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Bible de Jérusalem

Actes 9.27

27 Alors Barnabé le prit avec lui, l’amena aux apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et avec quelle assurance il avait prêché à Damas au nom de Jésus.

Actes 11.22-30

22 La nouvelle en vint aux oreilles de l’Église de Jérusalem,c et l’on envoya Barnabé à Antioche.

c Cette Église use d’un droit de regard sur les autres Églises, cf. 8.14 ; 11.1, et voir Ga 2.2.

23 Lorsqu’il arriva et qu’il vit la grâce accordée par Dieu, il s’en réjouit et les encouragead tous à demeurer, d’un cœur ferme, fidèles au Seigneur ;e

d Jeu de mots, semble-t-il, sur le nom de Barnabé, « fils de l’encouragement », 4.36.

e Var. « dans le Seigneur ».

24 car c’était un homme de bien, rempli de l’Esprit Saint et de foi. Une foule considérable s’adjoignit ainsi au Seigneur.

25 Barnabé partit alors chercher Saul à Tarse. 26 L’ayant trouvé, il l’amena à Antioche. Toute une année durant ils vécurent ensemble dans l’Églisef et y instruisirent une foule considérable. C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de « chrétiens ».g

f Sens incertain. On pourrait entendre « ils agirent de concert », ou « ils furent reçus (par l’Église) », c’est-à-dire furent les hôtes de l’Église.

g C’est-à-dire partisans ou sectateurs de Christus (ou Chrestus). En créant ce sobriquet, les païens d’Antioche ont pris le titre de « Christ » (oint) pour un nom propre.

Barnabé et Saul délégués à Jérusalem.

27 En ces jours-là, des prophètesh descendirent de Jérusalem à Antioche.i

h Comme les prophètes de l’AT, Dt 18.18 ; 2 P 1.21 ; Mt 5.12, ceux du NT sont des charismatiques, 1 Co 12.1, qui parlent au nom de Dieu sous l’inspiration de son Esprit. Il y a même dans la nouvelle Alliance une effusion plus large de ce charisme, 2.17-18, et tous les fidèles en bénéficient à l’occasion, 19.6 ; 1 Co 11.4-5 ; 14.26, 29-33, 37. Cependant certains personnages en sont spécialement doués au point de mériter le titre habituel de « prophètes », 11.27 ; 13.1 ; 15.32 ; 21.9, 10. Dans la hiérarchie des charismes ils viennent normalement en deuxième lieu, après les « apôtres », 1 Co 12.28-29 ; Ep 4.11 ; mais cf. 1 Co 12.10 ; Rm 12.6 ; Lc 11.49 ; c’est qu’ils sont les témoins attitrés de l’Esprit, Ap 1.3 et 2.7, etc. ; 1 Th 5.19-20, et transmettent ses « révélations », 1 Co 14.6, 26, 30 ; Ep 3.5 ; Ap 1.1, comme les « apôtres » sont les témoins du Christ ressuscité, Rm 1.1 ; 1.8, et proclament le « kérygme », 2.22. Leur rôle ne se borne pas à prédire l’avenir, 11.28 ; 21.11, ou à lire dans les cœurs, 1 Co 14.24-25 ; cf. 1 Tm 1.18 ; 4.14, et s’ils « édifient, exhortent, consolent », 1 Co 14.3 ; cf. 4.36 ; 11.23-24, c’est par des révélations pneumatiques qui les rapprochent des glossolalies, 2.4 ; 19.6, tout en les plaçant au-dessus de ceux-ci parce que leur parole est intelligible, 1 Co 14. Leur fonction principale a dû être d’expliquer, sous la lumière de l’Esprit, les oracles des Écritures, en particulier des anciens prophètes, 1 P 1.10-12, et ainsi de découvrir le « mystère » du plan divin, 1 Co 13.2 ; Ep 3.5 ; Rm 16.25. C’est pourquoi ils sont associés aux apôtres comme fondement de l’Église, Ep 2.20. L’Apocalypse de saint Jean est un cas typique de cette prophétie du NT, Ap 1.3 ; 10.11 ; 19.10 ; 22.7-10, 18-19. Si élevé qu’il soit, le charisme de prophétie ne donne qu’une connaissance imparfaite et provisoire, en relation avec la foi, Rm 12.6, qui devra disparaître devant la vision béatifique, 1 Co 13.8-12.

i Le texte occ. ajoute « et il y avait une grande allégresse. Tandis que nous étions réunis, l’un d’eux... ». On aurait alors ici le premier passage où Luc emploie le « nous », cf. 16.10.

28 L’un d’eux nommé Agabus, se leva et, sous l’action de l’Esprit, se mit à annoncer qu’il y aurait une grande famine dans tout l’univers. C’est celle qui se produisit sous Claude.j

j Sous le règne de Claude (41-54), l’empire eut à souffrir d’une grande famine vers 49-50, plus tôt en Grèce, plus tard à Rome. Josèphe situe l’événement au temps du procurateur Tibère Alexandre (46-48). Parler d’une famille universelle montre la même tendance hyperbolique qu’en Lc 2.1.

