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Bible de Jérusalem

Exode 16.1

La manne et les cailles.c

16 Ils partirent d’Élim, et toute la communauté des Israélites arriva au désert de Sîn, situé entre Élim et le Sinaï, le quinzième jour du second mois qui suivit leur sortie d’Égypte.

c Passage composite et d’analyse difficile. Quelques éléments d’un récit sur la manne, peut-être déplacés de Nb 11, pourraient venir de la tradition yahviste, mais la partie la plus considérable, un récit sur la manne et les cailles, appartient à la tradition sacerdotale (cf. la stricte réglementation du ramassage de la manne, soumis aux exigences du sabbat) ; les rédacteurs tardifs ont pu ajouter beaucoup de leur cru. La manne et les cailles, réunies dans le même récit, posent un problème. La manne est due à la sécrétion d’insectes vivant sur certains tamaris, mais seulement dans la région centrale du Sinaï ; on la récolte en mai-juin. Les cailles, épuisées par leur traversée de la Méditerranée au retour de leur migration en Europe, vers septembre, s’abattent en grande quantité sur la côte, au nord de la péninsule, poussées par le vent d’ouest, cf. Nb 11.31. Ce récit peut combiner les souvenirs de deux groupes ayant quitté l’Égypte séparément, cf. 7.8 ; 11.1, et dont les itinéraires furent différents, cf. 13.17. Ces curiosités naturelles servent à illustrer la providence spéciale de Dieu pour son peuple. Célébrée dans les Psaumes (surtout Ps 78.20, 23-27) et la Sagesse, la nourriture de la manne deviendra pour la tradition chrétienne (cf. Jn 6.26-58) la figure de l’Eucharistie, nourriture spirituelle de l’Église pendant son exode terrestre.