Antiquités judaïques - Flavius Josèphe

LIVRE I

CHAPITRE V
Les descendant de Noé se répandent par toute la terre.

1.[1] A partir de ce moment, ils se dispersent par suite de la diversité des langues[2] et fondent des colonies de toutes parts : chacun prenait le pays qui s'offrait à lui et où Dieu le conduisait[3], de sorte que tous les continents furent peuplés, tant à l'intérieur des terres qu'au bord de la mer ; il en est même qui traversèrent la mer sur des vaisseaux pour peupler les îles. Quelques-unes parmi les nations conservent encore les noms qui leur viennent de leurs fondateurs, d'autres les ont changés, d'autres encore les ont modulés pour les faire mieux entendre de ceux qui venaient s'établir chez eux. Ce sont les Grecs qui ont été les auteurs de ces changements. Devenus les maîtres à des époques ultérieures, ils ont voulu s'approprier même les gloires du passé, décorant les nations de noms qui leur fussent intelligibles et leur imposant leurs formes de gouvernement, comme si ces nations étaient issues d'eux-mêmes.

[1] Genèse, X, 32.

[2] Ἀλλογλωσσίας. En lisant avec Eusèbe ὁμογλωσσίας, il faudrait traduire : « et, ce groupant d'après la conformité de langage, ils fondent, etc. » (Eusèbe a rattaché par erreur la moitié de la première partie de ce paragraphe à la citation d'Hestiée) [T. R.]

[3] Josèphe semble ici mélanger deux manières de voir touchant l'origine des nations, origine, selon lui, à la fois humaine et divine ; il va, dans le chapitre suivant, combiner les données de la Genèse, où le partage des pays se fait théoriquement, avec ses connaissances géographiques, qui ne sont pas toujours d'accord avec les premières.

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