29 Les disciples décidèrent alors d’envoyer, chacun selon ses moyens, des secours aux frères de Judée ; 30 ce qu’ils firent, en les envoyant aux anciensk par l’entremise de Barnabé et de Saul.l

k Mentionnés ici pour la première fois ; cf. 15.4 ; 21.18.

l D’après les Actes, 9.26 ; 11.29s ; 15.2, Paul aurait fait trois voyages à Jérusalem avant de visiter par deux fois la Galatie, 16.6 ; 18.23 ; mais Paul lui-même, en Ga 1.18 ; 2.1s ; cf. 4.13, n’en mentionne que deux. La présentation différente des Actes résulte peut-être de la façon dont Luc a combiné ses sources. Il se pourrait que ce voyage de 11.29 soit identique à celui de 15.2. Les « secours » qui en sont l’objet restent sans doute à distinguer de ceux que Paul apporte plus tard, 24.17, au terme de la grande collecte faite sur la demande de l’Église de Jérusalem, Ga 2.10 ; cf. 1 Co 16.1 ; 2 Co 8.4 ; 9.1, 12, 13 ; Rm 15.31.

Actes 12.25

25 Quant à Barnabé et Saul, après avoir accompli leur ministère à Jérusalem,v ils revinrent, ramenant avec eux Jean, surnommé Marc.

v Var. « à Jérusalem ». Cette leçon mieux attestée peut s’entendre si l’on rapporte ces mots au verbe « accomplir »; la var. « de Jérusalem » suppose qu’on rattache l’expression au verbe « revinrent », mais elle semble être une correction facilitante.

Actes 13-15

III. La mission de Barnabé et de Paul.
Le Concile de Jérusalem

L’envoi en mission.

13 Il y avait dans l’Église établie à Antioche des prophètes et des docteurs :w Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaën, ami d’enfance d’Hérode le tétrarque, et Saul.

w Sur les prophètes, voir 11.27. Le charisme propre du docteur, ou didascale, le rend apte à donner à ses frères un enseignement moral et doctrinal, normalement fondé sur l’Écriture. Cf. 1 Co 12-14 :. — Les cinq prophètes et docteurs énumérés représentent le gouvernement de l’Église d’Antioche ; comp. la liste des Douze, 1.13, et celle des Sept, 6.5. Comme ces derniers, il semble que les Cinq d’Antioche soient des Juifs hellénistes.

2 Or un jour, tandis qu’ils célébraient le cultex du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : « Mettez-moi donc à part Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. »

x L’usage de ce terme assimile les prières communes des chrétiens au culte sacrificiel de l’ancienne Loi, cf. Rm 1.9.

3 Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mainsy et les laissèrent à leur mission.

y D’après 14.26 (cf. 15.40), ce geste de la communauté paraît recommander à la grâce de Dieu les nouveaux missionnaires, choisis, v. 2, et envoyés, v. 4, par l’Esprit Saint. Le rite n’a donc pas tout à fait la même portée que dans 6.6, où les Sept reçoivent des apôtres leur mandat. Cf. 1 Tm 4.14.

À Chypre. Le magicien Élymas.

4 Eux donc, envoyés en mission par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, d’où ils firent voile pour Chypre.z

z Patrie de Barnabé, 4.36.

5 Arrivés à Salamine, ils se mirent à annoncer la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs.a Ils avaient avec eux Jean comme auxiliaire.

a La tactique constante de Paul, 17.2, est de s’adresser d’abord aux Juifs, cf. 13.14 ; 14.1 ; 16.13 ; 17.10, 17 ; 18.4, 19 ; 19.8 ; 28.17, 23. Elle correspond à un principe la priorité revient aux Juifs, voir 3.26 ; 13.46 ; Rm 1.16 ; 2.9-10 ; Mc 7.27. Ce n’est qu’après leur refus qu’on se tourne vers les païens, cf. 13.46 ; 18.6 ; 28.28.

6 Ayant traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent là un magicien, faux prophète juif, nommé Bar-Jésus, 7 qui était de l’entourage du proconsul Sergius Paulus, homme avisé. Ce dernier fit appeler Barnabé et Saul, désireux d’entendre la parole de Dieu. 8 Mais Élymas le magicien — ainsi se traduit son nom — leur faisait opposition, cherchant à détourner le proconsul de la foi. 9 Alors Saul — appelé aussi Paulb —, rempli de l’Esprit Saint, le fixa du regard

b Les Juifs, et les Orientaux en général, prenaient ainsi un nom à l’usage du monde gréco-romain Jean portait le nom de Marc, 12.12, Joseph-Barsabbas celui de Justus, 1.23, Siméon celui de Niger, 13.1, Tabitha celui de Dorcas, 9.36, etc. Pour la première fois, Luc donne ici à Paul son nom romain, qui lui restera seul dans toute la suite. Il fait aussi passer Paul au premier plan non plus un second de Barnabé, mais le véritable chef de la mission, v. 13.

