa dignité essentielle, Gn 1.26-27 ; Ps 8.5-7 autorisant des relations privilégiées avec la Sagesse divine, Pr 8.31. Cette dignité était reconnue aussi par le stoïcisme, mais avec une insistance particulière sur la notion commune d’humanité.

d L’auteur transforme le sens donné à l’épisode des « frelons », Ex 23.28 ; Dt 7.20, par les textes anciens, préoccupés d’expliquer le retard apporté à l’extermination des Cananéens. Au lieu de se soucier seulement d’Israël, Dieu exerçait ainsi sa miséricorde envers les Cananéens pécheurs.