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TOB

2 Rois 2-13

Ascension d'Elie. Elisée, héritier de son esprit

2 Voici ce qui arriva quand le Seigneur fit monter Elie au ciel dans la tempête.
Elie et Elisée quittaient Guilgal. [Elisée 1 R 19.16,19-21.
— Guilgal : probablement une localité située à une douzaine de km au nord de Béthel, à ne pas confondre avec d'autres localités du même nom mentionnées respectivement en Jos 4.19 ; 12.23 ; 15.7.]
2 Elie dit à Elisée : « Reste ici, je t'en prie, car le Seigneur m'envoie jusqu'à Béthel. » Elisée répondit : « Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas ! » Et ils descendirent à Béthel. [1 R 12.29.]3 Les fils de prophètes, qui étaient à Béthel, sortirent vers Elisée et lui dirent : « Sais-tu qu'aujourd'hui le Seigneur va enlever ton maître dans les airs au-dessus de ta tête ? » Il répondit : « Je le sais moi aussi ; taisez-vous ! » [fils de prophètes : voir 1 R 20.35 et la note.
— enlever ton maître 1 M 2.58 ; voir Gn 5.24 ; Ac 1.9.]
4 Elie lui dit : « Elisée, reste ici, je t'en prie, car le Seigneur m'envoie à Jéricho. » Il répondit : « Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas ! » Et ils arrivèrent à Jéricho. [2 R 2.19-22 ; Jos 6 ; 1 R 16.34.]5 Les fils de prophètes qui étaient à Jéricho s'approchèrent d'Elisée et lui dirent : « Sais-tu qu'aujourd'hui le Seigneur va enlever ton maître dans les airs au-dessus de ta tête ? » Il répondit : « Je le sais moi aussi ; taisez-vous ! » 6 Elie lui dit : « Reste ici, je t'en prie, car le Seigneur m'envoie au Jourdain. » Il répondit : « Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas ! » Et ils s'en allèrent tous deux. [2 R 6.1-6 ; Jos 3.1 ; 4.1 ; Mt 3.13 par.]

7 Cinquante d'entre les fils de prophètes allèrent se placer en face du Jourdain, à distance d'Elie et d'Elisée qui s'arrêtèrent tous deux près du fleuve. 8 Alors Elie enleva son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui se séparèrent. Ils passèrent tous deux à pied sec. [1 R 19.19 ; voir Ex 14.16.]9 Comme ils passaient, Elie dit à Elisée : « Demande ce que je dois faire pour toi avant d'être enlevé loin de toi ! » Elisée répondit : « Que vienne sur moi, je t'en prie, une double part de ton esprit ! » [D'après Dt 21.17, le fils aîné recevait une double part de l'héritage paternel. Elisée souhaite donc devenir l'héritier spirituel principal d'Elie, son digne successeur.
— ton esprit (prophétique) Es 42.1 ; 61.1 ; Ez 2.2 ; 3.12.]
10 Il dit : « Tu demandes une chose difficile. Si tu me vois pendant que je serai enlevé loin de toi, alors il en sera ainsi pour toi, sinon cela ne sera pas. »

11 Tandis qu'ils poursuivaient leur route tout en parlant, voici qu'un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre ; Elie monta au ciel dans la tempête. [2 R 6.17 ; Si 48.9.]12 Quant à Elisée, il voyait et criait : « Mon père ! Mon père ! Chars et cavalerie d'Israël ! » Puis il cessa de le voir. Il saisit alors ses vêtements et les déchira en deux. [Cette exclamation exprime l'idée qu'un prophète vaut autant pour un royaume que l'armée la mieux équipée. Comparer 2 R 13.14.]13 Il ramassa le manteau qui était tombé des épaules d'Elie, revint vers le Jourdain et s'arrêta sur la rive. [C'est le manteau qu'Elie avait jeté sur Elisée pour l'inviter à le suivre (voir 1 R 19.19). Elisée en devient maintenant le propriétaire : il est donc le digne successeur d'Elie.]14 Il enleva le manteau qui était tombé des épaules d'Elie et en frappa les eaux en disant : « Où est le Seigneur, le Dieu d'Elie ? » Lui aussi frappa les eaux : elles se séparèrent et Elisée passa. [Lui aussi : comme Elie, v.8.]

15 Les fils de prophètes, ceux de Jéricho, qui l'avaient vu d'en face, dirent : « L'esprit d'Elie repose sur Elisée. » Ils vinrent à sa rencontre, se prosternèrent devant lui jusqu'à terre [Nb 11.25 ; Es 11.2 ; 1 P 4.14.]16 et lui dirent : « Avec tes serviteurs il y a cinquante hommes, des guerriers. Permets qu'ils aillent à la recherche de ton maître. Peut-être que l'esprit du Seigneur l'a emporté et jeté sur quelque montagne ou dans quelque vallée. » Il dit : « N'envoyez personne ! » [1 R 18.12.]17 Mais ils l'importunèrent tellement qu'il finit par dire : « Envoyez-les donc ! » Ils envoyèrent les cinquante hommes qui cherchèrent Elie durant trois jours sans le trouver. 18 Ils revinrent vers Elisée qui était resté à Jéricho et qui leur dit : « Ne vous avais-je pas dit : N'y allez pas ! »

19 Des gens de Jéricho dirent à Elisée : « Comme le voit mon seigneur, le séjour dans la ville est agréable ; toutefois l'eau est mauvaise et le pays stérile. » [Ex 15.22-25.]20 Il dit : « Procurez-moi une écuelle neuve et mettez-y du sel ! » Ils la lui procurèrent. 21 Il sortit vers l'endroit où jaillissait l'eau, y jeta du sel en disant : « Ainsi parle le Seigneur : J'assainis cette eau ; elle n'apportera plus ni mort, ni stérilité. » [L'endroit, proche de Jéricho, s'appelle aujourd'hui Source du Sultan ou Fontaine d'Elisée.
— du sel : on pensait que le sel avait un pouvoir de purification Lv 2.13 ; Ez 43.24.]
22 L'eau fut assainie jusqu'à ce jour, selon la parole qu'avait dite Elisée.

23 Il monta de là à Béthel. Comme il montait par la route, des gamins sortirent de la ville et se moquèrent de lui en disant : « Vas-y, tondu ! Vas-y ! » [Ce pourrait être une allusion à une tonsure caractéristique des prophètes, voir 1 R 20.41 et la note. Autre traduction Monte, chauve ! Monte !]24 Il se retourna, les regarda et les maudit au nom du Seigneur. Alors deux ourses sortirent du bois et déchirèrent quarante-deux de ces enfants. [Lv 26.22 ; voir 1 R 13.24.]25 Il se rendit de là au Mont Carmel et, de là, revint à Samarie. [1 R 16.24. intervention d'Elisée]

Yoram, roi d'Israël. Son expédition contre Moab ; intervention d'Elisée

3 Yoram, fils d'Akhab, devint roi sur Israël à Samarie la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda, et il régna douze ans. 2 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, non toutefois comme son père et sa mère, car il fit disparaître la stèle du Baal que son père avait érigée. [Voir 1 R 14.23 et la note ; comparer 1 R 16.32-33.]3 Cependant il demeura attaché au péché que Jéroboam, fils de Nevath, avait fait commettre à Israël ; il ne s'en écarta pas. [Voir 1 R 12.29-30 et les notes.]

4 Mésha, roi de Moab, était éleveur de troupeaux ; il payait au roi d'Israël une redevance de cent mille agneaux et de cent mille béliers laineux. [Comparer 2 R 3.4-27 ; 1 R 22.1-40.
— la redevance de Moab 2 S 8.2 ; Es 16.1.]
5 Or, à la mort d'Akhab, le roi de Moab se révolta contre le roi d'Israël. [2 R 1.1.]6 Le roi Yoram sortit aussitôt de Samarie et passa en revue tout Israël. 7 Puis il partit et envoya dire à Josaphat, roi de Juda : « Le roi de Moab s'est révolté contre moi. Veux-tu venir avec moi pour combattre Moab ? » Il répondit : « Je monterai ; il en sera de moi comme de toi, de mon peuple comme de ton peuple, de mes chevaux comme de tes chevaux. » [1 R 22.4.]8 Il ajouta : « Par quelle route monterons-nous ? » Il répondit : « Par la route du désert d'Edom. » [Par la route du désert d'Edom : Josaphat propose de contourner la mer Morte pour attaquer Moab par le sud ; le roi d'Edom (voir v.9) était alors soumis au roi de Juda.]

9 Le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Edom se mirent en route. Ils firent le parcours en sept jours, puis l'eau manqua aussi bien pour la troupe que pour les bêtes de somme qui suivaient. 10 Le roi d'Israël dit : « Ah ! le Seigneur a certainement convoqué ces trois rois pour les livrer aux mains de Moab. » 11 Josaphat dit : « N'y a-t-il pas ici de prophète du Seigneur, par qui nous puissions consulter le Seigneur ? » Un des serviteurs du roi d'Israël prit la parole et dit : « Il y a ici Elisée, fils de Shafath, qui versait l'eau sur les mains d'Elie. » [Par cette tournure imagée, le serviteur exprime l'intimité qui régnait entre Elie et Elisée.
— pas de prophète ? 1 R 22.7.]
12 Josaphat dit : « La parole du Seigneur est avec lui. » Le roi d'Israël ainsi que Josaphat et le roi d'Edom descendirent vers lui. [Dt 18.18 ; 1 S 3.19 ; Jr 1.9 ; 27.18.]13 Elisée dit au roi d'Israël : « Qu'y a-t-il entre moi et toi ? Va trouver les prophètes de ton père et les prophètes de ta mère. » Le roi d'Israël lui répondit : « Non, car le Seigneur a certainement convoqué ces trois rois pour les livrer aux mains de Moab. » [Qu'y a-t-il entre moi et toi ? voir 1 R 17.18 et la note.
— les prophètes de ton père et... : ce sont les prophètes du Baal et d'Ashéra (comparer 1 R 18.19).]
14 Elisée dit : « Par la vie du Seigneur, le tout-puissant que je sers, si je n'avais des égards pour Josaphat, roi de Juda, je ne te prêterais aucune attention, je ne te regarderais pas ! 15 A présent, amenez-moi un musicien ! » Tandis que le musicien jouait, la main du Seigneur fut sur Elisée. [La musique favorisait l'inspiration, voir 1 S 10.5-6.
— la main du Seigneur 1 R 18.46 ; Ez 1.3 ; 3.14 ; 8.1 ; 33.22 ; 37.1.]
16 Il dit : « Ainsi parle le Seigneur : Qu'on creuse des fosses en grand nombre dans ce ravin ! 17 Ainsi parle le Seigneur : Vous ne verrez pas de vent, vous ne verrez pas de pluie, et pourtant ce ravin se remplira d'eau et vous pourrez boire, vous, vos troupeaux et vos bêtes de somme. 18 Cela sera peu de chose aux yeux du Seigneur : il livrera Moab entre vos mains. 19 Vous détruirez toutes les villes fortifiées et toutes les villes importantes ; vous abattrez tous les arbres fruitiers ; vous comblerez toutes les sources ; vous dévasterez toutes les terres cultivées, en y jetant des pierres. » [Voir Dt 20.19.]20 Au matin, à l'heure de l'offrande, de l'eau se mit à couler venant d'Edom, et le pays fut rempli d'eau. [Voir au glossaire SACRIFICES. Après l'exil, au Temple de Jérusalem, l'offrande du matin se faisait à l'aube.]