10 et lui dit : « Être rempli de toutes les astuces et de toutes les scélératesses, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu donc pas de rendre tortueuses les voies du Seigneur qui sont droites ? 11 Voici à présent que la main du Seigneur est sur toi. Tu vas devenir aveugle, et pour un temps tu ne verras plus le soleil. » À l’instant même, obscurité et ténèbres s’abattirent sur lui, et il tournait de tous côtés, cherchant quelqu’un pour le conduire. 12 Alors, voyant ce qui s’était passé, le proconsul embrassa la foi, vivement frappé par la doctrine du Seigneur.

Arrivée à Antioche de Pisidie.

13 De Paphos, où ils s’embarquèrent, Paul et ses compagnons gagnèrent Pergé, en Pamphylie. Mais Jean les quitta pour retourner à Jérusalem. 14 Quant à eux, poussant au-delà de Pergé, ils arrivèrent à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et s’assirent. 15 Après la lecture de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue leur envoyèrent dire : « Frères, si vous avez quelque parole d’encouragementc à dire au peuple, parlez. »

c Il s’agit d’exhortations prenant leur point de départ dans l’Écriture, cf. Rm 15.4. L’usage des synagogues tel qu’il apparaît ici se retrouve dans les réunions liturgiques chrétiennes, où ces discours d’encouragement sont tenus par les « prophètes » ou docteurs cf. 1 Co 14.3, 31 ; 1 Tm 4.13 ; He 13.22 ; 11.23 ; 14.22 ; 15.32 ; 16.40 ; 20.1, 2.

16 Paul alors se leva, fit signe de la maind et dit :
« Hommes d’Israël, et vous qui craignez Dieu,e écoutez.

d Geste habituel de l’orateur antique, pour appeler l’attention des auditeurs il étendait la main droite, dont les deux petits doigts étaient repliés, les trois autres demeurant droits. Cf. 19.33 ; 21.40 ; 26.1.

e Le grand discours inaugural de saint Paul, où Luc veut donner le reflet de la prédication de l’Apôtre aux Juifs. Deux parties d’abord, vv. 16-25, un résumé d’histoire sainte (comp. le discours d’Étienne, 7), augmenté d’un rappel du témoignage de Jean-Baptiste ; ensuite, vv. 26-39 Jésus, mort et ressuscité, est bien le Messie attendu (prédication étroitement apparentée aux discours de Pierre, sauf la finale qui évoque la doctrine paulinienne de la justification par la foi). Le discours se termine, vv. 40-41, sur un grave avertissement tiré de l’Écriture, cf. 28.26-27.

17 Le Dieu de ce peuple, le Dieu d’Israëlf élut nos pères et fit grandir ce peuple durant son exil en terre d’Égypte. Puis, en déployant la force de son bras, il les en fit sortir

f Cf. 10.2.

18 et, durant quarante ans environ, il les entoura de soinsg au désert.

g Littéralement « le Dieu de ce peuple Israël ».

19 Ensuite, après avoir exterminé sept nations dans la terre de Canaan, il les mit en possession de leur pays : 20 quatre cent cinquante ans environ.h Après quoi, il leur donna des juges, jusqu’au prophète Samuel.

h Var. « soutint » (ou « supporta »).

21 Par la suite, ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Cis, de la tribu de Benjamin :i quarante ans.

i Texte occ. (et antiochien) « Pendant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges. » Le texte reste obscur.

22 Après l’avoir écarté, Dieu suscita pour eux David comme roi. C’est à lui qu’il a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui accomplira toutes mes volontés. 23 C’est de sa descendance que, suivant sa promesse, Dieu a suscitéj pour Israël Jésus comme Sauveur.

j Dont Paul, lui aussi de la tribu de Benjamin, Rm 11.1 ; Ph 3.5, portait le nom.

24 Jean, le précurseur, avait préparé son arrivée en proclamant à l’adresse de tout le peuple d’Israël un baptême de repentance.

La prédication de Paul devant les Juifs.k

25 Au moment de terminer sa course, Jean disait : « Celui quel vous croyez que je suis, je ne le suis pas ; mais voici venir après moi celui dont je ne suis pas digne de délier la sandale. »

k Ou « ressuscité ». Le verbe grec est amphibologique, et l’argumentation exploite cette amphibologie comme en 3.20-26 la « promesse » s’est réalisée par la résurrection de Jésus, vv. 32-33 ; voir aussi 26.6-8 ; c’est aussi par sa résurrection que Jésus a été constitué Sauveur, cf. 5.31 ; voir aussi 2.21 ; 4.12 ; Rm 5.9-10 ; Ph 3.20, etc. Ainsi le verbe, qui au v. 22 signifie « susciter », signifie indubitablement « ressusciter » à partir du v. 30. Au v. 23, il fait transition et est équivoque.

l Var. « Ce que ».

26 « Frères, vous les enfants de la race d’Abraham et vous ici présents qui craignez Dieu, c’est à vousm que ce message de salut a été envoyé.

m Var. « à nous ».

27 En effet, les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont accompli sans le savoir les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat.n

n Avec texte occ. Texte courant « En effet, les habitants de Jérusalem l’ont méconnu, lui, ainsi que les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat ils les ont accomplies en le condamnant. »

28 Sans trouver en lui aucun motif de mort,o ils l’ont condamné et ont demandé à Pilate de le faire périr.p

o Un des thèmes de l’apologétique chrétienne Jésus innocent et condamné injustement, cf. 3.13-14 ; Lc 23.14, 22, 47 ; Mt 27.3-10, 19, 23-24.

p « ont demandé à Pilate de le faire périr », soit « que (lui) le fasse périr », soit que (eux puissent) le faire périr », selon les témoins. Var. « l’eut livré à Pilate pour qu’il périsse ».

