22 La nouvelle en vint aux oreilles de l’Église de Jérusalem,c et l’on envoya Barnabé à Antioche.
c Cette Église use d’un droit de regard sur les autres Églises, cf. 8.14 ; 11.1, et voir Ga 2.2.
d Jeu de mots, semble-t-il, sur le nom de Barnabé, « fils de l’encouragement », 4.36.
e Var. « dans le Seigneur ».
25 Barnabé partit alors chercher Saul à Tarse.
f Sens incertain. On pourrait entendre « ils agirent de concert », ou « ils furent reçus (par l’Église) », c’est-à-dire furent les hôtes de l’Église.
g C’est-à-dire partisans ou sectateurs de Christus (ou Chrestus). En créant ce sobriquet, les païens d’Antioche ont pris le titre de « Christ » (oint) pour un nom propre.
27 En ces jours-là, des prophètesh descendirent de Jérusalem à Antioche.i
h Comme les prophètes de l’AT, Dt 18.18 ; 2 P 1.21 ; Mt 5.12, ceux du NT sont des charismatiques, 1 Co 12.1, qui parlent au nom de Dieu sous l’inspiration de son Esprit. Il y a même dans la nouvelle Alliance une effusion plus large de ce charisme, 2.17-18, et tous les fidèles en bénéficient à l’occasion, 19.6 ; 1 Co 11.4-5 ; 14.26, 29-33, 37. Cependant certains personnages en sont spécialement doués au point de mériter le titre habituel de « prophètes », 11.27 ; 13.1 ; 15.32 ; 21.9, 10. Dans la hiérarchie des charismes ils viennent normalement en deuxième lieu, après les « apôtres », 1 Co 12.28-29 ; Ep 4.11 ; mais cf. 1 Co 12.10 ; Rm 12.6 ; Lc 11.49 ; c’est qu’ils sont les témoins attitrés de l’Esprit, Ap 1.3 et 2.7, etc. ; 1 Th 5.19-20, et transmettent ses « révélations », 1 Co 14.6, 26, 30 ; Ep 3.5 ; Ap 1.1, comme les « apôtres » sont les témoins du Christ ressuscité, Rm 1.1 ; 1.8, et proclament le « kérygme », 2.22. Leur rôle ne se borne pas à prédire l’avenir, 11.28 ; 21.11, ou à lire dans les cœurs, 1 Co 14.24-25 ; cf. 1 Tm 1.18 ; 4.14, et s’ils « édifient, exhortent, consolent », 1 Co 14.3 ; cf. 4.36 ; 11.23-24, c’est par des révélations pneumatiques qui les rapprochent des glossolalies, 2.4 ; 19.6, tout en les plaçant au-dessus de ceux-ci parce que leur parole est intelligible, 1 Co 14. Leur fonction principale a dû être d’expliquer, sous la lumière de l’Esprit, les oracles des Écritures, en particulier des anciens prophètes, 1 P 1.10-12, et ainsi de découvrir le « mystère » du plan divin, 1 Co 13.2 ; Ep 3.5 ; Rm 16.25. C’est pourquoi ils sont associés aux apôtres comme fondement de l’Église, Ep 2.20. L’Apocalypse de saint Jean est un cas typique de cette prophétie du NT, Ap 1.3 ; 10.11 ; 19.10 ; 22.7-10, 18-19. Si élevé qu’il soit, le charisme de prophétie ne donne qu’une connaissance imparfaite et provisoire, en relation avec la foi, Rm 12.6, qui devra disparaître devant la vision béatifique, 1 Co 13.8-12.
i Le texte occ. ajoute « et il y avait une grande allégresse. Tandis que nous étions réunis, l’un d’eux... ». On aurait alors ici le premier passage où Luc emploie le « nous », cf. 16.10.
j Sous le règne de Claude (41-54), l’empire eut à souffrir d’une grande famine vers 49-50, plus tôt en Grèce, plus tard à Rome. Josèphe situe l’événement au temps du procurateur Tibère Alexandre (46-48). Parler d’une famille universelle montre la même tendance hyperbolique qu’en Lc 2.1.
k Mentionnés ici pour la première fois ; cf. 15.4 ; 21.18.
