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Bible de Jérusalem

Osée 2.21-22

21 Je te fianceraif à moi pour toujours ;
je te fiancerai dans la justice et dans le droit,
dans la tendresseg et la miséricorde ;

f Ce verbe est utilisé dans la Bible uniquement à propos d’une jeune fille vierge. Dieu abolit ainsi totalement le passé adultère d’Israël, qui est comme une créature nouvelle. Dans l’expression « je te fiancerai dans (la justice) », ce qui suit la préposition « dans » désigne la dot que le fiancé offre à sa fiancée (même construction en 2 S 3.14). Ce que Dieu donne à Israël dans ces noces nouvelles ce ne sont plus les biens matériels de l’alliance ancienne, 2.10, mais les dispositions intérieures requises pour que le peuple soit désormais fidèle à l’alliance. Nous avons déjà ici en germe tout ce qui sera développé par Jérémie et Ézéchiel l’alliance nouvelle et éternelle (« pour toujours », v. 21), la loi inscrite dans le cœur, le cœur nouveau, l’Esprit nouveau, Jr 31.31-34 ; Ez 36.26-27. Cf. Ez 36.27.

g Le mot (hesed) exprime d’abord l’idée d’un lien, d’un engagement. Dans le domaine profane il en vient à désigner l’amitié, la solidarité, la loyauté, surtout lorsque ces vertus procèdent d’un pacte. En Dieu, ce terme exprime la fidélité à son alliance, et la bonté qui en découle à l’égard du peuple choisi (la « grâce » en Ex 34.6), autrement dit (et ce mot convient à partir d’Osée, par référence à la comparaison de l’union conjugale) l’amour de Dieu pour son peuple, Ps 136.1-26 ; Jr 31.3, etc., et les bienfaits qui en découlent, Ex 20.6 ; Dt 5.10 ; 2 S 22.51 ; Jr 32.18 ; Ps 18.51. Mais cette hesed de Dieu appelle en l’homme aussi la hesed, c’est-à-dire le don de l’âme, l’amitié confiante, l’abandon, la tendresse, la « piété », en un mot l’amour qui se traduit par une soumission joyeuse à la volonté de Dieu et par la charité pour le prochain, 4.2 ; 6.6. Cet idéal, qu’expriment de nombreux Psaumes, sera celui des Hasidim ou « Assidéens », 1 M 2.42.

22 je te fiancerai à moi dans la fidélité,
et tu connaîtras Yahvé.h

h Chez Osée la « connaissance de Yahvé » accompagne la hesed, ici vv. 21-22 et 4.2 ; 6.6. Il ne s’agit donc pas d’une simple connaissance intellectuelle. De même que Dieu « se fait connaître » à l’homme en se liant à lui par une alliance, en lui manifestant par ses bienfaits son amour (hesed), de même l’homme « connaît Dieu » par une attitude qui implique la fidélité à son alliance, la reconnaissance de ses bienfaits, l’amour. Cf. Jb 21.14 ; Pr 2.5 ; Isa 11.2 ; 58.2. Dans la littérature de sagesse, la « connaissance » est à peu près synonyme de « sagesse ».