29 Et lorsqu’ils eurent accompli tout ce qui était écrit de lui, ils le descendirent du gibet et le mirent au tombeau.q

q Texte occ. « ... écrit de lui, ils demandèrent à Pilate de pouvoir, après l’avoir crucifié, le descendre du gibet, et ayant obtenu l’autorisation, ils le descendirent et le mirent au tombeau. »

30 Mais Dieu l’a ressuscité ; 31 pendant de nombreux jours, il est apparu à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple.r

r Cet appel au témoignage des apôtres galiléens surprend un peu dans la bouche de Paul qui ne séparait pas son propre témoignage du leur, 1 Co 15.3-11.

32 « Et nous, nous vous annonçons la Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, 33 Dieu l’a accomplie en notre faveur à nous, leurs enfants :s il a ressuscité Jésus. Ainsi est-il écrit dans les psaumes :t Tu es mon fils, moi-même aujourd’hui je t’ai engendré.u

s Var. « en faveur de nos enfants ».

t « dans les psaumes »; var. « au psaume premier » leçon occ. (selon l’ancien usage d’unir les Ps 1 et 2) ; autre var. « au psaume deuxième » (suivant l’usage qui a fini par prévaloir).

u La résurrection du Christ a été son intronisation messianique ; son humanité est entrée alors dans la jouissance des privilèges du Fils de Dieu. Cf. Rm 1.4.

34 Que Dieu l’ait ressuscité des morts et qu’il ne doive plus retourner à la corruption, c’est bien ce qu’il avait déclaré : Je vous donnerai les choses saintes de David, celles qui sont dignes de foi.v

v Promesse de la sainteté comme d’un don réservé aux temps messianiques, qui découlera du nouveau David, le Christ ressuscité.

35 C’est pourquoi il dit ailleurs encore : Tu ne laisseras pas ton Saint voir la corruption.

36 Or David, après avoir en son temps servi les desseins de Dieu, est mort, a été réuni à ses pères et a vu la corruption. 37 Celui que Dieu a ressuscité, lui, n’a pas vu la corruption.

38 « Sachez-le donc, frères, c’est par lui que la rémission des péchés vous est annoncée. L’entière justification que vous n’avez pu obtenir par la Loi de Moïse,

39 c’est par lui que quiconque croit l’obtient.

40 « Prenez donc garde que n’arrive ce qui est dit dans les Prophètes :

41 Regardez, contempteurs,
soyez dans la stupeur et disparaissez !
Parce que de vos jours je vais accomplir une œuvre
que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. »
w

w L’incrédulité et le rejet des Juifs (cf. Mt 21.33 ; 22.1) sont un thème cher à Luc, cf. 13.5 ; il reviendra en conclusion du livre des Actes, 28.26-27.

42 Et, à leur sortie, on les invitait àx parler encore du même sujet le sabbat suivant.

x Var. « À leur sortie, ils jugeaient convenable de ».

43 Après que l’assemblée se fut séparée, nombre de Juifs et de prosélytes adorant Dieu suivirent Paul et Barnabé,y et ceux-ci, dans leurs entretiens, les engageaient à rester fidèles à la grâce de Dieu.z

y Add. « jugeant convenable de se faire baptiser ».

z Add. occ. « Et de la sorte la parole de Dieu se répandait dans toute la ville. »

Paul et Barnabé s’adressent aux païens.

44 Le sabbat suivant, presque toute la ville s’assembla pour entendre la parole de Dieu.a

a Var. « la parole du Seigneur », ou « Paul, qui discourut longuement au sujet du Seigneur ».

45 À la vue de cette foule, les Juifs furent remplis de jalousie, et ils répliquaient par des blasphèmes aux paroles de Paul. 46 S’enhardissantb alors, Paul et Barnabé déclarèrent : « C’était à vous d’abord qu’il fallait annoncer la parole de Dieu. Puisque vous la repoussez et ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les païens.

b Cette idée de « hardiesse », ou d’« assurance », déjà soulignée à propos des apôtres, 4.13, 29, 31, revient de façon insistante quand il s’agit de Paul, 9.27-28 ; 14.3 ; 19.8 ; 26.26 ; 28.31 ; même insistance chez Paul lui-même, 1 Th 2.2 ; 2 Co 3.12 ; 7.4 ; Ph 1.20 ; Ep 3.12 ; 6.19-20.

47 Car ainsi nous l’a ordonné le Seigneur :

Je t’ai établi lumière des nations,
pour faire de toi le salut jusqu’aux extrémités de la terre. »
c

c Citation libre d’après les LXX. Le texte peut s’entendre, soit de Paul lui-même (cf. 26.17-18), apôtre et docteur des païens (cf. Rm 11.13 ; 1 Tm 2.7 ; Ep 3.8, etc.), soit du Christ ressuscité (voir 26.23, qui paraît également dépendre d’Isa 49.6, et Lc 2.32, tributaire d’Isa 49.6, 9) il est la lumière des nations, mais ne les éclairera effectivement que grâce au témoignage des apôtres, cf. 1.8 ; aussi la prophétie est-elle un ordre pour l’Apôtre qui doit en assurer l’accomplissement.