l D’après les Actes, 9.26 ; 11.29s ; 15.2, Paul aurait fait trois voyages à Jérusalem avant de visiter par deux fois la Galatie, 16.6 ; 18.23 ; mais Paul lui-même, en Ga 1.18 ; 2.1s ; cf. 4.13, n’en mentionne que deux. La présentation différente des Actes résulte peut-être de la façon dont Luc a combiné ses sources. Il se pourrait que ce voyage de 11.29 soit identique à celui de 15.2. Les « secours » qui en sont l’objet restent sans doute à distinguer de ceux que Paul apporte plus tard, 24.17, au terme de la grande collecte faite sur la demande de l’Église de Jérusalem, Ga 2.10 ; cf. 1 Co 16.1 ; 2 Co 8.4 ; 9.1, 12, 13 ; Rm 15.31.
25 Quant à Barnabé et Saul, après avoir accompli leur ministère à Jérusalem,v ils revinrent, ramenant avec eux Jean, surnommé Marc.
v Var. « à Jérusalem ». Cette leçon mieux attestée peut s’entendre si l’on rapporte ces mots au verbe « accomplir »; la var. « de Jérusalem » suppose qu’on rattache l’expression au verbe « revinrent », mais elle semble être une correction facilitante.
13 Il y avait dans l’Église établie à Antioche des prophètes et des docteurs :w Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaën, ami d’enfance d’Hérode le tétrarque, et Saul.
w Sur les prophètes, voir 11.27. Le charisme propre du docteur, ou didascale, le rend apte à donner à ses frères un enseignement moral et doctrinal, normalement fondé sur l’Écriture. Cf. 1 Co 12-14 :. — Les cinq prophètes et docteurs énumérés représentent le gouvernement de l’Église d’Antioche ; comp. la liste des Douze, 1.13, et celle des Sept, 6.5. Comme ces derniers, il semble que les Cinq d’Antioche soient des Juifs hellénistes.
x L’usage de ce terme assimile les prières communes des chrétiens au culte sacrificiel de l’ancienne Loi, cf. Rm 1.9.
y D’après 14.26 (cf. 15.40), ce geste de la communauté paraît recommander à la grâce de Dieu les nouveaux missionnaires, choisis, v. 2, et envoyés, v. 4, par l’Esprit Saint. Le rite n’a donc pas tout à fait la même portée que dans 6.6, où les Sept reçoivent des apôtres leur mandat. Cf. 1 Tm 4.14.
4 Eux donc, envoyés en mission par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, d’où ils firent voile pour Chypre.z
z Patrie de Barnabé, 4.36.
a La tactique constante de Paul, 17.2, est de s’adresser d’abord aux Juifs, cf. 13.14 ; 14.1 ; 16.13 ; 17.10, 17 ; 18.4, 19 ; 19.8 ; 28.17, 23. Elle correspond à un principe la priorité revient aux Juifs, voir 3.26 ; 13.46 ; Rm 1.16 ; 2.9-10 ; Mc 7.27. Ce n’est qu’après leur refus qu’on se tourne vers les païens, cf. 13.46 ; 18.6 ; 28.28.
6 Ayant traversé toute l’île jusqu’à Paphos, ils trouvèrent là un magicien, faux prophète juif, nommé Bar-Jésus,
b Les Juifs, et les Orientaux en général, prenaient ainsi un nom à l’usage du monde gréco-romain Jean portait le nom de Marc, 12.12, Joseph-Barsabbas celui de Justus, 1.23, Siméon celui de Niger, 13.1, Tabitha celui de Dorcas, 9.36, etc. Pour la première fois, Luc donne ici à Paul son nom romain, qui lui restera seul dans toute la suite. Il fait aussi passer Paul au premier plan non plus un second de Barnabé, mais le véritable chef de la mission, v. 13.
13 De Paphos, où ils s’embarquèrent, Paul et ses compagnons gagnèrent Pergé, en Pamphylie. Mais Jean les quitta pour retourner à Jérusalem.
c Il s’agit d’exhortations prenant leur point de départ dans l’Écriture, cf. Rm 15.4. L’usage des synagogues tel qu’il apparaît ici se retrouve dans les réunions liturgiques chrétiennes, où ces discours d’encouragement sont tenus par les « prophètes » ou docteurs cf. 1 Co 14.3, 31 ; 1 Tm 4.13 ; He 13.22 ; 11.23 ; 14.22 ; 15.32 ; 16.40 ; 20.1, 2.