21 Tous les Moabites avaient appris que les rois étaient montés pour combattre contre eux : on avait convoqué tous ceux qui pouvaient ceindre le baudrier et tous ceux qui en avaient passé l'âge, et ils avaient pris position sur la frontière. [Autre traduction porter les armes.]22 Au matin donc, quand ils se levèrent et que le soleil brillait sur les eaux, les Moabites virent devant eux les eaux rouges comme du sang. 23 Ils dirent : « C'est du sang ! Certainement les rois se sont battus à coups d'épée ; ils se sont frappés l'un l'autre. Maintenant, Moab, au pillage ! » 24 Ils s'approchèrent du camp d'Israël. Alors les Israélites surgirent et frappèrent les Moabites qui prirent la fuite devant eux ; ils pénétrèrent en Moab et le frappèrent. [La fin du verset est traduite d'après l'ancienne version grecque ; l'hébreu est obscur.]25 Ils démolissaient les villes, ils jetaient chacun sa pierre dans toutes les terres cultivées et les en remplissaient, ils comblaient toutes les sources, ils abattaient tous les arbres fruitiers ; il ne resta finalement que les murailles de Qir-Harèseth, que les porteurs de fronde encerclèrent et frappèrent. [Capitale du royaume de Moab Es 16.7,11 ; Jr 48.31,36.]26 Quand le roi de Moab vit que la bataille était perdue pour lui, il prit avec lui sept cents hommes portant l'épée pour faire une percée vers le roi d'Edom, mais ceux-ci échouèrent. 27 Il prit alors son fils premier-né, qui devait régner à sa place, et l'offrit en holocauste sur la muraille. Il y eut un grand courroux contre les Israélites qui décampèrent de chez lui et retournèrent dans leur pays. [Sacrifice humain Jg 11.30-40 ; Mi 6.7 ; voir Lv 18.21.
— holocauste : voir au glossaire SACRIFICES.
— un grand courroux contre les Israélites : il s'agit de la colère du dieu Kemosh de Moab (voir 1 R 11.7) ; autre traduction un grand courroux chez les Israélites : il s'agirait alors de la colère des Israélites contre de tels procédés.]

Le miracle de l'huile

4 La femme d'un des fils de prophètes implora Elisée : « Ton serviteur, mon mari, est mort, et tu sais que ton serviteur craignait le Seigneur. Or, le créancier est venu dans l'intention de prendre mes deux fils comme esclaves. » [Comparer 2 R 4.1-7 ; 1 R 17.7-16.
— fils de prophètes : voir 1 R 20.35 et la note.
— Esclavage pour dettes Ex 21.2-6 ; Lv 25.39-55 ; Dt 15.12-18 ; Es 50.1 ; Jr 34.14 ; Am 2.6 ; Ne 5.1-13 ; Mt 18.25.]
2 Elisée lui dit : « Que puis-je faire pour toi ? Dis-moi, que possèdes-tu chez toi ? » Elle répondit : « Ta servante n'a rien du tout chez elle, si ce n'est un peu d'huile pour me parfumer. » 3 Il dit : « Va emprunter des vases chez tous tes voisins, des vases vides, le plus que tu pourras, 4 puis rentre, ferme la porte sur toi et sur tes fils et verse dans ces vases ; chaque vase une fois rempli, tu le mettras de côté. » 5 Elle le quitta, ferma la porte sur elle et sur ses fils. Ceux-ci lui présentaient les vases, et elle versait. 6 Quand les vases furent remplis, elle dit à son fils : « Présente-moi encore un vase ! » Il lui répondit : « Il n'y en a plus. » Alors l'huile cessa de couler. 7 Elle vint en informer l'homme de Dieu qui dit : « Va, vends l'huile et paie ta dette, ensuite tu vivras, toi ainsi que tes fils, avec ce qui restera. »

Résurrection du fils de la Shounamite

8 Il advint un jour qu'Elisée passa à Shounem. Il y avait là une femme de condition, qui le pressa de prendre un repas chez elle. Depuis lors, chaque fois qu'il passait, il s'y rendait pour prendre un repas. [Voir 1 R 1.3 et la note.]9 La femme dit à son mari : « Je sais que cet homme qui vient toujours chez nous est un saint homme de Dieu. 10 Construisons donc sur la terrasse une petite chambre ; nous y mettrons pour lui un lit, une table, un siège et une lampe ; quand il viendra chez nous, il pourra s'y retirer. » [Voir 1 R 17.19 et la note.]

11 Un jour, Elisée vint chez eux ; il se retira dans la chambre haute et y coucha. 12 Il dit à son serviteur Guéhazi : « Appelle cette Shounamite ! » Il l'appela et elle se tint devant le serviteur. 13 Elisée dit à son serviteur : « Dis-lui : Tu nous as témoigné toutes ces marques de respect. Que faire pour toi ? Faut-il parler en ta faveur au roi ou au chef de l'armée ? » Elle répondit : « Je vis tranquille au milieu des miens. » 14 Il dit : « Mais que faire pour elle ? » Guéhazi répondit : « Hélas ! Elle n'a pas de fils, et son mari est âgé. » [Gn 18.9-11.]15 Il dit : « Appelle-la ! » Il l'appela et elle se tint à l'entrée. 16 Il dit : « A la même époque, l'an prochain, tu serreras un fils dans tes bras. » Elle dit : « Non, mon seigneur, homme de Dieu, ne dis pas de mensonge à ta servante. » 17 La femme conçut et enfanta un fils à la même époque, l'année suivante, comme Elisée le lui avait dit. [Gn 21.1-2 ; Ps 113.9.]

18 L'enfant grandit. Un jour, il alla rejoindre son père auprès des moissonneurs. 19 Il lui dit : « Ma tête ! Ma tête ! » Le père dit à son serviteur : « Porte-le à sa mère ! » 20 Le serviteur l'emporta et le remit à sa mère. L'enfant resta jusqu'à midi sur les genoux de sa mère, puis il mourut. [Voir 1 R 17.17.]21 Alors elle monta l'étendre sur le lit de l'homme de Dieu, l'enferma et sortit. [1 R 17.19.]22 Elle appela son mari et dit : « Envoie-moi, je t'en prie, un des serviteurs et une des ânesses ! Je cours jusque chez l'homme de Dieu et je reviens. » 23 Il dit : « Pourquoi veux-tu aller chez lui aujourd'hui ? Ce n'est ni une nouvelle lune ni un sabbat. » Elle répondit : « Ne t'inquiète pas ! » [nouvelle lune : voir au glossaire NEOMENIE.
Am 8.5.]
24 Elle sella l'ânesse et dit à son serviteur : « Conduis-moi, marche et ne m'arrête pas en chemin sans que je te le dise ! » 25 Elle partit et se rendit auprès de l'homme de Dieu au Mont Carmel.
Dès que l'homme de Dieu l'aperçut de loin, il dit à son serviteur Guéhazi : « Voici notre Shounamite ! [Voir 2 R 2.25.]26 Cours à sa rencontre et demande-lui : “Comment vas-tu ? Ton mari va-t-il bien ? L'enfant va-t-il bien ?” » Elle répondit : « Tout va bien ! » 27 Arrivée à la montagne près de l'homme de Dieu, elle lui saisit les pieds. Guéhazi s'approcha pour la repousser, mais l'homme de Dieu dit : « Laisse-la, car elle est dans l'amertume, et le Seigneur me l'a caché ; il ne m'a pas informé. » [Voir 2 R 5.26 ; 6.32 ; 1 R 14.5 ; Jr 11.18-19 ; Ac 9.10-19.]28 Elle dit : « Est-ce moi qui ai demandé un fils à mon seigneur ? N'avais-je pas dit : “Ne me berce pas d'illusions !” ? » 29 Elisée dit à Guéhazi : « Ceins tes reins, prends mon bâton en main et va ! Si tu rencontres quelqu'un, ne le salue pas ; et si quelqu'un te salue, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage du garçon. » [Ceins tes reins : voir 1 R 18.46 et la note.
— mon bâton Ex 4.17,20 ; 8.1 ; 14.16 ; 17.5-6 ; voir 2 R 2.8.
— ne le salue pas, ne lui réponds pas : voir Lc 10.4 ;
on consacrait généralement beaucoup de temps aux salutations en chemin.]
30 Alors la mère du garçon dit : « Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas ! » Elisée se leva et la suivit. 31 Guéhazi les avait précédés ; il avait mis le bâton sur le visage du garçon, mais il n'y avait eu ni voix ni signe de vie. Guéhazi revint donc à la rencontre d'Elisée et l'en informa en disant : « Le garçon ne s'est pas réveillé. »

32 Elisée arriva à la maison et en effet, le garçon était mort, étendu sur son lit. [Comparer 2 R 4.32-37 ; 1 R 17.17-24.]33 Elisée entra, s'enferma avec l'enfant et pria le Seigneur. 34 Puis il se coucha sur l'enfant et mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains ; il resta étendu sur lui : le corps de l'enfant se réchauffa. 35 Elisée descendit dans la maison, marchant de long en large, puis il remonta s'étendre sur l'enfant. Alors le garçon éternua sept fois et il ouvrit les yeux. [Les éternuements signalent le retour du souffle de vie dans les narines de l'enfant (comparer Gn 2.7).]36 Elisée appela Guéhazi et dit : « Appelle cette Shounamite ! » Il l'appela ; elle se rendit près d'Elisée, qui lui dit : « Emporte ton fils ! » 37 Elle vint tomber à ses pieds, se prosterna à terre, puis emporta son fils et sortit.