48 Tout joyeux à ces mots, les païens se mirent à glorifier la parole du Seigneur,d et tous ceux-là embrassèrent la foi, qui étaient destinés à la vie éternelle.e

d Var. « la parole de Dieu ».

e « La vie éternelle », cf. v. 46, c’est-à-dire la vie du siècle futur, cf. 3.15 ; n’y parviendront que ceux dont les noms « sont écrits dans le ciel », Lc 10.20, dans « le livre de la vie », Ph 4.3 ; Ap 20.12. « Destinés à la vie du monde futur », expression courante chez les rabbins.

49 Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région.

50 Mais les Juifs montèrent la tête aux dames de condition qui adoraient Dieu ainsi qu’aux notables de la ville ; ils suscitèrent de la sorte une persécution contre Paul et Barnabé et les chassèrent de leur territoire. 51 Ceux-ci, secouant contre eux la poussière de leurs pieds, se rendirent à Iconium. 52 Quant aux disciples, ils étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint.

Évangélisation d’Iconium.

14 À Iconium, ils entrèrent de mêmef dans la synagogue des Juifs et parlèrent de telle façon qu’une grande foule de Juifs et de Grecs embrassèrent la foi.g

f Ou « entrèrent ensemble ».

g Le v. 1 se continue par le v. 3.

2 Mais les Juifs restés incrédules excitèrent les païens et les indisposèrent contre les frères.h

h Le refus de croire dégénère aussitôt en opposition violente, cf. 19.9 ; 28.24, et 9.23 ; 13.45, 50 ; 14.19 ; 17.5-8, 13 ; 18.6, 13.

3 Paul et Barnabé prolongèrent donc leur séjour assez longtemps, pleins d’assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la prédication de sa grâce en opérant signes et prodiges par leurs mains.

4 La population de la ville se partagea.i Les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres.

i Suite du v. 2.

5 Chez les païens et les Juifs, leurs chefs en tête, on se préparait à les maltraiter et à les lapider. 6 Mais s’en étant rendu compte, ils allèrent chercher refuge dans les villes de la Lycaonie, Lystres, Derbé et la région d’alentour.j

j Lystres, colonie romaine, patrie de Timothée, cf. 16.1-2. Les événements des vv. 8-19 se passent à Lystres ; Paul n’arrivera à Derbé qu’au v. 20.

7 Là aussi, ils annonçaient la Bonne Nouvelle.

Guérison d’un impotent.

8 À Lystres se tenait assis un homme perclus des pieds ; impotent de naissance, il n’avait jamais marché. 9 Il écouta Paul discourir. Celui-ci, arrêtant sur lui son regard et voyant qu’il avait la foi pour être guéri,k

k Autre traduction « pour être sauvé ». La foi est la condition du miracle, cf. Mt 8.10.

10 dit d’une voix forte : « Lève-toi, tiens-toi droit sur tes pieds ! » Il se dressa d’un bond : il marchait.

11 À la vue de ce que Paul venait de faire, la foule s’écria, en lycaonien : « Les dieux, sous forme humaine, sont descendus parmi nous ! » 12 Ils appelaient Barnabé Zeus et Paul Hermès, puisque c’était lui qui avait la parole.l

l Littéralement « qui était chef de la parole. » — Hermès (Mercure chez les Latins) était le dieu patron des orateurs. Plutôt que du Zeus et du Hermès des Grecs, il s’agit sans doute des dieux de la Lycaonie assimilés aux dieux olympiens.

13 Les prêtres du Zeus-de-devant-la-villem amenèrent au portail des taureaux ornés de guirlandes, et ils se disposaient, de concert avec la foule, à offrir un sacrifice.

m Suivant le texte occ. — Ce Zeus était le dieu protecteur de la ville.

14 Informés de la chose, les apôtres Barnabé et Paul déchirèrent leurs vêtementsn et se précipitèrent vers la foule en criant :

n En signe d’indignation, cf. Mt 26.65.

15 « Amis, que faites-vous là ? Nous aussi, nous sommes des hommes, soumis au même sort que vous, des hommes qui vous annoncent d’abandonner toutes ces vaines idoles pour vous tourner vers le Dieu vivanto qui a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve.p

o Prédication monothéiste, où l’on oppose traditionnellement le Dieu véritable aux faux dieux, le Dieu vivant aux idoles inertes, avec appel à la conversion. Voir un résumé de la prédication de Paul aux païens dans 1 Th 1.9-10 et Ga 4.9 ; cf. 15.19 ; 26.18, 20.

p Le vrai Dieu s’est montré vivant en produisant l’univers formulation qu’on retrouve dans les confessions de foi du judaïsme. Cf. Ex 20.11 ; Ne 9.6 ; Ps 146.6 ; 4.24 ; 17.24 ; Ap 10.6 ; 14.7.

