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Bible de Jérusalem

Genèse 2.18-24

18 Yahvé Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie. »b

b Le récit de la création de la femme, vv. 18-24 (25 n’est qu’une transition à 3), n’est pas la suite logique de 15-17, car là « homme » (v. 16 ; cf. 3.22) est pris collectivement et inclut l’homme et la femme. Il a pourtant sa fonction dans un récit de création de l’homme. Du point de vue de la tradition, 18-24 sont la suite logique du v. 7 (et 8), même si le passage est maintenant un peu loin à cause de l’arrangement de l’auteur, qui a choisi de raconter la formation de la femme seulement avant le moment où elle aura un rôle actif dans la transgression.

19 Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. 20 L’homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais, pour un homme, il ne trouva pas l’aide qui lui fût assortie. 21 Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place.c

c La chair (basar), c’est d’abord, chez l’animal ou l’homme, la « viande », les muscles, 41.2-4 ; Ex 4.7 ; Jb 2.5. C’est aussi le corps entier, Nb 8.7 ; 1 R 21.27 ; 2 R 6.30, et donc le lien familial, 2.23 ; 29.14 ; 37.27, voire l’humanité ou l’ensemble des êtres vivants (« toute chair », 6.17, 19 ; Ps 136.25 ; Isa 40.5-6). L’âme, 2.7 ; Ps 6.5, ou l’esprit, 6.17, animent la chair sans s’additionner à elle, en la rendant vivante. Souvent néanmoins la « chair » souligne ce qu’il y a de fragile et de périssable en l’homme, 6.3 ; Ps 56.5 ; Isa 40.6 ; Jr 17.5 ; et peu à peu l’on percevra une certaine opposition entre les deux aspects de l’homme vivant, Ps 78.39 ; Qo 12.7 ; Isa 31.3 ; cf. aussi Sg 8.19 ; 9.15. L’hébreu n’a pas de mot pour dire « corps » le NT suppléera à cette lacune en développant sôma à côté de sarx, cf. Rm 7.5 ; 7.24.

22 Puis, de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yahvé Dieu façonna une femmed et l’amena à l’homme.

d Expression imagée du rapport qui relie l’homme et la femme, v. 23, et qui les unit dans le mariage, v. 24.

23 Alors celui-ci s’écria : « Pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée « femme »,e car elle fut tirée de l’homme, celle-ci ! »

e L’hébreu joue sur les mots ’îshsha « femme » et ’îsh « homme ».

24 C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère et s’attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.