18 En la troisième année d’Oséej fils d’Éla, roi d’Israël, Ézéchias fils d’Achaz devint roi de Juda.
j Chronologie incertaine.
k Diminutif de « Abiyya », 2 Ch 29.1.
4 C’est lui qui supprima les hauts lieux, brisa les stèles, coupa le pieu sacrél et mit en pièces le serpent d’airain que Moïse avait fabriqué. Jusqu’à ce temps-là, en effet, les Israélites lui offraient des sacrifices ; on l’appelait Nehushtân.m
l En hébr. ashéra, symbole de la déesse cananéenne, épouse de El, comprise ensuite comme parèdre de Baal, et du coup rejetée lors des réformes. — Par cette centralisation du culte et cette lutte conte l’idolâtrie, Ézéchias prélude à la réforme deutéronomiste de Josias, 23, et mérite l’éloge des vv. 3 et 5-6.
m Ce nom propre fait allusion à la matière de l’objet, l’« airain », nehoshet, et à sa forme de « serpent », nahash. L’image passait pour être celle que Moïse avait faite au désert, Nb 21.8-9, et recevait un culte idolâtrique, Sg 16.6-7.
5 C’est en Yahvé, Dieu d’Israël, qu’il mit sa confiance. Après lui, aucun roi de Juda ne lui fut comparable ; et pas plus avant lui.
n Soit en 711, soit plutôt après la mort de Sargon en 705.
9 En la quatrième année d’Ézéchias, qui était la septième année d’Osée fils d’Éla, roi d’Israël, Salmanasar, roi d’Assyrie, attaqua Samarie et y mit le siège.
o Ce passage reprend la notice de 2 R 17.5-6 et ajoute une réflexion dans l’esprit de 2 R 17.7.
10 On la prit au bout de trois ans. Ce fut en la sixième année d’Ézéchias, qui était la neuvième année d’Osée, roi d’Israël, que Samarie tomba.
13 En la quatorzième année du roi Ézéchias, Sennachérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et s’en empara.p
p La campagne en Palestine de Sennachérib, fils et successeur de Sargon, eut lieu en 701. Le rapport détaillé qu’en donnent ses Annales confirme les indications des vv. 13-16, mais ne contient rien qui corresponde à 2 R 18.17—19.37, passant ainsi sous silence l’échec final de Sennachérib. Le texte biblique contient deux récits parallèles, 2 R 18.17—19.9 et 2 R 19.36-37 d’une part, 2 R 19.9-35 d’autre part, qui racontent de manière un peu différente la même succession de faits. Tout l’ensemble 2 R 18.13—19.37 a été repris, à quelques variantes près, dans Isa 36-37.
15 et Ézéchias livra tout l’argent qui se trouvait dans le Temple de Yahvé et dans les trésors du palais royal.
q Le texte porte le nom d’Ézéchias, qui a remplacé par inadvertance le nom d’un roi précédent.
17 De Lakish, le roi d’Assyrie envoya vers le roi Ézéchias à Jérusalem le commandant en chef, le grand eunuque et le grand échansonr avec un important corps de troupes. Ils montèrent donc et arrivèrent à Jérusalem. Étant montés et arrivés,s ils se postèrent près du canal de la piscine supérieure, qui est sur le chemin du champ du Foulon.
r Le récit parallèle d’Isa 36.2 ne mentionne que le grand échanson.
s Littéralement « ils montèrent et arrivèrent » la duplication de ces deux verbes est peut-être accidentelle.
t Les tentatives d’alliance égyptienne ont été stigmatisées par Isaïe.
23 Eh bien ! fais un pari avec Monseigneur le roi d’Assyrie : je te donnerai deux mille chevaux si tu peux trouver des cavaliers pour les monter !
Mais tu t’es fié à l’Égypte pour avoir chars et cavaliers !
26 Élyaqim, fils de Hilqiyyahu, Shebna et Yoah dirent au grand échanson : « Je t’en prie, parle à tes serviteurs en araméen,u car nous l’entendons, ne nous parle pas en judéen à portée des oreilles du peuple qui est sur le rempart. »
u L’araméen commençait à devenir la langue des relations internationales dans le Proche-Orient ; elle deviendra plus tard la langue commune parlée en Palestine, mais à l’époque d’Ézéchias le peuple ne comprenait que le « judéen », l’hébreu parlé à Jérusalem.
v Expression réaliste de la famine à laquelle un siège réduirait la ville.
28 Alors le grand échanson se tint debout, il cria d’une voix forte, en langue judéenne, et prononça ces mots : « Écoutez la parole du grand roi, le roi d’Assyrie.
w « de ma main » versions ; « de sa main » hébr.
x Sur ces villes syriennes, voir 2 R 17.24. Elles avaient été conquises par les prédécesseurs immédiats de Sennachérib.
y Grec luc. ajoute « où sont les dieux du pays de Samarie ? ».