16 Dans les générations passées, il a laissé toutes les nations suivre leurs voies ; 17 il n’a pas manqué pour autant de se rendre témoignage par ses bienfaits, vous dispensant du ciel pluies et saisons fertiles, rassasiant vos cœurs de nourriture et de félicité... » 18 C’est à peine s’ils réussirent par ces paroles à empêcher la foule de leur offrir un sacrifice.

Fin de la mission.

19 Survinrent alors d’Antioche et d’Iconium des Juifs qui gagnèrent les foules. On lapida Paul et on le traîna hors de la ville, le croyant mort. 20 Mais, comme les disciples faisaient cercle autour de lui, il se releva et rentra dans la ville. Et le lendemain, avec Barnabé, il partit pour Derbé.

21 Après avoir évangélisé cette ville et y avoir fait bon nombre de disciples, ils retournèrent à Lystres, Iconium et Antioche. 22 Ils affermissaient le cœur des disciples,q les encourageant à persévérer dans la foi, « car, disaient-ils, il nous faut passer par bien des tribulations pour entrer dans le Royaume de Dieu. »

q Cf. Rm 1.11 ; 1 Th 3.2, 13 ; Lc 22.32.

23 Ils leur désignèrent des anciensr dans chaque Église, et, après avoir fait des prières accompagnées de jeûne, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient mis leur foi.

r Selon le modèle des communautés juives de la Diaspora.

24 Traversant alors la Pisidie, ils gagnèrent la Pamphylie. 25 Puis, après avoir annoncé la paroles à Pergé, ils descendirent à Attalie ;

s Add. « du Seigneur » ou « de Dieu ».

26 de là ils firent voile vers Antioche, d’où ils étaient partis, recommandés à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient d’accomplir.

27 À leur arrivée, ils réunirent l’Église et se mirent à rapporter tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi.t

t Métaphore analogue chez saint Paul, 1 Co 16.9 ; 2 Co 2.12 ; Col 4.3.

28 Ils demeurèrent ensuite assez longtemps avec les disciples.

Controverse à Antioche.

15 u Cependant certaines gens descendus de Judéev enseignaient aux frères : « Si vous ne vous faites pas circoncire suivant l’usage qui vient de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. »

u Les événements de ce ch. soulèvent plusieurs difficultés : 1° les vv. 5-7 reprennent les vv. 1-2 comme si l’auteur rapportait deux origines différentes de la controverse, sans mettre de lien entre elles ; 2° au v. 6, on a l’impression d’une réunion séparée des dirigeants de la communauté, mais, aux vv. 12, 22, les débats se font devant l’assemblée chrétienne tout entière ; 3° l’assemblée porte et remet à Paul un décret sur les observances de pureté rituelle imposées aux chrétiens issus du paganisme, vv. 22s ; mais plus tard, Jacques semble notifier ce même décret à l’Apôtre, sans supposer qu’il le connaisse, 21.25. Paul lui-même ne parle de ce décret ni en Ga 2.6 (où il parle de l’assemblée de Jérusalem) ni en 1 Co 8-10 ; Rm 14 (où il traite de problèmes analogues) ; 4° le décret de 15.29 fut porté pour les Églises de Syrie et de Cilicie, 15.23 ; pourtant, Luc ne dit pas que Paul l’ait publié en traversant ces régions, 15.41, mais il en parle à propos des villes de Lycaonie, 16.4, et les termes de 15.19-21 ; 21.25 semblent en fait donner au décret une portée universelle. On expliquerait ces difficultés en admettant que Luc a bloqué deux controverses distinctes et les solutions différentes qui leur furent données (Paul a mieux distingué en Ga 2) une controverse à laquelle prirent part Pierre et Paul, sur l’obligation de la Loi juive pour les païens convertis, cf. Ga 2.1-10 ; une autre, postérieure, suscitée par l’incident d’Antioche, Ga 2.11-14, et où Jacques joua un rôle prépondérant en l’absence de Pierre et de Paul, sur les rapports entre chrétiens issus du judaïsme et du paganisme dans leurs relations sociales ; tout contact avec un païen entraînait pour le juif une impureté légale cf. 15.20.

v Ga 2.12 les désigne comme « certaines gens de l’entourage de Jacques ».

2 w Après bien de l’agitation et une discussion assez vive engagée avec eux par Paul et Barnabé, il fut décidé que Paul, Barnabé et quelques autres des leursx monteraient à Jérusalem auprès des apôtresy et des anciens pour traiter de ce litige.

w Var. « Après beaucoup d’agitation et une discussion assez vive engagée avec eux par Paul et Barnabée — car Paul disait, en insistant, qu’ils devaient demeurer comme lorsqu’ils avaient cru — ceux qui étaient venus de Jérusalem leur commandèrent ainsi qu’à quelques autres de monter à Jérusalem auprès des apôtres et des anciens pour être jugés devant eux au sujet de ce litige. »

x Ga 2.1-3 nomme Tite, qui était originaire de la gentilité.

y Les apôtres, dont il n’est question ni en 11.30 ni en 21.18, sont mentionnés ici conjointement au collège des anciens ; cela s’accorde avec Ga 2.2-9, où Pierre et Jean sont cités comme autorités de l’Église de Jérusalem, à côté de Jacques, frère du Seigneur.