Assainissement d'un potage empoisonné

38 Elisée revint à Guilgal. La famine régnait alors dans le pays. Comme les fils de prophètes se tenaient assis devant lui, il dit à son serviteur : « Prépare la grande marmite et fais cuire un bouillon pour les fils de prophètes. » [Guilgal : voir 2 R 2.1 et la note.
— La famine est peut-être celle qui dura sept ans, d'après 2 R 8.1.]
39 L'un d'eux sortit dans la campagne pour ramasser des herbes. Il trouva une vigne sauvage où il ramassa des concombres sauvages plein son vêtement. Il rentra et les coupa en morceaux dans la marmite de bouillon, car on ne savait pas ce que c'était. [concombres ou coloquintes ; voir 1 R 6.18 et la note.
— car on ne savait pas ce que c'était ou sans que personne n'en sache rien.]
40 On servit à manger aux hommes. Mais dès qu'ils eurent goûté de ce bouillon, ils poussèrent des cris et dirent : « La mort est dans la marmite, homme de Dieu ! » Et ils ne purent manger. [C'est-à-dire Ce potage est empoisonné.]41 L'homme de Dieu dit : « Apportez de la farine ! » Il en jeta dans la marmite et dit : « Sers les gens et qu'ils mangent ! » Il n'y avait plus rien de mauvais dans la marmite.

Multiplication des pains

42 Un homme vint de Baal-Shalisha et apporta à l'homme de Dieu du pain de prémices : vingt pains d'orge et de blé nouveau dans un sac. Elisée dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! » [Comparer 2 R 4.42-44 ; Mt 14.13-21 ; 15.22-38 par.
— Baal-Shalisha : localité non identifiée ; comparer 1 S 9.4.]
43 Son serviteur répondit : « Comment pourrais-je en distribuer à cent personnes ? » Il dit : « Distribue-les aux gens et qu'ils mangent ! Ainsi parle le Seigneur : “On mangera et il y aura des restes.” » 44 Le serviteur fit la distribution en présence des gens ; ils mangèrent et il y eut des restes selon la parole du Seigneur.

Guérison d'un lépreux, Naamân, chef de l'armée du roi d'Aram ; châtiment de

5 Naamân, chef de l'armée du roi d'Aram, était un homme estimé de son maître, un favori, car c'était par lui que le Seigneur avait donné la victoire à Aram. Mais cet homme, vaillant guerrier, était lépreux. [Naamân Lc 4.27.
— lépreux Lv 13.2.]

2 Les Araméens étaient sortis en razzia et avaient emmené du pays d'Israël une fillette comme captive ; elle était au service de la femme de Naamân. 3 Elle dit à sa maîtresse : « Ah, si mon maître pouvait se trouver auprès du prophète qui est à Samarie ! Il le délivrerait de sa lèpre. » 4 Naamân vint rapporter ces paroles à son maître : « Voilà ce qu'a dit la jeune fille qui vient du pays d'Israël. » 5 Le roi d'Aram dit : « Mets-toi en route ! Je vais envoyer une lettre au roi d'Israël. » Naamân partit, prenant avec lui dix talents d'argent, six mille sicles d'or et dix vêtements de rechange. [talents, sicles : voir au glossaire POIDS ET MESURES.
— Un présent pour le prophète 2 R 8.8 ; Nb 22.7 ; 1 S 9.8 ; 1 R 14.3.]
6 Il présenta au roi d'Israël la lettre qui disait : « En même temps que te parvient cette lettre, sache bien que je t'envoie mon serviteur Naamân pour que tu le délivres de sa lèpre. » 7 Après avoir lu la lettre, le roi déchira ses vêtements et dit : « Suis-je Dieu, capable de faire mourir et de faire vivre, pour que celui-là m'envoie quelqu'un pour le délivrer de sa lèpre ? Sachez donc et voyez : il me cherche querelle ! » [Dt 32.39 ; 1 S 2.6 ; Os 6.1 ; Jb 5.18 ; voir Gn 30.2.]

8 Lorsque Elisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il envoya dire au roi : « Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements ? Que Naamân vienne me trouver, il saura qu'il y a un prophète en Israël ! » 9 Naamân vint avec ses chevaux et son char et s'arrêta à l'entrée de la maison d'Elisée. 10 Elisée envoya un messager pour lui dire : « Va ! Lave-toi sept fois dans le Jourdain : ta chair deviendra saine et tu seras purifié. » [Voir Lv 14.1-18 ; Jn 9.7.]11 Naamân s'irrita et partit en disant : « Je me disais : “Il va sûrement sortir de chez lui et, debout, il invoquera le nom du Seigneur son Dieu, passera la main sur l'endroit malade et délivrera le lépreux.” 12 L'Abana et le Parpar, les fleuves de Damas, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël ? Ne pouvais-je pas m'y laver pour être purifié ? » Il fit donc demi-tour et s'en alla furieux. 13 Ses serviteurs s'approchèrent et lui parlèrent ; ils lui dirent : « Mon père ! si le prophète t'avait dit de faire quelque chose d'extraordinaire, ne l'aurais-tu pas fait ? A plus forte raison quand il te dit : “Lave-toi et tu seras purifié.” » [Titre respectueux donné à un grand personnage, roi (Es 22.21), ministre (ici) ou prophète (\2 R 6.21\\).]14 Alors Naamân descendit au Jourdain et s'y plongea sept fois selon la parole de l'homme de Dieu. Sa chair devint comme la chair d'un petit garçon, il fut purifié. [Voir Ez 36.25.]15 Il retourna avec toute sa suite vers l'homme de Dieu. Il entra, se tint devant lui et dit : « Maintenant, je sais qu'il n'y a pas de Dieu sur toute la terre si ce n'est en Israël. Accepte, je t'en prie un présent de la part de ton serviteur. » [1 R 8.60.]16 Elisée répondit : « Par la vie du Seigneur que je sers, je n'accepterai rien ! » Naamân le pressa d'accepter mais il refusa. 17 Naamân dit : « Puisque tu refuses, permets que l'on donne à ton serviteur la charge de terre de deux mulets, car ton serviteur n'offrira plus d'holocauste ni de sacrifice à d'autres dieux qu'au Seigneur. [Avec la terre du pays d'Israël, Naamân veut construire à Damas un autel pour offrir des sacrifices au Seigneur, Dieu d'Israël.
— holocauste : voir au glossaire SACRIFICES.]
18 Mais que le Seigneur pardonne ce geste à ton serviteur : lorsque mon maître entre dans la maison de Rimmôn pour s'y prosterner et qu'il s'appuie sur mon bras, je me prosterne aussi dans la maison de Rimmôn. Quand donc je me prosternerai dans la maison de Rimmôn, que le Seigneur daigne pardonner ce geste à ton serviteur. » [Divinité adorée à Damas.]19 Elisée lui répondit : « Va en paix ! »
Après que Naamân se fut éloigné à une certaine distance d'Elisée, [Liberté à l'égard des formes religieuses 2 R 10.18-27 ; 1 Co 8 ; voir Tb 1.10-12 ; 1 M 1.62-63 ; 1 Co 10.14-22.]20 Guéhazi, serviteur d'Elisée, l'homme de Dieu, se dit : « Mon maître a ménagé cet Araméen Naamân, en refusant les présents qu'il avait apportés. Par la vie du Seigneur, je vais courir après lui, pour en tirer quelque chose ! » 21 Guéhazi s'élança à la poursuite de Naamân. Quand Naamân le vit courir après lui, il descendit en hâte de son char pour aller à sa rencontre et dit : « Comment vas-tu ? » 22 Il lui répondit : « Ça va ! Mon maître m'envoie te dire : “A l'instant, il m'arrive de la montagne d'Ephraïm deux jeunes gens des fils de prophètes ; je t'en prie, donne-moi pour eux un talent d'argent et deux vêtements de rechange.” » [L'expression montagne d'Ephraïm désigne la région montagneuse dans laquelle la tribu d'Ephraïm et une partie de la tribu de Manassé étaient installées.
— fils de prophètes : voir 1 R 20.35 et la note.
— talent : voir au glossaire POIDS ET MESURES.]
23 Naamân dit : « Prends donc deux talents. » Il insista auprès de lui, serra deux talents d'argent et deux vêtements de rechange dans deux sacs qu'il remit à deux de ses serviteurs pour les porter devant Guéhazi. 24 Arrivé à l'Ofel, Guéhazi prit de leurs mains les sacs, les déposa chez lui et renvoya les deux hommes, qui s'en allèrent. [Probablement un quartier de Samarie. (Il y avait aussi un Ofel à Jérusalem, voir Es 32.14 et la note).]25 Quant à lui, il vint se présenter à son maître. Elisée lui dit : « D'où viens-tu, Guéhazi ? » Il répondit : « Ton serviteur n'est allé nulle part. » 26 Elisée lui dit : « N'étais-je pas là en esprit quand un homme est descendu en hâte de son char pour venir à ta rencontre ? Est-ce le moment de prendre de l'argent, de prendre vêtements, oliviers, vignes, brebis et bœufs, serviteurs et servantes, [Voir 2 R 4.27.]27 quand la lèpre de Naamân va s'attacher à toi et à ta descendance pour toujours ? » Guéhazi quitta Elisée : il était lépreux et blanc comme la neige.[2 R 15.5 ; Ex 4.6-7 ; Nb 12.10.]

Le fer qui surnage

6 Les fils de prophètes dirent à Elisée : « L'endroit où nous nous tenons assis devant toi est trop petit pour nous. [Voir 1 R 20.35 et la note.]2 Permets que nous allions jusqu'au Jourdain pour y prendre chacun une poutre afin de construire ici un abri pour s'y asseoir. » Il répondit : « Allez ! » [2 R 2.6.]3 L'un d'eux dit : « Accepte, je t'en prie, de venir avec tes serviteurs. » Il répondit : « Oui, je viens. » 4 Et il alla avec eux. Ils arrivèrent au Jourdain et coupèrent des arbres. 5 Comme l'un d'eux abattait son arbre, le fer de hache tomba à l'eau. Il s'écria : « Ah ! mon seigneur, je l'avais emprunté ! » [Dt 19.5.]6 L'homme de Dieu dit : « Où est-il tombé ? » Il lui fit voir l'endroit. Elisée tailla un morceau de bois et l'y jeta ; le fer se mit à surnager. 7 Elisée dit : « Tire-le à toi ! » L'homme étendit la main et le prit.

Un détachement araméen*rppé d'aveuglement

8 Le roi d'Aram était en guerre avec Israël. Quand il tenait conseil avec ses serviteurs et disait : « Mon camp sera à tel endroit », 9 l'homme de Dieu envoyait dire au roi d'Israël : « Garde-toi de traverser cet endroit, car les Araméens y sont descendus » ; 10 et le roi d'Israël envoyait des hommes vers l'endroit désigné par l'homme de Dieu. Il avertissait le roi, qui se tenait sur ses gardes : cela arriva plus d'une fois.