36 Le peuple garda le silence et ne lui répondit pas un mot, car tel était l’ordre du roi : « Vous ne lui répondrez pas. »
19 À ce récit, le roi Ézéchias déchira ses vêtements, se couvrit d’un sac et se rendit au Temple de Yahvé.
z Ézéchias recourt à Isaïe comme les anciens rois d’Israël et de Juda recouraient aux Prophètes, leurs conseillers à la guerre, tels qu’Élie ou Élisée, cf. 1 R 22.8s ; 2 R 1.9s ; 3.11s ; 6.8s, etc.
a Sans doute expression proverbiale d’une situation désespérée.
b Le salut d’un « reste » du peuple élu est un des thèmes de la prédication d’Isaïe, cf. Isa 4.3 et ici vv. 30-31.
5 Lorsque les ministres du roi Ézéchias furent arrivés auprès d’Isaïe,
c Non pas un Esprit personnel, mais une inspiration de Dieu qui gouverne les cours.
8 Le grand échanson s’en retourna et retrouva le roi d’Assyrie en train de combattre contre Libna. Le grand échanson avait appris en effet que le roi avait décampé de Lakish,
De nouveau, Sennachérib envoya des messagers à Ézéchias pour lui dire :
d Ou Taharqa, Pharaon de la XXVe dynastie, d’origine nubienne, d’où son titre de « roi de Kush ». Il a régné de 690 à 664 et est né en 715 au plus tôt. En 701, il n’était pas roi et n’était pas en âge de commander une armée. Il faut admettre que la mention de Taharqa est une erreur, due à la réputation de grand conquérant qui lui fut faite.
e Nom inconnu ; lire sans doute Tell Basar, sur le Moyen-Euphrate.
14 Ézéchias prit la lettref des mains des messagers et la lut. Puis il monta au Temple de Yahvé et la déplia devant Yahvé.
f « la lettre » grec luc. ; « des lettres » hébr.
19 Mais maintenant, Yahvé, notre Dieu, sauve-nous de sa main, je t’en supplie, et que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul es Dieu, Yahvé ! »
20 Alors Isaïe, fils d’Amoç, envoya dire à Ézéchias : « Ainsi parle Yahvé, Dieu d’Israël. J’ai entendu la prière que tu m’as adressée au sujet de Sennachérib, roi d’Assyrie.
Elle te méprise, elle te raille,
la vierge, fille de Sion.
Elle hoche la tête après toi,
la fille de Jérusalem.
g Ce poème, isaïen de style, a cependant été retouché par un disciple du prophète. Des trois oracles recueillis ici, seul le troisième, vv. 32-34, se rapporte directement à la délivrance de 701.
22 Qui donc as-tu insulté, blasphémé ?
Contre qui as-tu parlé haut
et levé ton regard altier ?
Contre le Saint d’Israël !
23 Par tes messagers, tu as insulté le Seigneur.
Tu as dit : “Avec mes nombreux chars,
j’ai gravi le sommet des monts,
les dernières cimes du Liban.
J’ai coupéh sa haute futaie de cèdres
et ses plus beaux cyprès.
J’ai atteint son ultime retraite,
son parc forestier.
h Aux vv. 23-25, verbes au passé avec grec ; au futur dans l’hébr.
24 Moi, j’ai creusé et j’ai bu
des eaux étrangères,
j’ai asséché sous la plante de mes pieds
tous les fleuves d’Égypte.”i
i En fait le premier roi assyrien qui ait envahi l’Égypte est Asarhaddon, successeur de Sennachérib.
25 Entends-tu bien ? De longue date,
j’ai préparé cela,
aux jours antiques j’en fis le dessein,
maintenant je le réalise.
Ton destin fut de réduire en tas de ruines
des villes fortifiées.
26 Leurs habitants, les mains débiles,
épouvantés et confondus,
furent comme plantes des champs,
verdure du gazon,
herbes des toits et blé malade avant croissance.
27 Quand tu t’assieds,
quand tu sors ou tu entres, je le sais
et quand tu t’emportes contre moi.
28 Parce que tu t’es emporté contre moi,
que ton insolence est montée à mes oreilles,
je passerai mon anneau à ta narine
et mon mors à tes lèvres,
je te ramènerai sur la route
par laquelle tu es venu.
29 Ceci te servira de signe ;j
On mangera cette année du grain tombé,
et l’an prochain du grain de jachère,
mais, le troisième an, semez et moissonnez,
plantez des vignes et mangez de leur fruit.
j Isaïe s’adresse à Ézéchias. L’interprétation du « signe » est difficile pendant deux ans on peut ne pas semer et on mange d’abord ce que produit le grain tombé lors de la précédente récolte, puis ce que la terre donne spontanément ; mais Sennachérib n’est même pas resté un an en Palestine et la délivrance va être immédiate, v. 35. Ou bien l’oracle fut prononcé dans une autre circonstance, ou bien sa leçon est très générale après les mauvais jours vient la prospérité.
