retour

TOB

Job 38.4-39.30

4 Où est-ce que tu étais quand je fondai la terre ?
Dis-le-moi puisque tu es si savant. [Jb 15.7.]

5 Qui en fixa les mesures, le saurais-tu ?
Ou qui tendit sur elle le cordeau ? [Jr 31.38-39 ; Za 1.16 ; Ap 11.1-2.]

6 En quoi s'immergent ses piliers,
et qui donc posa sa pierre d'angle [Voir Jb 9.6 et la note.
— les piliers de la terre Jb 9.6 ; 1 S 2.8 ; Ps 104.5.
— la pierre d'angle Ps 118.22 ; Mt 21.42 par. ; 1 P 2.6-7.]

7 tandis que les étoiles du matin chantaient en chœur
et tous les Fils de Dieu crièrent hourra ? [le chant des étoiles Za 4.7 ; Ba 3.34-35 ; voir Lc 19.40.
— les Fils de Dieu. voir Jb 1.6 et la note.]

Le souverain de la mer

8 Quelqu'un ferma deux battants sur l'Océan
quand il jaillissait du sein maternel, [l'Océan Jb 7.12.]

9 quand je lui donnais les brumes pour se vêtir,
et le langeais de nuées sombres.

10 J'ai brisé son élan par mon décret,
j'ai verrouillé les deux battants

11 et j'ai dit : « Tu viendras jusqu'ici, pas plus loin ;
là s'arrêtera l'insolence de tes flots ! » [Jr 5.22 ; Ps 104.9 ; Pr 8.29.]

12 As-tu, un seul de tes jours, commandé au matin,
et assigné à l'aurore son poste,

13 pour qu'elle saisisse la terre par ses bords
et en secoue les méchants ? [comme la maîtresse de maison qui, au matin, secoue une couverture ou un tapis pour en chasser les parasites.]

14 La terre alors prend forme comme l'argile sous le sceau,
et tout surgit, chamarré. [Autre traduction en habit (de cérémonie).]

15 Mais les méchants y perdent leur lumière,
et le bras qui s'élevait est brisé.

16 Es-tu parvenu jusqu'aux sources de la mer,
as-tu circulé au fin fond de l'abîme ? [Jon 2.7.]

17 Les portes de la mort te furent-elles montrées ?
As-tu vu les portes de l'ombre de mort ? [Jb 10.21 ; Es 38.10 ; Ps 107.18 ; Sg 16.13.]

18 As-tu idée des étendues de la terre ?
Décris-la, toi qui la connais tout entière.

Le souverain de la tempête

19 De quel côté habite la lumière,
et les ténèbres, où donc logent-elles,

20 pour que tu les accueilles dès leur seuil
et connaisses les accès de leur demeure ?

21 Tu le sais bien puisque tu étais déjà né
et que le nombre de tes jours est si grand ! [Jb 15.7.]

22 Es-tu parvenu jusqu'aux réserves de neige,
et les réserves de grêle, les as-tu vues, [Les phénomènes météorologiques Jb 36.27
Jb 37.24.
— la grêle Ex 9.18-26 ; Jos 10.11 ; Es 30.30 ; Ps 78.47 ; Ap 16.21.]

23 que j'ai ménagées pour les temps de détresse,
pour le jour de lutte et de bataille ?

24 De quel côté se diffuse la lumière,
par où le sirocco envahit-il la terre ? [Voir Jb 27.21 et la note ; voir aussi Ex 14.21 ; Ps 48.8 ; Ac 27.20.]

25 Qui a creusé des gorges pour les torrents d'orage
et frayé la voie à la nuée qui tonne,

26 pour faire pleuvoir sur une terre sans hommes,
sur un désert où il n'y a personne,

27 pour saouler le vide aride,
en faire germer et pousser la verdure ?

28 La pluie a-t-elle un père ?
Qui engendre les gouttes de rosée ?

29 Du ventre de qui sort la glace ?
Qui enfante le givre des cieux ?

30 Alors les eaux se déguisent en pierre
et la surface de l'abîme se prend. [C'est-à-dire que l'eau devient glace.]

Le souverain de l'automne

31 Peux-tu nouer les liens des Pléiades
ou desserrer les cordes d'Orion, [les Pléiades, Orion, l'Ourse ; Dieu maître des astres Jb 9.9.]

32 faire apparaître les signes du zodiaque en leur saison,
conduire l'Ourse avec ses petits ?

33 Connais-tu les lois des cieux,
fais-tu observer leur charte sur terre ?

34 Te suffit-il de crier vers les nuages
pour qu'une masse d'eau t'inonde ? [1 R 17.1 ; 18.41-45.]

35 Est-ce quand tu les lâches que partent les éclairs
en te disant : Nous voici ? [Voir Ba 3.34-35.]

36 Qui a mis dans l'ibis la sagesse,
donné au coq l'intelligence ? [En Egypte, l'ibis était l'oiseau considéré comme capable d'annoncer la crue du Nil ; quant au coq, on pensait qu'il prédisait l'arrivée des pluies d'automne.]