16 Paul alors se leva, fit signe de la maind et dit :
« Hommes d’Israël, et vous qui craignez Dieu,e écoutez.
d Geste habituel de l’orateur antique, pour appeler l’attention des auditeurs il étendait la main droite, dont les deux petits doigts étaient repliés, les trois autres demeurant droits. Cf. 19.33 ; 21.40 ; 26.1.
e Le grand discours inaugural de saint Paul, où Luc veut donner le reflet de la prédication de l’Apôtre aux Juifs. Deux parties d’abord, vv. 16-25, un résumé d’histoire sainte (comp. le discours d’Étienne, 7), augmenté d’un rappel du témoignage de Jean-Baptiste ; ensuite, vv. 26-39 Jésus, mort et ressuscité, est bien le Messie attendu (prédication étroitement apparentée aux discours de Pierre, sauf la finale qui évoque la doctrine paulinienne de la justification par la foi). Le discours se termine, vv. 40-41, sur un grave avertissement tiré de l’Écriture, cf. 28.26-27.
f Cf. 10.2.
g Littéralement « le Dieu de ce peuple Israël ».
h Var. « soutint » (ou « supporta »).
i Texte occ. (et antiochien) « Pendant quatre cent cinquante ans environ, il leur donna des juges. » Le texte reste obscur.
j Dont Paul, lui aussi de la tribu de Benjamin, Rm 11.1 ; Ph 3.5, portait le nom.
25 Au moment de terminer sa course, Jean disait : « Celui quel vous croyez que je suis, je ne le suis pas ; mais voici venir après moi celui dont je ne suis pas digne de délier la sandale. »
k Ou « ressuscité ». Le verbe grec est amphibologique, et l’argumentation exploite cette amphibologie comme en 3.20-26 la « promesse » s’est réalisée par la résurrection de Jésus, vv. 32-33 ; voir aussi 26.6-8 ; c’est aussi par sa résurrection que Jésus a été constitué Sauveur, cf. 5.31 ; voir aussi 2.21 ; 4.12 ; Rm 5.9-10 ; Ph 3.20, etc. Ainsi le verbe, qui au v. 22 signifie « susciter », signifie indubitablement « ressusciter » à partir du v. 30. Au v. 23, il fait transition et est équivoque.
l Var. « Ce que ».
26 « Frères, vous les enfants de la race d’Abraham et vous ici présents qui craignez Dieu, c’est à vousm que ce message de salut a été envoyé.
m Var. « à nous ».
n Avec texte occ. Texte courant « En effet, les habitants de Jérusalem l’ont méconnu, lui, ainsi que les paroles des prophètes qu’on lit chaque sabbat ils les ont accomplies en le condamnant. »
o Un des thèmes de l’apologétique chrétienne Jésus innocent et condamné injustement, cf. 3.13-14 ; Lc 23.14, 22, 47 ; Mt 27.3-10, 19, 23-24.
p « ont demandé à Pilate de le faire périr », soit « que (lui) le fasse périr », soit que (eux puissent) le faire périr », selon les témoins. Var. « l’eut livré à Pilate pour qu’il périsse ».
q Texte occ. « ... écrit de lui, ils demandèrent à Pilate de pouvoir, après l’avoir crucifié, le descendre du gibet, et ayant obtenu l’autorisation, ils le descendirent et le mirent au tombeau. »
r Cet appel au témoignage des apôtres galiléens surprend un peu dans la bouche de Paul qui ne séparait pas son propre témoignage du leur, 1 Co 15.3-11.
32 « Et nous, nous vous annonçons la Bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères,
s Var. « en faveur de nos enfants ».
t « dans les psaumes »; var. « au psaume premier » leçon occ. (selon l’ancien usage d’unir les Ps 1 et 2) ; autre var. « au psaume deuxième » (suivant l’usage qui a fini par prévaloir).
u La résurrection du Christ a été son intronisation messianique ; son humanité est entrée alors dans la jouissance des privilèges du Fils de Dieu. Cf. Rm 1.4.
v Promesse de la sainteté comme d’un don réservé aux temps messianiques, qui découlera du nouveau David, le Christ ressuscité.