3 Eux donc, après avoir été escortész par l’Église, traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causaient une grande joie à tous les frères.

z Autre traduction « après avoir été pourvus du nécessaire pour le voyage », cf. 1 Co 16.11 ; Tt 3.13.

4 Arrivés à Jérusalem, ils furent accueillis par l’Église, les apôtres et les anciens, et ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux.

Controverse à Jérusalem.

5 Mais certaines gens du parti des Pharisiens qui étaient devenus croyants intervinrenta pour déclarer qu’il fallait circoncire les païens et leur enjoindre d’observer la Loi de Moïse.b

a Dans le texte ordinaire, les Pharisiens ont l’air d’intervenir à Jérusalem indépendamment de ce qui s’est passé à Antioche. Le texte occ. s’applique à faire le raccord « Mais ceux qui leur avaient enjoint de monter vers les anciens se levèrent alors... »

b D’après Ga 2.3-5 ces exigences auraient visé plus directement Tite, qui avait accompagné Paul à Jérusalem.

6 Alors les apôtres et les anciensc se réunirent pour examiner cette question.

c Add. occ. « et l’assemblée », cf. v. 12.

7 Après une longue discussion, Pierre se levad et dit :
« Frères, vous le savez : dès les premiers jours, Dieu m’a choisi parmi vous pour que les païens entendent de ma bouche la parole de la Bonne Nouvelle et embrassent la foi.

d Add. occ. « sous l’inspiration de l’Esprit ».

8 Et Dieu, qui connaît les cœurs, a témoigné en leur faveur, en leur donnant l’Esprit Saint tout comme à nous. 9 Et il n’a fait aucune distinction entre eux et nous, puisqu’il a purifié leur cœur par la foi.e

e Interprétation de la parole céleste entendue par Pierre, 10.15 ; 11.9, cf. 10.28 ; Si 38.10. L’intervention de Pierre reprend la justification qu’il a donnée de sa conduite à Césarée, 11.4-17.

10 Pourquoi donc maintenant tentez-vous Dieuf en voulant imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n’avons eu la force de porter ?

f Tenter (cf. 1 Co 10.13) Dieu, c’est le mettre en demeure de faire ses preuves, en exigeant une intervention ou un signe, 5.9 ; Ex 17.2, 7 ; Nb 14.22 ; Dt 6.16 ; Jdt 8.12-17 ; Ps 95.9 ; Isa 7.11-12 ; Mt 4.7 ; 5.8-10 ; 1 Co 10.9.

11 D’ailleurs, c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, exactement comme eux. »g

g Réponse directe à l’affirmation du v. 1. La doctrine est celle de Ga 2.15-21 ; 3.22-26 ; Rm 11.32 ; Ep 2.1-10 ; etc. À ce point de vue, aucun avantage pour le Juif cf. 13.38 ; Ga 5.6 ; 6.15.

Le discours de Pierre.

12 Alors toute l’assemblée fit silence.h On écoutait Barnabé et Paul exposer tout ce que Dieu avait accompli par eux de signes et prodiges parmi les païens.

h Texte occ. « Comme les anciens donnaient leur assentiment à ce que Pierre avait dit, toute l’assemblée... »

Le discours de Jacques.

13 Quand ils eurent cessé de parler, Jacquesi prit la parole et dit : « Frères, écoutez-moi.

i Ga 2.9 atteste l’importance de son rôle en cette affaire, spécialement dans le débat concernant les problèmes locaux de relations sociales, cf. 15.1.

14 Syméonj a exposé comment, dès le début, Dieu a pris soin de tirer d’entre les païens un peuple réservé à son Nom.

j Nom sémitique de Simon-Pierre, cf. 2 P 1.1.

15 Ce qui concorde avec les paroles des Prophètes, puisqu’il est écrit :k

k Le texte est cité d’après la LXX et l’argumentation repose sur des variantes propres à la version grecque. Elle provient sans doute des milieux « hellénistes », bien qu’elle soit mise ici sur les lèvres du chef du parti « hébreu ».

16 Après cela je reviendrai
et je relèverai la tente de David qui était tombée ;
je relèverai ses ruines
et je la redresserai
,
17 afin que le reste des hommes cherchent le Seigneur,
ainsi que toutes les nations
qui ont été consacrées à mon Nom,l
dit le Seigneur qui fait

l Littéralement « sur lesquelles mon Nom a été invoqué (ou prononcé) ». Invoquer le nom de Yahvé sur un peuple, cf. 2 Ch 7.14, ou sur un lieu, cf. 2 Ch 6.34, c’est le consacrer à Yahvé.