11 Le cœur du roi d'Aram en fut bouleversé. Il convoqua ses serviteurs et leur dit : « Ne pourriez-vous pas me faire savoir qui d'entre nous est partisan du roi d'Israël ? » 12 L'un de ses serviteurs dit : « Personne, mon seigneur le roi, mais c'est Elisée, le prophète qui est en Israël. Il est capable de révéler au roi d'Israël les paroles que tu dis dans ta chambre à coucher. » 13 Il dit : « Allez ! Voyez où il se trouve, afin que je l'envoie prendre ! » On lui dit : « Il est à Dotân. » [Voir Gn 37.17 et la note.]14 Le roi y envoya des chevaux, des chars et une troupe importante qui arrivèrent de nuit et encerclèrent la ville. 15 Le serviteur de l'homme de Dieu se leva de bon matin et sortit : il vit qu'une troupe entourait la ville avec des chevaux et des chars. Il dit à Elisée : « Ah, mon seigneur ! comment allons-nous faire ? » 16 Il répondit : « Ne crains pas ! Ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. » 17 Elisée pria en ces termes : « Seigneur, ouvre-lui les yeux et qu'il voie ! » Le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et il vit que la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu qui entouraient Elisée. [ouvre ses yeux 2 R 6.18 ; Nb 22.31.
— chevaux et chars de feu 2 R 2.11 ; voir Mt 26.53.]

18 Les Araméens descendirent vers Elisée qui pria le Seigneur en ces termes : « Frappe cette nation d'aveuglement ! » Et le Seigneur les frappa d'aveuglement selon la parole d'Elisée. [Voir Nb 22.31.]19 Elisée leur dit : « Ce n'est pas ici le chemin, ce n'est pas ici la ville. Suivez-moi et je vous conduirai vers l'homme que vous cherchez. » Et il les conduisit à Samarie. 20 Dès qu'ils furent entrés dans Samarie, Elisée dit : « Seigneur, ouvre les yeux de ces hommes et qu'ils voient ! » Le Seigneur leur ouvrit les yeux, et ils virent qu'ils étaient au milieu de Samarie. 21 En les voyant, le roi d'Israël dit à Elisée : « Mon père ! dois-je les tuer ? » 22 Il répondit : « Ne les tue pas ! As-tu l'habitude de tuer ceux que tu fais prisonniers avec ton épée ou avec ton arc ? Sers-leur du pain et de l'eau ; qu'ils mangent et boivent et qu'ils s'en aillent vers leur maître. » 23 Le roi leur fit servir un grand repas ; ils mangèrent et ils burent. Puis il les congédia, et ils s'en allèrent vers leur maître. Les bandes araméennes cessèrent leurs incursions en terre d'Israël. [2 R 13.20 ; 24.2 ; 1 R 11.24.]

Second siège de Samarie par les Araméens ; intervention d'Elisée

24 Quelque temps après, Ben-Hadad, roi d'Aram, rassembla toutes les troupes et monta assiéger Samarie. [2 R 17.5 ; 1 R 20.1.]25 Il y eut une grande famine à Samarie. La ville fut assiégée à tel point qu'une tête d'âne coûtait quatre-vingts sicles d'argent et que le quart d'un qab de crottes de pigeon coûtait cinq sicles d'argent. [siège et famine 2 R 18.27 ; 25.3.
— sicles, qab : voir au glossaire POIDS ET MESURES.
— crottes de pigeon : si l'expression est employée au sens propre, il s'agit d'un combustible ; si c'est une image, elle pourrait désigner en langage populaire une sorte de pois chiche.]

26 Or, comme le roi d'Israël passait sur la muraille, une femme cria vers lui : « Au secours, mon seigneur le roi ! » [Voir 2 R 8.3 ; 2 S 14.4-11 ; 1 R 3.16-28.]27 Il dit : « Si le Seigneur ne veut pas te secourir, avec quoi pourrais-je te secourir ? Avec les produits de l'aire à blé ou du pressoir ? » [Voir Nb 18.27 et la note.]28 Le roi lui dit ensuite : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Cette femme m'a dit : “Donne ton fils, nous le mangerons aujourd'hui, et demain nous mangerons le mien.” 29 Nous avons fait cuire mon fils et nous l'avons mangé. Le jour suivant, je lui ai dit : “Donne ton fils et nous le mangerons”, mais elle avait caché son fils. » [Manger les enfants Lv 26.29.]30 Quand le roi eut entendu les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements et, comme il passait sur la muraille, le peuple vit que le roi portait un sac sous ses vêtements, à même la peau. 31 Il dit : « Que Dieu me fasse ceci et encore cela, si aujourd'hui la tête d'Elisée, fils de Shafath, reste sur ses épaules ! » [Voir 1 S 14.44 et la note.]

32 Elisée était assis chez lui, et les anciens étaient assis à ses côtés, quand le roi envoya vers lui l'un de ses serviteurs. Avant que le messager n'arrive jusqu'à Elisée, celui-ci dit aux anciens : « Voyez ! Ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour me couper la tête. Dès que ce messager arrivera, fermez la porte, repoussez-le avec la porte ! Mais n'est-ce pas le bruit des pas de son maître qui le suit ? » [fils d'assassin : il s'agit probablement d'un des fils d'Akhab (Akhazias ou Yoram, voir 2 R 1.17-18) ; Akhab fut responsable de la mort des prophètes du Seigneur (1 R 18.4) et de celle de Naboth (1 R 21.19). Autre traduction possible cette espèce d'assassin (en hébreu, l'expression « fils de » peut signifier d'une manière générale appartenant à la catégorie de ou à la race de).
— Elisée est prévenu : comparer 2 R 4.27.]
33 Il leur parlait encore, quand précisément le messager vint vers lui et lui dit : « Ce malheur vient du Seigneur ! Que puis-je encore espérer du Seigneur ? » [Jb 13.15 ; 35.14 ; voir Mi 7.7 ; Ps 38.16 ; 42.6,10 ; 43.5 ; 130.5.]

7 Elisée répondit : « Ecoutez la parole du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur : Demain, à la même heure, à la porte de Samarie, un séa de farine coûtera un sicle, et deux séas d'orge un sicle. » [à la porte de Samarie : le marché avait généralement lieu sur la place attenante à la porte des villes.
— séa, sicle : voir au glossaire POIDS ET MESURES.]
2 L'écuyer sur le bras duquel s'appuyait le roi prit la parole et dit à l'homme de Dieu : « Même si le Seigneur ouvrait des fenêtres dans le ciel, cette parole s'accomplirait-elle ? » Elisée dit : « Eh bien ! Tu le verras de tes propres yeux, mais tu n'en mangeras pas. » [L'écuyer : autre traduction L'officier.
— s'appuyer sur le bras de quelqu'un 2 R 5.18.
— des fenêtres dans le ciel serviraient à faire pleuvoir de la nourriture sur la terre. Ml 3.10 ; voir Gn 7.11 ; 8.2 ; Es 24.18.
— tu n'en mangeras pas 2 R 7.17,19.]

3 Il y avait à l'entrée de la ville quatre lépreux. Ils se dirent entre eux : « Pourquoi rester ici à attendre la mort ? 4 Si nous disons : “Entrons dans la ville”, comme la famine y règne, nous y mourrons. Si nous restons ici, nous mourrons également. Allons et passons au camp des Araméens ; s'ils nous laissent en vie, nous vivrons ; s'ils nous font mourir, nous mourrons. » 5 Ils se levèrent au crépuscule pour se rendre au camp des Araméens et parcoururent tout le camp des Araméens. Or, il n'y avait personne. [2 R 19.35-36.]6 Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Araméens un bruit de chars, un bruit de chevaux, le bruit d'une troupe importante. Alors les Araméens s'étaient dit les uns aux autres : « Le roi d'Israël a pris à sa solde les rois des Hittites et les rois d'Egypte pour nous attaquer. » [une troupe importante voir 2 R 6.17.
— Hittites : voir au glossaire AMORITES.]
7 Ils s'étaient levés et s'étaient enfuis au crépuscule, abandonnant tentes, chevaux, ânes et laissant le camp tel quel : ils s'étaient enfuis pour sauver leur vie. [Ps 48.5-6 ; 53.6 ; 68.13.]8 Les lépreux, après avoir parcouru tout le camp, entrèrent sous une tente ; ils mangèrent et burent, puis ils emportèrent de là argent, or et vêtements qu'ils allèrent cacher. Ils revinrent, entrèrent sous une autre tente, emportèrent ce qui s'y trouvait et allèrent le cacher.

9 Ils se dirent entre eux : « Nous n'agissons pas comme il faut. Ce jour est un jour de bonne nouvelle. Si nous ne disons rien et attendons la lumière du matin, nous n'échapperons pas au châtiment. Allons, entrons dans la ville et informons la maison du roi. » 10 Ils vinrent appeler les portiers de la ville qu'ils informèrent, en disant : « Nous sommes entrés dans le camp des Araméens et il n'y avait personne, aucune voix humaine ; il n'y avait que des chevaux et des ânes attelés et des tentes abandonnées. » 11 Les portiers appelèrent à l'intérieur et informèrent la maison du roi. 12 Le roi se leva de nuit ; il dit à ses serviteurs : « Je vais vous mettre au courant de ce que les Araméens ont machiné contre nous : ils savent que nous sommes affamés, ils sont donc sortis du camp pour se cacher dans la campagne, en se disant : “Les assiégés sortiront de la ville, nous les saisirons vivants et nous entrerons dans leur ville.” » 13 L'un de ses serviteurs prit la parole et dit : « Qu'on prenne cinq des chevaux restants, de ceux qui restent encore dans la ville : il en sera d'eux comme de toute la multitude d'Israël qui reste dans la ville, comme de toute la multitude d'Israël qui va vers sa fin. Envoyons-les et nous verrons bien ! » 14 On prit deux chars avec leurs chevaux que le roi envoya sur les traces de l'armée des Araméens, en disant : « Allez voir ! » 15 Ils partirent sur leurs traces jusqu'au Jourdain et virent que toute la route était jonchée de vêtements et d'objets que les Araméens avaient jetés dans leur fuite précipitée. Les messagers revinrent en informer le roi. 16 Alors, le peuple sortit et pilla le camp des Araméens : on eut un séa de farine pour un sicle, et deux séas d'orge pour un sicle, selon la parole du Seigneur. [séa, sicle : voir au glossaire POIDS ET MESURES.]

17 Le roi avait confié la surveillance de la porte de la ville à l'écuyer sur le bras duquel il s'appuyait ; mais le peuple l'écrasa contre la porte, et il mourut comme l'avait dit l'homme de Dieu. Celui-ci l'avait dit lorsque le roi était descendu vers lui. [2 R 7.2.]18 En effet, quand l'homme de Dieu eut parlé au roi, en disant : « Deux séas d'orge coûteront un sicle, et un séa de farine coûtera un sicle, demain, à la même heure, à la porte de Samarie », 19 l'écuyer avait pris la parole et avait dit à l'homme de Dieu : « Même si le Seigneur ouvrait des fenêtres dans le ciel, cette parole s'accomplirait-elle ? » et Elisée avait répondu : « Eh bien ! Tu le verras de tes propres yeux, mais tu n'en mangeras pas. » 20 C'est ce qui lui était arrivé : le peuple avait écrasé l'écuyer contre la porte, et il était mort.