30 Le reste survivant de la maison de Juda produira
de nouvelles racines en bas et des fruits en haut.
31 Car de Jérusalem sortira un reste,
et des réchappés, du mont Sion.
L’amour jaloux de Yahvé Sabaot fera cela !
32 Voici donc ce que dit Yahvé sur le roi d’Assyrie :
Il n’entrera pas dans cette ville,
il n’y lancera pas de flèche,
il ne tendra pas de bouclier contre elle,
il n’y entassera pas de remblai.
33 Par la route qui l’amena, il s’en retournera,
il n’entrera pas dans cette ville, oracle de Yahvé.
34 Je protégerai cette ville et la sauverai
à cause de moi et de mon serviteur David. »
35 Cette même nuit, l’Ange de Yahvé sortit et frappa dans le camp assyrien cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Le matin, au réveil, ce n’étaient plus que des cadavres.k
k L’armée assyrienne est décimée par un fléau de Dieu, peut-être une peste, si le récit s’inspire d’Hérodote (Sénnachérib attaquant l’Égypte) ; cf. 2 S 24.15s.
36 Sennachérib roi d’Assyrie leva le camp et partit. Il s’en retourna et resta à Ninive.
l « Nisrok » est inconnu ; probablement déformation d’un nom divin, Ninurta ou Nusku. Sennachérib fut en effet assassiné en 681.
m Versions et Isa 37.38 précisent « ses fils »; ces noms sont inconnus des Annales.
20 En ces jours-là,o Ézéchias fut atteint d’une maladie mortelle. Le prophète Isaïe, fils d’Amoç, vint lui dire : « Ainsi parle Yahvé. Mets ordre à ta maison, car tu vas mourir, tu ne vivras pas. »
n Ce chap. 20 est repris en Isa 38-39, avec un texte plus court, un ordre des vv. parfois différent et l’addition du cantique d’Ézéchias.
o Indication chronologique vague. Si Ézéchias est mort en 687, les quinze années du v. 6 indiqueraient le temps qui précède immédiatement l’invasion de Sennachérib, à laquelle fait allusion la fin du même v. Cette date paraît confirmée par celle que l’on peut donner à l’ambassade de Mérodak-Baladan, que le v. 12 met en rapport avec la guérison du roi.
4 Isaïe n’était pas encore sorti du milieu de la villep que lui parvint la parole de Yahvé :
p Versions et qeré « de la cour (centrale) ».
7 Isaïe dit : « Prenez un pain de figues »; on en prit un, on l’appliqua sur l’ulcère et le roi guérit.
8 q Ézéchias dit à Isaïe : « À quel signe connaîtrai-je que Yahvé va me guérir et que, dans trois jours, je monterai au Temple de Yahvé ? »
q L’ordre des événements implique que le v. 7 suive le v. 11, ou bien soit considéré comme venant d’une autre source. Même chose en Isa 38.21-22.
r « Veux-tu que l’ombre avance » conj. ; « L’ombre a avancé » hébr.
s Texte redondant. Isa 38.8 précise (grec et syr.) que c’est « le soleil » qui a reculé sur les degrés. Le manuscrit d’Isaïe de Qumrân comprend « les degrés de la chambre haute d’Achaz »; il ne s’agit pas d’un cadran solaire, mais d’un escalier (du moins dans l’interprétation de Qumrân).
12 En ce temps-là, Mérodak-Baladan,t fils de Baladan, roi de Babylone, envoya des lettres et un présent à Ézéchias, car il avait appris qu’Ézéchias avait été malade.u
t En assyrien Marduk-apal-iddina (« Marduk a donné un fils »), champion de l’indépendance babylonienne contre l’Assyrie. Il régna à Babylone d’abord de 721 à 710, puis en 703 pendant neuf mois. C’est probablement alors qu’il chercha dans Ézéchias un allié contre l’Assyrie.
u Isa 39.1 mentionne le « rétablissement » du roi.
v « les messagers » complément explicité pour le sens (hébr. « les écouta ») ; versions et Isa 39.2 ont « se réjouit à leur sujet ».
14 Alors le prophète Isaïe vint chez le roi Ézéchias et lui demanda : « Qu’ont dit ces gens-là et d’où sont-ils venus chez toi ? » Ézéchias répondit : « Ils sont venus d’un pays lointain, de Babylone. »
16 Alors Isaïe dit à Ézéchias : « Écoute la parole de Yahvé :
w Isaïe prédit le pillage de Jérusalem et la déportation de sa noblesse, cf. 2 R 24.13s. Ézéchias en conclut que ses jours au moins seront tranquilles ; mais la seconde moitié du v., absente d’une partie du grec, est peut-être une glose. La réponse d’Ézéchias aurait seulement exprimé sa résignation.