18 connaître ces choses depuis des siècles.m

m Var. « dit le Seigneur qui fait ces choses. Depuis des siècles le Seigneur connaît son œuvre. »

19 « C’est pourquoi je juge, moi,n qu’il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu.

n Jacques dirime le débat, et la lettre apostolique ne fera que reprendre les termes de sa déclaration. Ga 2.9 donne la même impression dans l’Église de Jérusalem, à cette date, c’est Jacques qui occupe la première place, cf. 12.17. — Une var. diminue son importance « C’est pourquoi, pour ce qui est de moi... »

20 Qu’on leur mande seulement de s’abstenir de ce qui a été souillé par les idoles,o des unions illégitimes,p des chairs étouffées et du sang.q

o La viande des animaux immolés dans les sacrifices païens, cf. v. 29 et 21.25. Voir 1 Co 8-10.

p Le mot paraît désigner toutes les unions irrégulières énumérées en Lv 18.

q Le texte occ. supprime « chairs étouffées » et ajoute à la fin « et ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas être fait à soi-même » (de même au v. 29). Autre om. « l’impudicité ». — Les réserves de Jacques montrent la nature exacte du litige. Elles ont un caractère strictement rituel et répondent à la question posée en 11.3 et Ga 2.12-14 que faut-il exiger de la part des helléno-chrétiens pour que les judéo-chrétiens puissent les fréquenter sans souillure légale ? De toutes les lois de pureté, Jacques n’a voulu retenir que celles dont la signification religieuse paraît universelle la manducation des viandes offertes aux idoles comportait une certaine participation à un culte sacrilège, cf. 1 Co 8-10. Le sang concrétise la vie, qui appartient à Dieu seul, et l’interdit de la Loi qui le concernait, Lv 1.5, avait un tel caractère qu’on s’explique la répugnance du Juif à en dispenser les païens. Le cas des chairs étouffées est analogue à celui du sang. Les unions irrégulières figurent dans ce contexte non pas pour leur qualification morale, mais en tant que principe de souillure légale.

21 Car depuis les temps anciens Moïse a dans chaque ville ses prédicateurs, qui le lisent dans les synagogues tous les jours de sabbat. »

La lettre apostolique.

22 Alors les apôtres et les anciens, d’accord avec l’Église tout entière, décidèrent de choisir quelques-uns d’entre eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé. Ce furent Jude, surnommé Barsabbas,r et Silas,s hommes considérés parmi les frères.

r Inconnu par ailleurs ; cf. 1.23.

s Silas, compagnon de mission de Paul, 15.40—18.5, est identique au Silvain que mentionnent 1 Th 1.1 ; 2 Th 1.1 ; 2 Co 1.19 ; 1 P 5.12.

23 Ils leur remirent la lettre suivante :

« Les apôtres et les anciens, vos frères, aux frères de la gentilité qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut ! 24 Ayant appris que, sans mandat de notre part, certaines gens venus de chez nous ont, par leurs propos, jeté le trouble parmi vous et bouleversé vos esprits, 25 nous avons décidé d’un commun accord de choisir des délégués et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabé et Paul, 26 ces hommes qui ont voué leur vie au nom de notre Seigneur Jésus Christ. 27 Nous vous avons donc envoyé Jude et Silas, qui vous transmettront de vive voix le même message. 28 L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous imposer d’autres charges que celles-ci, qui sont indispensables : 29 vous abstenir des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et des unions illégitimes. Vous ferez bien de vous en garder.t Adieu. »

t Add. occ. « sous la conduite du Saint Esprit ».

Les délégués à Antioche.

30 Prenant congé donc, les délégués descendirent à Antioche, où ils réunirent l’assemblée et remirent la lettre. 31 Lecture en fut faite, et l’on se réjouit de l’encouragement qu’elle apportait. 32 Jude et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, exhortèrent les frères et les affermirent par un long discours. 33 Au bout de quelque temps, les frères les renvoyèrent avec des souhaits de paix vers ceux qui les avaient envoyés. 34 ...u

u Le texte occ. ajoute le v. 34 « Mais Silas décida de rester là. » Plusieurs mss ajoutent en outre « Jude partit seul. »

35 Paul et Barnabé toutefois demeurèrent à Antioche où, avec beaucoup d’autres, ils enseignaient et annonçaient la Bonne Nouvelle, la parole du Seigneur.

IV. Les missions de Paul

Paul se sépare de Barnabé et s’adjoint Silas.

36 Quelque temps après, Paul dit à Barnabé : « Retournons donc visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont. » 37 Mais Barnabé voulait emmener aussi Jean, surnommé Marc ; 38 Paul, lui, n’était pas d’avis d’emmener celui qui les avait abandonnés en Pamphylie et n’avait pas été à l’œuvre avec eux. 39 v L’irritation devint telle qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Barnabé prit Marc avec lui et s’embarqua pour Chypre.

v Il est possible que la cause profonde de la séparation de Paul avec Barnabé soit le différend qui se produisit entre eux à Antioche sur les repas communs, et donc la communion, entre chrétiens issus du judaïsme et du paganisme ; cf. Ga 2.11-13.

40 De son côté, Paul fit choix de Silas et partit, après avoir été confié par les frères à la grâce de Dieu.w

w Var. « la grâce du Seigneur ».

En Lycaonie. Paul s’adjoint Timothée.

41 Il traversa la Syrie et la Cilicie, où il affermit les Églises.x

x Le texte occ. ajoute « transmettant les prescriptions des anciens », cf. 16.4.