Le roi d'Israël fait justice à la Shounamite

8 Elisée parla à la femme dont il avait fait revivre le fils et dit : « Lève-toi, pars, toi et ta famille, émigre où tu pourras, car le Seigneur a appelé la famine, et même elle vient sur le pays pour sept ans. » [Voir 2 R 4.18-37.
— émigré Rt 1.1.
— famine de sept ans Gn 41.25-32.]
2 La femme se leva et fit ce que l'homme de Dieu lui avait dit : elle s'en alla, elle et sa famille, et émigra pour sept ans au pays des Philistins.

3 Au bout de sept ans, la femme revint du pays des Philistins. Elle alla implorer le roi au sujet de sa maison et de son champ. [Recours au roi 2 R 6.26.
— sa maison et son champ : des voisins avaient pu s'en emparer pendant que la propriétaire légitime était absente.]
4 Le roi était en train de parler avec Guéhazi, le serviteur de l'homme de Dieu, et lui disait : « Raconte-moi donc toutes les grandes choses qu'Elisée a faites ! » [Voir 2 R 4.12.]5 Guéhazi racontait au roi comment Elisée avait fait revivre le mort, quand justement la femme, dont il avait fait revivre le fils, vint implorer le roi au sujet de sa maison et de son champ. Guéhazi dit : « Mon seigneur le roi, voici la femme, et voici son fils qu'Elisée a fait revivre ! » 6 Le roi interrogea la femme : elle lui fit le récit. Le roi mit à sa disposition un officier, en disant : « Fais-lui restituer tout ce qui lui appartient ainsi que tout ce que le champ a rapporté, depuis le jour où elle a laissé le pays jusqu'à maintenant. »

Elisée annonce à Hazaël qu'il régnera sur Aram

7 Elisée se rendit à Damas alors que Ben-Hadad, roi d'Aram, était malade. On dit au roi : « L'homme de Dieu est venu jusqu'ici. » 8 Le roi dit à Hazaël : « Prends avec toi un présent et va trouver l'homme de Dieu : tu consulteras le Seigneur par son entremise, en disant : “Sortirai-je vivant de cette maladie ?” » [Hazaël : voir 1 R 19.15 ; il travaillait probablement au palais royal de Damas.
— un présent 2 R 5.5.
— consulter le Seigneur 2 R 3.11 ; Ex 18.15 ; 1 S 9.9 ; 1 R 22.8.]
9 Hazaël alla trouver Elisée ; il avait pris avec lui un présent, tout ce qu'il y avait de meilleur à Damas, la charge de quarante chameaux. Il arriva, se tint devant Elisée et dit : « Ton fils Ben-Hadad, roi d'Aram, m'envoie vers toi pour dire : “Sortirai-je vivant de cette maladie ?” » [Ton fils : expression par laquelle Ben-Hadad se fait présenter humblement devant le prophète ; comparer 2 R 5.13 et la note.
— sortirai-je vivant ? 2 R 1.2.]
10 Elisée lui répondit : « Va lui dire : “Certainement tu vivras”, mais le Seigneur m'a fait voir qu'il mourrait. » [Ou tu guériras : une ancienne tradition juive dit tu ne vivras (guériras) pas.]11 Puis il rendit son visage immobile, il le figea à l'extrême ; l'homme de Dieu pleura. 12 Hazaël dit : « Pourquoi mon seigneur pleure-t-il ? » Elisée répondit : « Parce que je sais le mal que tu feras aux fils d'Israël : tu livreras au feu leurs forteresses, tu tueras par l'épée leurs jeunes gens, tu écraseras leurs petits enfants, tu éventreras leurs femmes enceintes. » [Les pleurs du prophète Jr 4.16-20 ; 13.17 ; 14.17 ; Lc 19.41-44.
— le mal que tu feras 2 R 10.32-33 ; 12.18 ; 13.3-7.]
13 Hazaël dit : « Mais qu'est-ce donc que ton serviteur, ce chien, pour qu'il en fasse tant ? » Elisée répondit : « Le Seigneur m'a fait voir que tu seras roi sur Aram. » [ce chien : voir 1 S 24.15 et la note.
— roi sur Aram 1 R 19.15.]

14 Hazaël quitta Elisée et revint vers son maître, qui lui dit : « Que t'a dit Elisée ? » Il répondit : « Il m'a dit : Certainement tu vivras. » 15 Le lendemain, Hazaël prit une couverture et, l'ayant plongée dans l'eau, il l'étendit sur le visage du roi qui mourut. Hazaël régna à sa place.

Yoram, roi de Juda

(2Ch 21. 2-20)

16 La cinquième année du règne de Yoram, fils d'Akhab, roi d'Israël — Josaphat était alors roi de Juda — Yoram, fils de Josaphat, roi de Juda, devint roi. [D'après le texte hébreu ici traduit, Yoram, fils de Josaphat, devint roi de Juda avant la mort de son père, ce qui laisserait supposer une période de co-régence. Mais plusieurs versions anciennes n'ont pas la phrase Josaphat était alors roi de Juda.]17 Il avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna huit ans à Jérusalem. 18 Il suivit le chemin des rois d'Israël, comme la maison d'Akhab, car il avait pour femme une fille d'Akhab. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur. [Il s'agit d'Athalie, voir v. 26 et la note.]19 Mais le Seigneur ne voulut pas détruire Juda à cause de David, son serviteur, parce qu'il avait dit qu'il donnerait à David ainsi qu'à ses fils une lampe pour toujours. [Voir 2 S 7.12-16 ; 1 R 11.36 et la note.]

20 De son temps, Edom se révolta contre le pouvoir de Juda et se donna un roi. [Gn 27.40 ; voir 1 R 22.48.]21 Yoram partit pour Çaïr avec tous ses chars. S'étant levé de nuit, il battit les Edomites, qui le cernaient, ainsi que les chefs des chars ; le peuple s'enfuit vers ses tentes. [Caïr : localité inconnue, probablement dans le pays d'Edom ou à proximité.
— Le texte hébreu des versets 21-22 est peu clair et la traduction incertaine.
— vers ses tentes 1 R 8.66 ; 12.16.]
22 Edom resta pourtant en révolte contre le pouvoir de Juda jusqu'à ce jour. En ce temps-là, Livna se révolta aussi. [Localité située à 40km environ à l'ouest de Jérusalem ; elle passa alors sous la domination des Philistins.]

23 Le reste des actes de Yoram, tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? 24 Yoram se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Cité de David. Son fils Akhazias régna à sa place. [Voir 1 R 1.21 et la note.]

Akhazias, roi de Juda

(2Ch 22. 1-6)

25 La douzième année du règne de Yoram, fils d'Akhab, roi d'Israël, Akhazias, fils de Yoram, roi de Juda, devint roi. 26 Akhazias avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna un an à Jérusalem. Le nom de sa mère était Athalie ; elle était fille d'Omri, roi d'Israël. [Le v. 18 présentait Athalie comme fille d'Akhab, donc petite-fille d'Omri. En fait, en hébreu, l'expression fille de peut avoir un sens plus général, comme descendante de ; Omri avait été le fondateur d'une dynastie royale. (Comparer 2 R 6.32 et la note).]27 Il suivit le chemin de la maison d'Akhab et fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme la maison d'Akhab, car il était apparenté à la maison d'Akhab. [Ou la famille d'Akhab.]28 Il partit avec Yoram, fils d'Akhab, se battre contre Hazaël, roi d'Aram, à Ramoth-de-Galaad. Mais les Araméens blessèrent Yoram. [Voir 1 R 22.1-38 et la note sur 22.3.]29 Le roi Yoram revint se faire soigner à Izréel des blessures que les Araméens lui avaient faites à Rama tandis qu'il se battait contre Hazaël, roi d'Aram. Alors Akhazias, fils de Yoram, roi de Juda, descendit à Izréel pour voir Yoram, fils d'Akhab, qui était blessé.[Voir 1 R 21.1.]

Onction royale sur Jéhu ; proclamation de sa royauté sur Israël

9 Le prophète Elisée appela un des fils de prophètes et lui dit : « Ceins tes reins, prends ce flacon d'huile dans ta main et va à Ramoth-de-Galaad. [fils de prophètes : voir 1 R 20.35 et la note.
— Ceins tes reins : voir 1 R 18.46 et la note.]
2 Arrivé là, arrange-toi pour y voir Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimshi. Tu entreras, tu le feras se lever au milieu de ses frères et tu l'amèneras dans la chambre la plus retirée. 3 Tu prendras le flacon d'huile, tu le lui verseras sur la tête et tu diras : “Ainsi parle le Seigneur : Par cette onction je te sacre roi sur Israël !” Tu ouvriras ensuite la porte et tu t'enfuiras sans attendre. » [Ou je te consacre comme roi 1 R 19.16 ; voir 1 R 1.34,39.]4 Le jeune homme, le jeune prophète, partit pour Ramoth-de-Galaad. 5 Il y arriva, et justement, les chefs de l'armée étaient assis. Il dit : « J'ai un mot à te dire, chef ! » Jéhu dit : « Auquel de nous tous ? » Il répondit : « A toi, chef ! » 6 Jéhu se leva et entra dans la maison. Le jeune homme lui versa l'huile sur la tête et dit : « Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël : Par cette onction je te sacre roi sur le peuple du Seigneur, sur Israël. 7 Tu frapperas la maison d'Akhab, ton maître, et je vengerai le sang de mes serviteurs les prophètes et le sang de tous les serviteurs du Seigneur, répandu par la main de Jézabel. [la maison d'Akhab ou la famille d'Akhab.
— Dieu venge les crimes de Jézabel 1 R 18.4 ; 19.2 ; 21.8-10.]
8 Toute la maison d'Akhab périra, et je retrancherai de chez Akhab les mâles, esclaves ou hommes libres en Israël. 9 Je rendrai la maison d'Akhab semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nevath, et semblable à la maison de Baésha, fils d'Ahiyya. [1 R 14.10.]10 Quant à Jézabel, les chiens la mangeront dans la propriété d'Izréel, sans que personne puisse l'ensevelir. » Il ouvrit la porte et s'enfuit. [1 R 21.23.]

11 Jéhu sortit rejoindre les serviteurs de son maître. On lui dit : « Est-ce que tout va bien ? Pourquoi cet exalté est-il venu vers toi ? » Il leur répondit : « Vous-mêmes, vous connaissez l'homme et sa rengaine. » [Autre traduction : ce fou. Jr 29.26 ; Os 9.7.]12 Ils lui dirent : « Tu mens ! Mets-nous au courant ! » Il répondit : « Voici tout ce qu'il m'a dit : “Ainsi parle le Seigneur : Par cette onction, je te sacre roi sur Israël.” » 13 Ils se hâtèrent de prendre chacun son vêtement qu'ils mirent sous ses pieds, en haut des marches. Ils sonnèrent du cor et dirent : « Jéhu est roi ! »[étendre les vêtements : voir Mt 21.7-8 par.
— Sonner du cor et crier « Vive le roi » 1 R 1.39.]

