Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet VIII

Sur Saint Siméon

Tes vœux sont satisfaits, ô vieillard vénérable !
De l’oracle du Ciel voici l’événement.
Oui, tes yeux rajeunis, en cet heureux moment,
Soutiennent les regards du Soleil adorable.

Tu le vois, tu le tiens, l’Enfant incomparable,
Qui, porté dans tes bras, porte le firmament ;
Qui, dans son berceau même, est sans commencement ;
Et qui partout, enfin, est toujours l’Admirable.

Qu’il t’est doux, maintenant, de t’en aller en paix,
De ta loge de terre au céleste palais !
O bienheureux passage ! ô sort digne d’envie !

C’est-là pourtant le sort qui suit toujours la foi.
Mais de trouver la mort dans le sein de la vie,
C’est ce qui n’eût jamais de vérité qu’en toi.


1 : On estime probablement, qu’il était précepteur, ou père de Gamaliel. 3 : Un auteur, qui se trouve dans St. Cyprien, dit que Siméon était aveugle, et qu’en touchant celui qui est la lumière du monde, il recouvra la vue. Mais quelle apparence que l’Histoire Sainte eût omis un tel miracle ? 5 : Quelle joie de tenir entre ses bras celui en qui le Salut est contenu ! (St. Augustin). 13 : Il savait qu’aussitôt qu’il aurait vu le Christ, il devait mourir. (St. Cyprien)

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