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Bible de Jérusalem

Jean 1.1-5

L’ÉVANGILE SELON SAINT JEAN

Introduction à l’évangile selon Jean

Prologue

1 Au commencementa était le Verbe
et le Verbe était auprès de Dieu
et le Verbe était Dieu.

a Cf. Gn 1.1. En 1.1-5, l’évangéliste reprend probablement une hymne plus ancienne qui démarque le récit de la création en Gn 1.1-31, scandé par les verbes « Dieu dit... et cela fut » Dieu a créé le monde par son Verbe, i. e. par sa Parole, Ps 33.6-9 ; Sg 9.1 ; Si 42.15, spécialement la lumière opposée aux ténèbres, Gn 1.18, les êtres vivants, Gn 1.20-25, et l’homme, Gn 1.26-27. Il est possible que les vv. 1c-2, encadrés par la reprise rédactionnelle « auprès de Dieu... auprès de Dieu » et qui rompent le rythme binaire du morceau, aient été ajoutés par l’évangéliste pour affirmer la divinité du Christ, Verbe incarné, cf. 8.24 ; 20.29 ; 1 5.20. En 1.9-18, le thème de la Parole créatrice se développe en harmonie avec Isa 55.10-11 envoyée par Dieu, 1.9-11 ; 4.34, dans le monde, 1.9, pour le féconder, 1.12, en lui révélant la « vérité », 8.32, elle fait retour à Dieu après avoir accompli sa mission, 1.18 ; 13.3 ; 16.28. Présence auprès de Dieu, rôle dans la création, envoi dans le monde pour y enseigner l’humanité, cet ensemble de thèmes concernent la Sagesse aussi bien que la Parole, Pr 8.22-36 ; Si 24.3-32 ; Sg 9.9-12. Dans le NT il appartenait à Jean, grâce au fait de l’Incarnation, 1.14, de dégager la nature personnelle de cette Parole (Sagesse) subsistante et éternelle.

2 Il était au commencement auprès de Dieu.
3 Tout fut par lui,
et sans lui rien ne fut.
4 Ce qui fut en luib était la vie,c
et la vie était la lumière des hommes,

b Ou peut-être mieux « ce qui fut par lui ».

c Dans le grec, le mot vie, dépourvu de l’article, ne peut être le sujet du verbe être ; il ne faut donc pas rattacher les mots « ce qui fut » à ce qui précède. Mais l’omission de l’article était régulière lorsque le substantif, même déterminé, était placé comme attribut avant le verbe être, cf. 1.49.

5 et la lumière luit dans les ténèbres
et les ténèbres ne l’ont pas saisie.d

d La lumière (le Bien, le Verbe) échappe aux prises des ténèbres (le Mal, les puissances du mal), cf. 8.12. — D’autres traduisent « et les ténèbres ne l’ont pas comprise ».