Meurtre par Jéhu du roi d'Israël, du roi de Juda et de Jézabel

14 Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimshi, conspira contre Yoram au moment où celui-ci, avec tout Israël, défendait Ramoth-de-Galaad contre Hazaël, roi d'Aram. 15 Le roi Yoram était revenu se faire soigner à Izréel des blessures que lui avaient faites les Araméens, tandis qu'il se battait contre Hazaël, roi d'Aram. Jéhu dit : « Vous vous êtes donc ralliés à moi ! Que personne alors ne sorte de la ville pour aller porter la nouvelle dans Izréel ! » [les blessures de Yorâm 2 R 8.29.
— Izréel : voir 2 R 8.29.
— Vous vous êtes donc ralliés à moi ! : autres traductions : Si vous le trouvez bon ou Si c'est votre volonté, que...]
16 Jéhu monta sur son char et partit pour Izréel. Yoram y était alité, et Akhazias, roi de Juda, était descendu voir Yoram. 17 Le guetteur qui se tenait sur la tour d'Izréel vit venir la troupe de Jéhu et dit : « Je vois une troupe. » Yoram dit : « Prends un cavalier et envoie-le à leur rencontre et qu'il dise : Est-ce la paix ? » [2 S 13.34 ; 18.24-27 ; Es 21.6-8 ; Ez 3.17.]18 Le cavalier partit à leur rencontre et dit : « Ainsi parle le roi : Est-ce la paix ? » Jéhu répondit : « Que t'importe la paix ? Fais demi-tour et suis-moi ! » Le guetteur annonça : « Le messager est arrivé jusqu'à eux, mais il ne revient pas. » 19 Le roi envoya un second cavalier qui arriva jusqu'à eux et dit : « Ainsi parle le roi : Est-ce la paix ? » Jéhu répondit : « Que t'importe la paix ? Fais demi-tour et suis-moi ! » 20 Le guetteur annonça : « Il est arrivé jusqu'à eux, mais il ne revient pas. L'allure ressemble à celle de Jéhu, fils de Nimshi, car il mène à une allure folle. » 21 Yoram dit : « Qu'on attelle ! », et on attela son char. Yoram, roi d'Israël, et Akhazias, roi de Juda, sortirent chacun sur son char à la rencontre de Jéhu qu'ils trouvèrent dans la propriété de Naboth d'Izréel. 22 Dès que Yoram aperçut Jéhu, il dit : « Est-ce la paix, Jéhu ? » Celui-ci répondit : « Comment ! La paix, alors que continuent les débauches et les innombrables sorcelleries de ta mère Jézabel ? » [Allusion aux pratiques de la religion des Phéniciens ; voir Os 1.2 et la note.]23 Yoram tourna bride et s'enfuit ; il dit à Akhazias : « Trahison, Akhazias ! » 24 Jéhu, qui avait pris son arc, atteignit Yoram entre les épaules ; la flèche ressortit après lui avoir percé le cœur, et il s'écroula dans son char. 25 Jéhu dit à son écuyer Bidqar : « Enlève-le et jette-le dans le champ qui était la propriété de Naboth d'Izréel. Souviens-toi : lorsque nous étions ensemble sur un char, toi et moi, à la suite d'Akhab, son père, le Seigneur prononça contre lui un oracle : 26 “Je l'ai bien vu, et il n'y a pas longtemps, le sang de Naboth et le sang de ses fils — oracle du Seigneur. Je te le ferai payer dans cette propriété — oracle du Seigneur !” Maintenant donc, enlève Yoram et jette-le dans cette propriété, selon la parole du Seigneur. »

(2Ch 22. 6-9)

[Voir 1 R 21.19-29.]27 Voyant cela, Akhazias, roi de Juda, s'enfuit par le chemin de Beth-Gân. Jéhu le poursuivit et dit : « Frappez-le, lui aussi ! » Et on le frappa sur son char, à la montée de Gour, près de Yivléâm. Il s'enfuit à Meguiddo, où il mourut. [Beth-Gân et Yivléâm sont deux localités proches l'une de l'autre, à une douzaine de km au sud d'Izréel ; Meguiddo se trouve à une quinzaine de km à l'ouest d'Izréel. La route normale d'Izréel à Meguiddo passait par Beth-Gân.]28 Ses serviteurs le transportèrent dans un char à Jérusalem, et on l'ensevelit dans sa tombe avec ses pères dans la Cité de David. [2 R 14.20 ; 23.30 ; 1 R 22.37.]29 C'est la onzième année du règne de Yoram, fils d'Akhab, qu'Akhazias était devenu roi sur Juda. [Ce verset répète approximativement 2 R 8.25.]

30 Jéhu était sur le point d'entrer à Izréel, quand Jézabel l'apprit. Elle se farda les yeux, orna sa tête, puis se pencha à la fenêtre. 31 Au moment où Jéhu franchissait la porte de la ville, elle dit : « Est-ce la paix, Zimri, assassin de son maître ? » [En donnant à Jéhu le nom de Zimri, Jézabel fait allusion à l'épisode rapporté en 1 R 16.9-13.]32 Il leva les yeux vers la fenêtre et dit : « Qui est avec moi, qui ? » Alors deux ou trois eunuques se penchèrent vers lui. 33 Il dit : « Jetez-la en bas ! » Ils la jetèrent. Une partie du sang de Jézabel gicla contre la muraille et sur les chevaux ; Jéhu la piétina. [Es 14.25 ; Mi 7.10 ; Ps 18.43 ; 1 M 3.45 ; Lc 21.24 ; Ap 11.2.]34 Il entra, mangea et but, puis il dit : « Occupez-vous donc de cette maudite et ensevelissez-la, car elle est fille de roi. » 35 Ils allèrent pour l'ensevelir, mais ne retrouvèrent que le crâne, les pieds et les paumes des mains. 36 Ils revinrent l'annoncer à Jéhu, qui dit : « C'est bien là la parole que le Seigneur avait dite par l'intermédiaire de son serviteur Elie le Tishbite : “Dans la propriété d'Izréel les chiens mangeront la chair de Jézabel, [Voir 1 R 21.23.]37 et le cadavre de Jézabel deviendra du fumier en plein champ, dans la propriété d'Izréel, en sorte qu'on ne pourra dire : ceci est Jézabel.” »[Jr 8.2.]

Extermination par Jéhu des familles royales d'Israël et de Juda

10 Akhab avait à Samarie soixante-dix fils. Jéhu écrivit des lettres, qu'il envoya à Samarie aux anciens, chefs d'Izréel, et aux précepteurs des fils d'Akhab pour leur dire : [fils ou descendants ; comparer 2 R 8.26 et la note.
— des lettres 2 R 5.5-7 ; 19.14.]
2 « Dès que cette lettre vous sera parvenue, puisque vous avez avec vous les fils de votre maître ainsi que les chars, les chevaux, une ville fortifiée et les armes, 3 voyez quel est le meilleur et le plus loyal parmi les fils de votre maître, placez-le sur le trône de son père, et combattez pour la maison de votre maître. »

4 Ils eurent très peur et se dirent : « Deux rois n'ont pas tenu devant lui, comment pourrions-nous tenir nous-mêmes ? » [Yoram et Akhazias, voir 2 R 9.22-29.]5 Le chef du palais, le chef de la ville, les anciens et les précepteurs envoyèrent dire à Jéhu : « Nous sommes tes serviteurs ; nous ferons tout ce que tu nous diras. Nous n'établirons personne comme roi. Fais ce qui te semblera bon. » [1 R 4.6.]6 Jéhu leur écrivit une seconde lettre pour leur dire : « Si vous êtes pour moi et si vous écoutez ma voix, prenez les têtes de tous les fils de votre maître, et venez vers moi demain, à la même heure, à Izréel. » Or, les soixante-dix fils du roi étaient répartis chez les grands de la ville, qui les élevaient. 7 Dès que la lettre leur fut parvenue, ils s'emparèrent des fils du roi, égorgèrent tous les soixante-dix, puis ils mirent leurs têtes dans des corbeilles qu'ils envoyèrent à Jéhu, à Izréel. [1 R 14.10.]8 Un messager vint l'en informer : « On a apporté les têtes des fils du roi. » Jéhu dit : « Exposez-les en deux tas à l'entrée de la ville jusqu'au matin ! » [1 S 17.51,54 ; 31.9-10 ; 2 S 4.7-8.]9 Au matin, Jéhu sortit et, debout, dit à tout le peuple : « Vous êtes justes ! Voici, c'est moi qui ai conspiré contre mon maître et qui l'ai tué ; mais qui a frappé tous ceux-ci ? 10 Sachez donc que pas une parole du Seigneur, pas une de celles qu'il a dites contre la maison d'Akhab ne restera sans effet : le Seigneur a accompli ce qu'il a dit par l'intermédiaire de son serviteur Elie. » [Voir 1 R 21.21,29.]

11 Jéhu frappa dans Izréel tous ceux qui restaient de la maison d'Akhab, tous ses grands, ses familiers et ses prêtres sans en laisser survivre aucun.

(2Ch 22. 8)

[Le massacre d'Izréel Os 1.4.]12 Il se mit en route et partit pour Samarie. Il était en chemin, à Beth-Eqed-des-Bergers, 13 quand il rencontra les frères d'Akhazias, roi de Juda. Il leur dit : « Qui êtes-vous ? » Ils répondirent : « Nous sommes les frères d'Akhazias. Nous descendons pour porter nos vœux aux fils du roi et aux fils de la reine mère. » [frères est employé ici dans le sens large de membres de la famille.
— reine mère : voir 1 R 15.10,13 et les notes.]
14 Il dit : « Saisissez-les vivants ! » Ils les saisirent vivants et les tuèrent à la citerne de Beth-Eqed. Ils étaient quarante-deux ; aucun d'entre eux n'en réchappa.

15 Il partit de là et rencontra Yonadav, fils de Rékav, qui venait au-devant de lui. Jéhu le salua et lui dit : « Ton cœur est-il loyal avec mon cœur, comme le mien l'est avec le tien ? » Yonadav répondit : « Oui ! » — « S'il l'est, donne-moi la main. » Yonadav lui donna la main. Alors Jéhu le fit monter près de lui sur son char, [Les Rékabites, voir Jr 35.1 et suiv.]16 en disant : « Viens avec moi et vois mon zèle pour le Seigneur ! » Ils voyagèrent ensemble sur le char de Jéhu. 17 Arrivé à Samarie, Jéhu frappa tous ceux qui restaient de la famille d'Akhab et qui se trouvaient dans la ville : il les extermina tous, selon la parole que le Seigneur avait dite à Elie. [Voir 1 R 21.21,29.]