36 Or David, après avoir en son temps servi les desseins de Dieu, est mort, a été réuni à ses pères et a vu la corruption.
38 « Sachez-le donc, frères, c’est par lui que la rémission des péchés vous est annoncée. L’entière justification que vous n’avez pu obtenir par la Loi de Moïse,
39 c’est par lui que quiconque croit l’obtient.
40 « Prenez donc garde que n’arrive ce qui est dit dans les Prophètes :
41 Regardez, contempteurs,
soyez dans la stupeur et disparaissez !
Parce que de vos jours je vais accomplir une œuvre
que vous ne croiriez pas si on vous la racontait. »w
w L’incrédulité et le rejet des Juifs (cf. Mt 21.33 ; 22.1) sont un thème cher à Luc, cf. 13.5 ; il reviendra en conclusion du livre des Actes, 28.26-27.
42 Et, à leur sortie, on les invitait àx parler encore du même sujet le sabbat suivant.
x Var. « À leur sortie, ils jugeaient convenable de ».
y Add. « jugeant convenable de se faire baptiser ».
z Add. occ. « Et de la sorte la parole de Dieu se répandait dans toute la ville. »
44 Le sabbat suivant, presque toute la ville s’assembla pour entendre la parole de Dieu.a
a Var. « la parole du Seigneur », ou « Paul, qui discourut longuement au sujet du Seigneur ».
b Cette idée de « hardiesse », ou d’« assurance », déjà soulignée à propos des apôtres, 4.13, 29, 31, revient de façon insistante quand il s’agit de Paul, 9.27-28 ; 14.3 ; 19.8 ; 26.26 ; 28.31 ; même insistance chez Paul lui-même, 1 Th 2.2 ; 2 Co 3.12 ; 7.4 ; Ph 1.20 ; Ep 3.12 ; 6.19-20.
Je t’ai établi lumière des nations,
pour faire de toi le salut jusqu’aux extrémités de la terre. »c
c Citation libre d’après les LXX. Le texte peut s’entendre, soit de Paul lui-même (cf. 26.17-18), apôtre et docteur des païens (cf. Rm 11.13 ; 1 Tm 2.7 ; Ep 3.8, etc.), soit du Christ ressuscité (voir 26.23, qui paraît également dépendre d’Isa 49.6, et Lc 2.32, tributaire d’Isa 49.6, 9) il est la lumière des nations, mais ne les éclairera effectivement que grâce au témoignage des apôtres, cf. 1.8 ; aussi la prophétie est-elle un ordre pour l’Apôtre qui doit en assurer l’accomplissement.
48 Tout joyeux à ces mots, les païens se mirent à glorifier la parole du Seigneur,d et tous ceux-là embrassèrent la foi, qui étaient destinés à la vie éternelle.e
d Var. « la parole de Dieu ».
e « La vie éternelle », cf. v. 46, c’est-à-dire la vie du siècle futur, cf. 3.15 ; n’y parviendront que ceux dont les noms « sont écrits dans le ciel », Lc 10.20, dans « le livre de la vie », Ph 4.3 ; Ap 20.12. « Destinés à la vie du monde futur », expression courante chez les rabbins.
50 Mais les Juifs montèrent la tête aux dames de condition qui adoraient Dieu ainsi qu’aux notables de la ville ; ils suscitèrent de la sorte une persécution contre Paul et Barnabé et les chassèrent de leur territoire.
14 À Iconium, ils entrèrent de mêmef dans la synagogue des Juifs et parlèrent de telle façon qu’une grande foule de Juifs et de Grecs embrassèrent la foi.g
f Ou « entrèrent ensemble ».
g Le v. 1 se continue par le v. 3.
2 Mais les Juifs restés incrédules excitèrent les païens et les indisposèrent contre les frères.h
h Le refus de croire dégénère aussitôt en opposition violente, cf. 19.9 ; 28.24, et 9.23 ; 13.45, 50 ; 14.19 ; 17.5-8, 13 ; 18.6, 13.
3 Paul et Barnabé prolongèrent donc leur séjour assez longtemps, pleins d’assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la prédication de sa grâce en opérant signes et prodiges par leurs mains.
