retour

Bible de Jérusalem

Exode 13.17

4. LA SORTIE D’ÉGYPTEi

Départ des Israélites.j

17 Lorsque Pharaon eut laissé partir le peuple, Dieu ne lui fit pas prendre la route du pays des Philistins, bien qu’elle fût plus proche,k car Dieu s’était dit qu’à la vue des combats le peuple pourrait se repentir et retourner en Égypte.

i Ici commence proprement l’Exode , la marche du peuple de Dieu au désert vers la Terre Promise, période de la vie d’Israël à laquelle les Prophètes se reporteront comme au temps des fiançailles du peuple avec son Dieu, Jr 2.2 ; Os 2.16 ; 11.1s ; Ez 16.8. Yahvé reste, dans toute la Bible, « Celui qui a fait monter le peuple d’Égypte », Jos 24.17 ; Am 2.10 ; 3.1 ; Mi 6.4 ; Ps 81.11. C’était déjà la première déclaration que Dieu faisait en se manifestant à Moïse, 3.8-10. La seconde partie d’Isaïe annonce le retour de Babylone comme une répétition de l’Exode, Isa 40.3. La tradition chrétienne à son tour verra dans la marche au désert la figure du progrès de l’Église (ou de l’âme fidèle) vers l’Éternité.

j L’ensemble du récit (13.17—14.31) est complexe. La tradition élohiste, étant probablement fort semblable à la tradition yahviste, n’a laissé que peu de traces, 13.17-19 ; 14.5a, 19a, 25a. Dans le reste, il y a la trame de deux traditions conservées d’une manière plus substantielle, yahviste, 13.21-22 ; 14.5-6, 9-14, 19-20, 21, 24, 25, 27, 30, 31, et sacerdotale, 13, 20 ; 14.1-4, 8-9, 15-18, 21, 22-23, 27, 28-29, mais certains éléments ont pu être ajoutés par les rédacteurs, par exemple en 14.31 (ou seulement 31) ; comparer avec 4.1, 5, 8-9, 31. La détermination de l’itinéraire de l’Exode et la localisation précise des étapes est extrêmement difficile. Malgré le v. 17, un certain nombre de noms tendent à indiquer un itinéraire par le Nord, c’est-à-dire par le « Pays des Philistins » (terme qui est d’ailleurs un anachronisme). Il y aurait là la trace de deux traditions différentes, quoi qu’il en soit de leur base historique.

k C’était la voie normale, parallèle à la côte, passant par Silé (El-Kantara actuel), jalonnée de puits et gardée. Le groupe qui s’est enfui ne l’a certainement pas prise. Le groupe expulsé d’Égypte pouvait la prendre. En fait, c’est sur cette route que l’on peut le plus vraisemblablement situer les trois noms géographiques mentionnés à 14.2 mais l’Exode-fuite, le plus important, a attiré à lui les souvenirs de l’autre tradition.