Extermination de tous les serviteurs du Baal

18 Jéhu rassembla ensuite tout le peuple et lui dit : « Akhab a servi le Baal chichement, Jéhu le servira généreusement. [1 R 16.31-32.]19 Maintenant, convoquez près de moi tous les prophètes du Baal, tous ceux qui le servent, tous ses prêtres ; que personne ne manque, car je veux faire un grand sacrifice au Baal. Quiconque manquera ne survivra pas. » Or, Jéhu agissait par ruse, pour faire disparaître ceux qui servaient le Baal. [1 R 18.19-40.]20 Jéhu dit : « Qu'il y ait une sainte assemblée en l'honneur du Baal ! » On fit la convocation, 21 que Jéhu envoya dans tout Israël. Tous ceux qui servaient le Baal vinrent ; il n'y eut personne qui s'absentât. Ils entrèrent dans la maison du Baal, et la maison fut entièrement remplie. [la maison du Baal : voir 1 R 16.32.
— maison remplie voir Mt 22.10.]
22 Jéhu dit à celui qui était préposé au vestiaire : « Sors les vêtements pour tous ceux qui servent le Baal ! » Il leur sortit les vêtements. [Les participants à une cérémonie religieuse devaient revêtir des habits spéciaux réservés à cet usage. Ces habits permettront à Jéhu et à ses compagnons de reconnaître les fidèles du Baal. Voir Mt 22.11.]23 Jéhu et Yonadav, fils de Rékav, arrivèrent à la maison du Baal. Il dit à ceux qui servaient le Baal : « Vérifiez s'il n'y a ici avec vous aucun des serviteurs du Seigneur, et s'il y a seulement des gens qui servent le Baal. » 24 Jéhu et Yonadav entrèrent pour offrir des sacrifices et des holocaustes. Or Jéhu avait placé au-dehors quatre-vingts hommes, en disant : « Si l'un de vous laisse échapper un seul des hommes que je mets entre vos mains, il paiera de sa vie pour celui qui s'est échappé. » [holocaustes : voir au glossaire SACRIFICES.
— il paiera de sa vie 1 R 20.39-42.]
25 Dès qu'il eut achevé d'offrir l'holocauste, Jéhu dit aux coureurs et aux écuyers : « Entrez, frappez-les et que pas un ne s'échappe ! » Ils les frappèrent du tranchant de l'épée. Après les avoir jetés hors de la ville, les coureurs et les écuyers revinrent dans la ville où se trouvait la maison du Baal ; [Voir 1 R 14.27 et la note.]26 ils sortirent la stèle de la maison du Baal et la brûlèrent. [D'après les versions anciennes et le v. 27 ; hébreu : les stèles ; voir 1 R 14.23 et la note.
— Dans l'ensemble, le texte des v. 25-27 est peu clair, et la traduction parfois incertaine.]
27 Après avoir détruit la stèle du Baal, ils démolirent la maison du Baal dont ils firent un cloaque qui subsiste jusqu'à ce jour. [Ou des latrines, c'est-à-dire des toilettes publiques. Voir Dn 2.5 ; Esd 6.11.]

28 Jéhu supprima d'Israël le Baal. 29 Seulement Jéhu ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nevath, avait fait commettre à Israël : les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan. [Voir 1 R 12.28-29.]30 Le Seigneur dit à Jéhu : « Parce que tu as bien agi, faisant ce qui est droit à mes yeux, et que tu as traité la maison d'Akhab exactement comme je le voulais, tes fils, jusqu'à la quatrième génération, s'assiéront sur le trône d'Israël. » 31 Mais Jéhu n'eut pas soin de marcher de tout son cœur selon la Loi du Seigneur, le Dieu d'Israël, il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël.

32 En ces jours-là, le Seigneur commença à tailler dans le territoire d'Israël. Hazaël les frappa sur toute la frontière d'Israël, 33 depuis le Jourdain, au soleil levant, tout le pays du Galaad, pays des Gadites, des Rubénites et des Manassites, depuis Aroër, qui est sur les gorges de l'Arnôn, ainsi que le Galaad et le Bashân.

34 Le reste des actes de Jéhu, tout ce qu'il a fait, tous ses exploits, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? 35 Jéhu se coucha avec ses pères et on l'ensevelit à Samarie. Son fils Yoakhaz régna à sa place. [Voir 1 R 1.21 et la note.]36 Le temps que Jéhu régna sur Israël, à Samarie, fut de vingt-huit ans.

Le prêtre Yehoyada évince Athalie et fait proclamer Joas comme roi de Juda

(2Ch 22. 10 — 23. 21)

11 Lorsque Athalie, mère d'Akhazias, vit que son fils était mort, elle entreprit de faire périr toute la descendance royale. [Athalie : voir 2 R 8.18,26 et les notes.
— que son fils était mort : voir 2 R 9.27-29.
— Anéantissement de la famille royale 1 R 14.10.]
2 Yehoshèva, fille du roi Yoram, sœur d'Akhazias, prit Joas, fils d'Akhazias, l'enleva du milieu des fils du roi qu'on allait mettre à mort et le plaça, lui et sa nourrice, dans la salle réservée aux lits : on le fit disparaître aux regards d'Athalie, et il ne fut pas mis à mort. [Yehoshèva était, selon 2 Ch 22.11, l'épouse du prêtre Yehoyada (v. 4).
— Cette salle se trouvait probablement dans les annexes du Temple, voir 1 R 6.5-10.]
3 Il demeura caché avec sa nourrice dans la Maison du Seigneur pendant six années, tandis qu'Athalie régnait sur le pays.

4 La septième année, Yehoyada envoya chercher les chefs de centaine des Kariens et des coureurs et les fit venir près de lui dans la Maison du Seigneur. Il conclut une alliance en leur faveur et leur fit prêter serment dans la Maison du Seigneur, puis il leur montra le fils du roi. [Kariens : soldats originaires d'Asie Mineure, formant une troupe de gardes du palais et du Temple.
— coureurs : voir 1 R 14.27 et la note.]
5 Il leur donna cet ordre : « Voici ce que vous allez faire : le tiers d'entre vous qui entre en service le jour du sabbat et qui garde la maison du roi, 6 le tiers qui se tient à la porte de Sour et le tiers qui se tient à la porte située derrière les coureurs monteront la garde à la Maison pour en contrôler l'accès. 7 Les deux sections constituées par ceux qui quittent leur service le jour du sabbat monteront la garde à la Maison du Seigneur, auprès du roi. [Le texte hébreu des v. 5-7 est peu clair et la traduction incertaine.]8 Vous ferez cercle autour du roi, chacun les armes à la main. Quiconque voudra forcer les rangs sera mis à mort. Soyez avec le roi où qu'il aille. »

9 Les chefs de centaine agirent selon tout ce qu'avait ordonné le prêtre Yehoyada. Chacun d'eux prit ses hommes, ceux qui entraient en service le jour du sabbat et ceux qui en sortaient, et se rendit auprès du prêtre Yehoyada. 10 Le prêtre remit aux chefs de centaine la lance ainsi que les boucliers du roi David qui étaient dans la Maison du Seigneur. [La lance pourrait éventuellement être celle de Goliath (comparer 1 S 17.45 ; 21.10) ; les versions anciennes et le texte parallèle des Chroniques ont le pluriel : les lances.
— David avait déposé à Jérusalem diverses armes prises à ses ennemis vaincus : voir 2 S 8.7. Voir aussi 1 S 5.2 ; 21.10 ; 31.10 ; 2 S 8.11.]
11 Les coureurs, les armes à la main, se placèrent depuis le côté droit de la Maison jusqu'à son côté gauche, près de l'autel et de la Maison, de manière à entourer le roi. 12 Alors Yehoyada fit sortir le fils du roi, mit sur lui le diadème et les insignes de la royauté. On l'établit roi, on lui donna l'onction, puis on applaudit, en criant : « Vive le roi ! » [les insignes de la royauté : autres traductions le témoignage, la Loi ou le document de l'alliance ; le terme hébreu ainsi traduit est trop vague pour que l'on puisse savoir de quoi il s'agit exactement dans ce contexte.
— Vive le roi ! 1 R 1.39.]

13 Athalie entendit le bruit que faisait le peuple qui accourait ; elle se dirigea vers le peuple à la Maison du Seigneur. [1 R 1.41.]14 Elle regarda : voici que le roi se tenait debout sur l'estrade, selon la coutume ; les chefs et les joueurs de trompettes étaient près du roi, toute la population du pays était dans la joie, et l'on sonnait de la trompette. Athalie déchira ses vêtements et s'écria : « Conspiration ! conspiration ! » [sur l'estrade ou près de la colonne 2 R 23.3.
— Sonnerie de trompette 1 R 1.34,40.]
15 Le prêtre Yehoyada donna des ordres aux chefs de centaine chargés de l'armée, en leur disant : « Faites-la sortir des rangs ! Quiconque la suivra mourra par l'épée ! » En effet, le prêtre avait dit : « Il ne faut pas qu'elle soit mise à mort dans la Maison du Seigneur. » [1 R 2.30-34 ; voir Nb 19.11-16 ; 2 R 23.14.]16 Ils s'emparèrent d'Athalie et, alors qu'elle arrivait à la maison du roi par l'entrée des Chevaux, elle fut mise à mort à cet endroit. [On ne sait pas exactement où elle se situait dans le plan de Jérusalem ; il ne faut sans doute pas la confondre avec la porte des Chevaux, mentionnée en Jr 31.40 ; Ne 3.28.]

17 Yehoyada conclut l'alliance entre le Seigneur, le roi et le peuple pour qu'il soit un peuple pour le Seigneur ; il conclut aussi une alliance entre le roi et le peuple. 18 Toute la population du pays se rendit à la maison du Baal, la démolit, brisa complètement ses autels et ses statues et, devant les autels, tua Mattân, le prêtre du Baal. Le prêtre Yehoyada établit une surveillance sur la Maison du Seigneur, [2 R 10.26-27.]19 puis il prit les chefs de centaine, les Kariens, les coureurs et toute la population du pays ; ils firent descendre le roi de la Maison du Seigneur et, par la porte des coureurs, se rendirent à la maison du roi. Joas s'assit sur le trône des rois. [1 R 1.46,48.]20 Toute la population du pays fut dans la joie, et la ville resta dans le calme. Athalie, elle, on l'avait mise à mort par l'épée dans la maison du roi.

Joas, roi de Juda ; réparation du Temple

(2Ch 24. 1-14)

12 Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi. [Voir 2 R 11.4.]2 Ce fut dans la septième année du règne de Jéhu que Joas devint roi et il régna quarante ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Civya, de Béer-Shéva. 3 Joas fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur pendant toute sa vie, car le prêtre Yehoyada l'avait instruit. 4 Cependant, les hauts lieux ne disparurent pas ; le peuple continuait à offrir des sacrifices et à brûler de l'encens sur les hauts lieux.