4 La population de la ville se partagea.i Les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres.
i Suite du v. 2.
j Lystres, colonie romaine, patrie de Timothée, cf. 16.1-2. Les événements des vv. 8-19 se passent à Lystres ; Paul n’arrivera à Derbé qu’au v. 20.
8 À Lystres se tenait assis un homme perclus des pieds ; impotent de naissance, il n’avait jamais marché.
k Autre traduction « pour être sauvé ». La foi est la condition du miracle, cf. Mt 8.10.
11 À la vue de ce que Paul venait de faire, la foule s’écria, en lycaonien : « Les dieux, sous forme humaine, sont descendus parmi nous ! »
l Littéralement « qui était chef de la parole. » — Hermès (Mercure chez les Latins) était le dieu patron des orateurs. Plutôt que du Zeus et du Hermès des Grecs, il s’agit sans doute des dieux de la Lycaonie assimilés aux dieux olympiens.
m Suivant le texte occ. — Ce Zeus était le dieu protecteur de la ville.
14 Informés de la chose, les apôtres Barnabé et Paul déchirèrent leurs vêtementsn et se précipitèrent vers la foule en criant :
n En signe d’indignation, cf. Mt 26.65.
o Prédication monothéiste, où l’on oppose traditionnellement le Dieu véritable aux faux dieux, le Dieu vivant aux idoles inertes, avec appel à la conversion. Voir un résumé de la prédication de Paul aux païens dans 1 Th 1.9-10 et Ga 4.9 ; cf. 15.19 ; 26.18, 20.
p Le vrai Dieu s’est montré vivant en produisant l’univers formulation qu’on retrouve dans les confessions de foi du judaïsme. Cf. Ex 20.11 ; Ne 9.6 ; Ps 146.6 ; 4.24 ; 17.24 ; Ap 10.6 ; 14.7.
19 Survinrent alors d’Antioche et d’Iconium des Juifs qui gagnèrent les foules. On lapida Paul et on le traîna hors de la ville, le croyant mort.
21 Après avoir évangélisé cette ville et y avoir fait bon nombre de disciples, ils retournèrent à Lystres, Iconium et Antioche.
q Cf. Rm 1.11 ; 1 Th 3.2, 13 ; Lc 22.32.
r Selon le modèle des communautés juives de la Diaspora.
24 Traversant alors la Pisidie, ils gagnèrent la Pamphylie.
s Add. « du Seigneur » ou « de Dieu ».
27 À leur arrivée, ils réunirent l’Église et se mirent à rapporter tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi.t
t Métaphore analogue chez saint Paul, 1 Co 16.9 ; 2 Co 2.12 ; Col 4.3.
15 u Cependant certaines gens descendus de Judéev enseignaient aux frères : « Si vous ne vous faites pas circoncire suivant l’usage qui vient de Moïse, vous ne pouvez être sauvés. »
u Les événements de ce ch. soulèvent plusieurs difficultés : 1° les vv. 5-7 reprennent les vv. 1-2 comme si l’auteur rapportait deux origines différentes de la controverse, sans mettre de lien entre elles ; 2° au v. 6, on a l’impression d’une réunion séparée des dirigeants de la communauté, mais, aux vv. 12, 22, les débats se font devant l’assemblée chrétienne tout entière ; 3° l’assemblée porte et remet à Paul un décret sur les observances de pureté rituelle imposées aux chrétiens issus du paganisme, vv. 22s ; mais plus tard, Jacques semble notifier ce même décret à l’Apôtre, sans supposer qu’il le connaisse, 21.25. Paul lui-même ne parle de ce décret ni en Ga 2.6 (où il parle de l’assemblée de Jérusalem) ni en 1 Co 8-10 ; Rm 14 (où il traite de problèmes analogues) ; 4° le décret de 15.29 fut porté pour les Églises de Syrie et de Cilicie, 15.23 ; pourtant, Luc ne dit pas que Paul l’ait publié en traversant ces régions, 15.41, mais il en parle à propos des villes de Lycaonie, 16.4, et les termes de 15.19-21 ; 21.25 semblent en fait donner au décret une portée universelle. On expliquerait ces difficultés en admettant que Luc a bloqué deux controverses distinctes et les solutions différentes qui leur furent données (Paul a mieux distingué en Ga 2) une controverse à laquelle prirent part Pierre et Paul, sur l’obligation de la Loi juive pour les païens convertis, cf. Ga 2.1-10 ; une autre, postérieure, suscitée par l’incident d’Antioche, Ga 2.11-14, et où Jacques joua un rôle prépondérant en l’absence de Pierre et de Paul, sur les rapports entre chrétiens issus du judaïsme et du paganisme dans leurs relations sociales ; tout contact avec un païen entraînait pour le juif une impureté légale cf. 15.20.