37 Qui s'entend à dénombrer les nues
et incline les outres des cieux

38 tandis que la poussière se coule en limon
et que prennent les mottes ?

Le souverain des animaux

39 Est-ce toi qui chasses pour la lionne une proie
et qui assouvis la voracité des lionceaux,

40 quand ils sont tapis dans leurs tanières,
ou s'embusquent dans les fourrés ?

41 Qui donc prépare au corbeau sa provende
quand ses petits crient vers Dieu
et titubent d'inanition ? [Dieu nourrit les animaux sauvages Ps 104.21 ; 147.9.] 39 Sais-tu le temps où enfantent les bouquetins ?
As-tu observé les biches en travail, [bouquetins 1 S 24.3 ; Ps 104.18.
— biches en travail Ps 29.9.]

2 as-tu compté les mois de leur gestation,
et su l'heure de leur délivrance ?

3 Elles s'accroupissent, mettent bas leurs petits
et sont quittes de leurs douleurs.

4 Leurs faons prennent force et grandissent à la dure,
ils partent et ne leur reviennent plus.

5 Qui mit en liberté l'âne sauvage,
qui délia les liens de l'onagre [onagre. autre nom de l'âne sauvage ; voir Jb 6.5 ; 11.12 ; 24.5 ; Gn 16.12 ; Os 8.9.]

6 auquel j'ai assigné la steppe pour maison,
la terre salée pour demeure ? [Jr 17.6.]

7 Il se rit du vacarme des villes
et n'entend jamais l'ânier vociférer. [Voir Es 14.8.]

8 Il explore les montagnes, son pâturage,
en quête de la moindre verdure.

9 Le bison consentira-t-il à te servir,
passera-t-il ses nuits à ton étable ? [Le bison (ou buffle) Ps 22.22.]

10 L'astreindras-tu à labourer,
hersera-t-il derrière toi les vallons ?

11 Est-ce parce que sa force est grande que tu lui feras confiance
et que tu lui abandonneras ta besogne ? [Nb 23.22 ; Dt 33.17 ; Ps 92.11.]

12 Compteras-tu sur lui pour rentrer ton grain,
pour engranger ta récolte ?

13 L'aile de l'autruche bat allègrement,
mais que n'a-t-elle les pennes de la cigogne et ses plumes ? [En hébreu, le nom de la cigogne signifie aussi la fidèle ; le Seigneur l'oppose à l'autruche, qui abandonne ses œufs (v. 14).
— l'autruche Lv 11.16 ; Es 13.21 ; Mi 1.8.
— la cigogne Jr 8.7 ; Ps 104.17.]

14 Quand elle abandonne par terre ses œufs,
et les laisse chauffer sur la poussière,

15 elle a oublié qu'un pied peut les écraser,
une bête sauvage les piétiner.

16 Dure pour ses petits comme s'ils n'étaient pas les siens,
elle ne s'inquiète pas d'avoir peiné en pure perte. [Lm 4.3.]

17 C'est que Dieu lui a refusé la sagesse
et ne lui a pas départi l'intelligence.

18 Mais dès qu'elle se dresse et s'élance,
elle se rit du cheval et du cavalier.

19 Est-ce toi qui donnes au cheval la bravoure,
qui revêts son cou d'une crinière, [Ps 33.17 ; 147.10.]

20 qui le fais bondir comme la sauterelle ?
Son fier hennissement est terreur. [Voir Jl 2.4-5.]

21 Exultant de force, il piaffe dans la vallée
et s'élance au-devant des armes.

22 Il se rit de la peur, il ignore l'effroi,
il ne recule pas devant l'épée.

23 Sur lui résonnent le carquois,
la lance étincelante et le javelot.

24 Frémissant d'impatience, il dévore l'espace,
il ne se tient plus dès que sonne la trompette. [l'impatience du cheval Za 6.6-7.
— la sonnerie de trompette Nb 10.9.]

25 A chaque coup de trompette, il dit : Aha !
De loin, il flaire la bataille,
tonnerre des chefs et cri de guerre.

26 Est-ce par ton intelligence que s'emplume l'épervier
et qu'il déploie ses ailes vers le sud ? [Allusion aux migrations annuelles des oiseaux vers le sud ; ou au fait, encore observé au moyen âge, que l'épervier s'exposait au vent du sud pour que la chaleur facilite le renouvellement de son plumage ; l'épervier Lv 11.16.]

27 Est-ce sur ton ordre que l'aigle s'élève
et bâtit son aire sur les sommets ? [l'aigle Jb 9.26 ; Dt 28.49 ; Pr 23.5.
— son aire sur les sommets Jr 49.16 ; Ab 1.4.]

28 Il habite un rocher et il gîte
sur une dent de roc inexpugnable.

29 De là, il épie sa proie,
il plonge au loin son regard.

30 Ses petits s'abreuvent de sang,
là où il y a charnier, il y est. [Mt 24.28 ; Lc 17.37.]