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Bible de Jérusalem

Genèse 3.17-

17 À l’homme, il dit :

« Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger,
maudit soit le sol à cause de toi !
À force de peines tu en tireras subsistance
tous les jours de ta vie.
18 Il produira pour toi épines et chardons et tu mangeras l’herbe des champs.
19 À la sueur de ton visage
tu mangeras ton pain,
jusqu’à ce que tu retournes au sol,
puisque tu en fus tiré.
Car tu es glaise
et tu retourneras à la glaise. »

20 L’homme appela sa femme « Ève », parce qu’elle fut la mère de tous les vivants.k

k Étymologie populaire le nom d’Ève, Havvah, est expliqué par la racine hayah « vivre ».

21 Yahvé Dieu fit à l’homme et à sa femme des tuniques de peau et les en vêtit. 22 Puis Yahvé Dieu dit : « Voilà que l’homme est devenu comme l’un de nous, pour connaître le bien et le mal !l Qu’il n’étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l’arbre de vie, n’en mange et ne vive pour toujours ! »m

l L’homme pécheur s’est érigé en juge du bien et du mal, 2.17, ce qui est le privilège de Dieu.

m L’arbre de vie avait été mentionné en 2.9 à côté de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Ici il s’agirait d’empêcher que l’homme ne s’empare du fruit de cet arbre et n’en mange ; d’où la surveillance du v. 24. C’est une tradition parallèle à celle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais elle sert le dessein de l’auteur la quête de l’immortalité est à la fois inscrite au cœur de l’homme et en dehors de ses possibilités. C’est une grâce dont la parole de Dieu se fera l’écho le moment venu. Le Paradis perdu par la faute de l’homme est à l’image du Paradis retrouvé par la grâce de Dieu.

23 Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d’Éden pour cultiver le sol d’où il avait été tiré. 24 Il bannit l’homme et il posta devant le jardin d’Éden les chérubins et la flamme du glaive fulgurantn pour garder le chemin de l’arbre de vie.

n Les gardiens du Paradis ne sont pas des chérubins avec un glaive (emprunt à l’imagerie babylonienne et assyrienne, cf. Ex 25.18), mais plutôt les chérubins et la « flamme du glaive fulgurant ». L’éloignement du Paradis traduit en termes d’espace l’éloignement de Dieu au jardin où l’homme avait été placé, 2.15, Dieu lui-même venait prendre la brise du soir, 3.8 !