v Ga 2.12 les désigne comme « certaines gens de l’entourage de Jacques ».
w Var. « Après beaucoup d’agitation et une discussion assez vive engagée avec eux par Paul et Barnabée — car Paul disait, en insistant, qu’ils devaient demeurer comme lorsqu’ils avaient cru — ceux qui étaient venus de Jérusalem leur commandèrent ainsi qu’à quelques autres de monter à Jérusalem auprès des apôtres et des anciens pour être jugés devant eux au sujet de ce litige. »
x Ga 2.1-3 nomme Tite, qui était originaire de la gentilité.
y Les apôtres, dont il n’est question ni en 11.30 ni en 21.18, sont mentionnés ici conjointement au collège des anciens ; cela s’accorde avec Ga 2.2-9, où Pierre et Jean sont cités comme autorités de l’Église de Jérusalem, à côté de Jacques, frère du Seigneur.
3 Eux donc, après avoir été escortész par l’Église, traversèrent la Phénicie et la Samarie, racontant la conversion des païens, et ils causaient une grande joie à tous les frères.
z Autre traduction « après avoir été pourvus du nécessaire pour le voyage », cf. 1 Co 16.11 ; Tt 3.13.
5 Mais certaines gens du parti des Pharisiens qui étaient devenus croyants intervinrenta pour déclarer qu’il fallait circoncire les païens et leur enjoindre d’observer la Loi de Moïse.b
a Dans le texte ordinaire, les Pharisiens ont l’air d’intervenir à Jérusalem indépendamment de ce qui s’est passé à Antioche. Le texte occ. s’applique à faire le raccord « Mais ceux qui leur avaient enjoint de monter vers les anciens se levèrent alors... »
b D’après Ga 2.3-5 ces exigences auraient visé plus directement Tite, qui avait accompagné Paul à Jérusalem.
c Add. occ. « et l’assemblée », cf. v. 12.
d Add. occ. « sous l’inspiration de l’Esprit ».
e Interprétation de la parole céleste entendue par Pierre, 10.15 ; 11.9, cf. 10.28 ; Si 38.10. L’intervention de Pierre reprend la justification qu’il a donnée de sa conduite à Césarée, 11.4-17.
f Tenter (cf. 1 Co 10.13) Dieu, c’est le mettre en demeure de faire ses preuves, en exigeant une intervention ou un signe, 5.9 ; Ex 17.2, 7 ; Nb 14.22 ; Dt 6.16 ; Jdt 8.12-17 ; Ps 95.9 ; Isa 7.11-12 ; Mt 4.7 ; 5.8-10 ; 1 Co 10.9.
g Réponse directe à l’affirmation du v. 1. La doctrine est celle de Ga 2.15-21 ; 3.22-26 ; Rm 11.32 ; Ep 2.1-10 ; etc. À ce point de vue, aucun avantage pour le Juif cf. 13.38 ; Ga 5.6 ; 6.15.
12 Alors toute l’assemblée fit silence.h On écoutait Barnabé et Paul exposer tout ce que Dieu avait accompli par eux de signes et prodiges parmi les païens.
h Texte occ. « Comme les anciens donnaient leur assentiment à ce que Pierre avait dit, toute l’assemblée... »
13 Quand ils eurent cessé de parler, Jacquesi prit la parole et dit : « Frères, écoutez-moi.
i Ga 2.9 atteste l’importance de son rôle en cette affaire, spécialement dans le débat concernant les problèmes locaux de relations sociales, cf. 15.1.
j Nom sémitique de Simon-Pierre, cf. 2 P 1.1.
k Le texte est cité d’après la LXX et l’argumentation repose sur des variantes propres à la version grecque. Elle provient sans doute des milieux « hellénistes », bien qu’elle soit mise ici sur les lèvres du chef du parti « hébreu ».