5 Joas dit aux prêtres : « Tout l'argent consacré qu'on apporte à la Maison du Seigneur, l'argent qui a cours, les taxes individuelles selon les moyens de chacun, tout l'argent que chacun, selon sa générosité, apporte à la Maison du Seigneur, [Ex 30.11-16 ; Lv 27.2-8.]6 que les prêtres le prennent pour eux-mêmes, chacun de la part de ceux qu'il connaît, mais qu'ils réparent les dégradations de la Maison partout où il s'en trouvera. » [2 R 22.3-7.
— Dans les v. 5-6, certains éléments de détail ne sont pas très clairs, mais le sens général est évident.]

7 Or, la vingt-troisième année du règne de Joas, les prêtres n'avaient pas encore réparé les dégradations de la Maison du Seigneur. 8 Le roi Joas convoqua le prêtre Yehoyada ainsi que les autres prêtres et leur dit : « Pourquoi ne réparez-vous pas les dégradations de la Maison ? Désormais vous ne prendrez plus d'argent de la part de ceux que vous connaissez, car c'est pour les dégradations de la Maison que vous deviez le donner. » 9 Les prêtres consentirent à ne plus prendre l'argent qui provenait du peuple et à ne plus devoir réparer les dégradations de la Maison. 10 Le prêtre Yehoyada prit un tronc, perça un trou dans le couvercle, et le plaça à côté de l'autel, sur la droite quand on entre dans la Maison du Seigneur. Les prêtres gardiens du seuil y déposaient tout l'argent qu'on apportait à la Maison du Seigneur. [tronc : sorte de coffre ou de boîte destiné à recueillir les dons en argent ; voir Mc 12.41 par.
— Les gardiens du seuil sont des personnages importants de la hiérarchie des prêtres (voir 2 R 23.4 ; 25.18), bien que leur fonction précise ne soit pas connue.]
11 Dès qu'il voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent dans le tronc, le secrétaire du roi et le grand prêtre montaient ramasser et compter l'argent qui se trouvait dans la Maison du Seigneur. 12 Après l'avoir compté, ils remettaient l'argent entre les mains des entrepreneurs des travaux, des responsables de la Maison du Seigneur ; ceux-ci l'utilisaient pour payer les charpentiers, les constructeurs qui travaillaient à la Maison du Seigneur, 13 les maçons et les tailleurs de pierre, et aussi pour acheter des poutres et des pierres de taille en vue de réparer les dégradations de la Maison du Seigneur, bref pour tout ce qui devait être dépensé pour la réparation de la Maison. 14 Toutefois, sur les sommes apportées à la Maison du Seigneur, on ne fit ni bols d'argent, ni mouchettes, ni coupes à aspersion, ni trompettes, ni aucun des ustensiles d'or ou d'argent pour la Maison du Seigneur. [Comparer avec 2 Ch 24.14.
— Sur les divers objets liturgiques mentionnés ici, voir 1 R 7.50.]
15 On donnait ces sommes aux entrepreneurs des travaux qui les utilisaient pour réparer la Maison du Seigneur. 16 On ne demandait pas de comptes aux hommes auxquels on remettait cet argent pour payer les ouvriers, car ils agissaient consciencieusement. [2 R 22.7.]17 L'argent des sacrifices de réparation et l'argent des sacrifices pour le péché n'étaient pas destinés à la Maison du Seigneur ; c'était pour les prêtres. [On ne sait pas si l'argent ainsi réservé aux prêtres remplaçait dans certains cas les sacrifices mentionnés (comparer Le 6.18 — 7.7), ou les accompagnait régulièrement.]

Invasion araméenne ; assassinat du roi

(2Ch 24. 23-27)

18 Alors Hazaël, roi d'Aram, monta attaquer Gath et s'en empara. Hazaël se disposa à monter contre Jérusalem. [Gath : voir 1 R 2.39 et la note.
— Hazaël menace Jérusalem 2 R 8.12.]
19 Joas, roi de Juda, prit tous les objets consacrés par Josaphat, Yoram et Akhazias, ses pères, les rois de Juda, ainsi que les objets qu'il avait lui-même consacrés, tout l'or qui se trouvait dans les trésors de la Maison du Seigneur et de la maison du roi et les envoya à Hazaël, roi d'Aram, qui renonça à monter contre Jérusalem. [2 R 16.8 ; 18.15 ; 1 R 15.18-19.]

20 Le reste des actes de Joas, tout ce qu'il a fait, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois de Juda ? 21 Ses serviteurs se soulevèrent et organisèrent une conspiration. Ils frappèrent Joas à Beth-Millo tandis qu'il descendait vers Silla. [Beth-Millo est peut-être identique au Millo de 1 R 9.15 ; Silla est un endroit non identifié.
— Le texte hébreu de la fin du verset est peu clair et la traduction incertaine.]
22 Ce furent Yozavad, fils de Shiméath, et Yehozavad, fils de Shomér, ses serviteurs, qui le frappèrent et il mourut. On l'ensevelit avec ses pères dans la Cité de David. Son fils Amasias régna à sa place.

Yoakhaz, roi d'Israël

13 La vingt-troisième année du règne de Joas, fils d'Akhazias, roi de Juda, Yoakhaz, fils de Jéhu, devint roi sur Israël à Samarie pour dix-sept ans. 2 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur ; il imita les péchés que Jéroboam, fils de Nevath, avait fait commettre à Israël ; il ne s'en écarta pas. 3 La colère du Seigneur s'enflamma contre Israël, qu'il livra tout le temps aux mains d'Hazaël, roi d'Aram, et aux mains de Ben-Hadad, fils d'Hazaël. [2 R 8.12.]4 Mais Yoakhaz apaisa le Seigneur qui l'écouta, car il avait vu l'oppression qu'Israël avait à supporter et que le roi d'Aram faisait peser sur lui. [C'est-à-dire demanda au Seigneur de s'apaiser ; comparer en 1 R 13.6 une formule semblable, mais plus développée.]5 Le Seigneur donna à Israël un sauveur ; les fils d'Israël échappèrent à la poigne d'Aram et habitèrent sous leurs tentes comme auparavant. [un sauveur : voir Jg 3.9.
— sous leurs tentes : voir Jos 22.4 et la note.]
6 Toutefois, ils ne s'écartèrent pas des péchés que la maison de Jéroboam avait fait commettre à Israël, ils y persistèrent ; même le poteau sacré resta debout à Samarie. [Voir 1 R 14.15 et la note.]7 Il ne fut laissé à Yoakhaz, comme peuple en armes, que cinquante cavaliers, dix chars et dix mille fantassins, car le roi d'Aram avait fait périr les autres : il les avait traités comme de la poussière qu'on foule aux pieds. [Ou chevaux.]

8 Le reste des actes de Yoakhaz, tout ce qu'il a fait, ses exploits, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? 9 Yoakhaz se coucha avec ses pères et on l'ensevelit à Samarie. Son fils Joas régna à sa place. [Voir 1 R 1.21 et la note.]

Joas, roi d'Israël

10 La trente-septième année du règne de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Yoakhaz, devint roi sur Israël à Samarie pour seize ans. 11 Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur ; il ne s'écarta d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nevath, avait fait commettre à Israël, il y persista.

12 Le reste des actes de Joas, tout ce qu'il a fait, ses exploits, ses guerres avec Amasias, roi de Juda, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Annales des rois d'Israël ? [Voir 2 R 14.8-14.]13 Joas se coucha avec ses pères, et Jéroboam s'assit sur son trône. Joas fut enseveli à Samarie avec les rois d'Israël. [Les v.12-13 sont répétés presque mot à mot en 2 R 14.15-16, car jusqu'en 14.14, il s'agit d'événements dans lesquels le roi Joas d'Israël a joué un rôle.]

Maladie et mort d'Elisée ; deux miracles après sa mort

14 Elisée tomba malade de la maladie dont il devait mourir. Joas, roi d'Israël, descendit vers lui, pleura contre son visage et dit : « Mon père ! Mon père ! Chars et cavalerie d'Israël ! » [pleura contre son visage Gn 45.14 ; 46.29 ; 50.1.
— Mon père !... : voir 2 R 2.12 et la note.]
15 Elisée lui dit : « Prends un arc et des flèches ! » Joas prit un arc et des flèches. 16 Elisée dit au roi d'Israël : « Tends l'arc ! », et il le tendit. Elisée mit ses mains sur celles du roi 17 et dit : « Ouvre la fenêtre qui donne vers l'orient ! » Joas l'ouvrit. Elisée lui dit : « Tire ! », et il tira. Elisée dit : « C'est la flèche de la victoire du Seigneur, la flèche de la victoire sur Aram. Tu frapperas Aram à Afeq jusqu'à extermination. » [Afeq : voir 1 R 20.26 et la note.
— Geste prophétique 2 R 13.18-19 ; 1 R 11.31.]
18 Elisée dit à Joas : « Prends les flèches ! » Il les prit. Elisée dit au roi d'Israël : « Frappe la terre ! » Il frappa trois fois et s'arrêta. 19 L'homme de Dieu s'irrita contre lui et dit : « Si tu avais frappé cinq ou six fois, tu aurais frappé Aram jusqu'à extermination. Maintenant, c'est trois fois seulement que tu frapperas Aram. »

20 Elisée mourut, et on l'ensevelit. Or, en début d'année, des bandes, venant de Moab, pénétraient dans le pays. [de pillards, comme en 2 R 5.2.]21 Comme des gens ensevelissaient un homme, on aperçut une de ces bandes ; ils déposèrent en hâte l'homme dans la tombe d'Elisée et ils partirent. L'homme toucha les ossements d'Elisée ; il reprit vie et se dressa sur ses pieds.

22 Hazaël, roi d'Aram, avait opprimé Israël durant toute la vie de Yoakhaz. [2 R 8.12. Voir v.3.]23 Mais le Seigneur fit grâce aux fils d'Israël, leur montra sa tendresse et se tourna vers eux à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob ; il ne voulut pas les détruire : jusqu'alors, il ne les avait pas rejetés loin de sa présence. [l'alliance avec les patriarches Dt 1.8 ; 6.10 ; 9.5,27 ; 29.12 ; 34.4 ; 1 R 18.36.
— rejetés loin de lui 2 R 17.18-20 ; 24.20 ; Jr 7.15.]
24 Hazaël, roi d'Aram, mourut, et son fils, Ben-Hadad régna à sa place. 25 Joas, fils de Yoakhaz, reprit des mains de Ben-Hadad, fils de Hazaël, les villes que ce dernier avait prises durant la guerre des mains de Yoakhaz, son père. Joas frappa trois fois Ben-Hadad et recouvra les villes d'Israël. [2 R 13.19.]