16 Après cela je reviendrai
et je relèverai la tente de David qui était tombée ;
je relèverai ses ruines
et je la redresserai,
17 afin que le reste des hommes cherchent le Seigneur,
ainsi que toutes les nations
qui ont été consacrées à mon Nom,l
dit le Seigneur qui fait
l Littéralement « sur lesquelles mon Nom a été invoqué (ou prononcé) ». Invoquer le nom de Yahvé sur un peuple, cf. 2 Ch 7.14, ou sur un lieu, cf. 2 Ch 6.34, c’est le consacrer à Yahvé.
18 connaître ces choses depuis des siècles.m
m Var. « dit le Seigneur qui fait ces choses. Depuis des siècles le Seigneur connaît son œuvre. »
19 « C’est pourquoi je juge, moi,n qu’il ne faut pas tracasser ceux des païens qui se convertissent à Dieu.
n Jacques dirime le débat, et la lettre apostolique ne fera que reprendre les termes de sa déclaration. Ga 2.9 donne la même impression dans l’Église de Jérusalem, à cette date, c’est Jacques qui occupe la première place, cf. 12.17. — Une var. diminue son importance « C’est pourquoi, pour ce qui est de moi... »
o La viande des animaux immolés dans les sacrifices païens, cf. v. 29 et 21.25. Voir 1 Co 8-10.
p Le mot paraît désigner toutes les unions irrégulières énumérées en Lv 18.
q Le texte occ. supprime « chairs étouffées » et ajoute à la fin « et ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas être fait à soi-même » (de même au v. 29). Autre om. « l’impudicité ». — Les réserves de Jacques montrent la nature exacte du litige. Elles ont un caractère strictement rituel et répondent à la question posée en 11.3 et Ga 2.12-14 que faut-il exiger de la part des helléno-chrétiens pour que les judéo-chrétiens puissent les fréquenter sans souillure légale ? De toutes les lois de pureté, Jacques n’a voulu retenir que celles dont la signification religieuse paraît universelle la manducation des viandes offertes aux idoles comportait une certaine participation à un culte sacrilège, cf. 1 Co 8-10. Le sang concrétise la vie, qui appartient à Dieu seul, et l’interdit de la Loi qui le concernait, Lv 1.5, avait un tel caractère qu’on s’explique la répugnance du Juif à en dispenser les païens. Le cas des chairs étouffées est analogue à celui du sang. Les unions irrégulières figurent dans ce contexte non pas pour leur qualification morale, mais en tant que principe de souillure légale.
22 Alors les apôtres et les anciens, d’accord avec l’Église tout entière, décidèrent de choisir quelques-uns d’entre eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé. Ce furent Jude, surnommé Barsabbas,r et Silas,s hommes considérés parmi les frères.
r Inconnu par ailleurs ; cf. 1.23.
s Silas, compagnon de mission de Paul, 15.40—18.5, est identique au Silvain que mentionnent 1 Th 1.1 ; 2 Th 1.1 ; 2 Co 1.19 ; 1 P 5.12.
« Les apôtres et les anciens, vos frères, aux frères de la gentilité qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut !
t Add. occ. « sous la conduite du Saint Esprit ».
30 Prenant congé donc, les délégués descendirent à Antioche, où ils réunirent l’assemblée et remirent la lettre.
u Le texte occ. ajoute le v. 34 « Mais Silas décida de rester là. » Plusieurs mss ajoutent en outre « Jude partit seul. »
36 Quelque temps après, Paul dit à Barnabé : « Retournons donc visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont. »
v Il est possible que la cause profonde de la séparation de Paul avec Barnabé soit le différend qui se produisit entre eux à Antioche sur les repas communs, et donc la communion, entre chrétiens issus du judaïsme et du paganisme ; cf. Ga 2.11-13.
w Var. « la grâce du Seigneur ».
41 Il traversa la Syrie et la Cilicie, où il affermit les Églises.x
x Le texte occ. ajoute « transmettant les prescriptions des anciens », cf. 16.4.