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Bible de Jérusalem

Ézéchiel 34.1

Les pasteurs d’Israël.r

34 La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :

r L’image du roi-berger est ancienne dans le patrimoine littéraire de l’Orient. Jérémie l’a appliquée aux rois d’Israël, pour leur reprocher d’avoir mal accompli leurs fonctions, Jr 2.8 ; 10.21 ; 23.1-3, et pour annoncer que Dieu donnera à son peuple de nouveaux pasteurs, qui le paîtront dans la justice, Jr 3.15 ; 23.4, et parmi ces pasteurs un « germe », Jr 23.5-6, le Messie. Ézéchiel reprend le thème de Jr 23.1-6, qui sera encore repris plus tard par Za 11.4-17 ; 13.7. Il reproche aux pasteurs, ici les rois et chefs laïcs du peuple, leurs crimes, vv. 1-10. Yahvé leur reprendra le troupeau qu’ils malmènent et se fera lui-même le pasteur de son peuple (cf. Gn 48.15 ; 49.24 ; Isa 40.11 ; Ps 80.2 ; 95.7 et Ps 23) ; c’est l’annonce d’une théocratie, vv. 11-16 de fait, au retour de l’Exil, la royauté ne sera pas rétablie. C’est plus tard que Yahvé donnera à son peuple (cf. 17.22 ; 21.32) un pasteur de son choix, vv. 23-24, un « prince » (cf. 45.7-8, 17 ; 46.8-10, 16-18), nouveau David. La description du règne de ce prince, vv. 25-31, et le nom de David qui lui est donné (voir 2 S 7.1 ; cf. Isa 11.1 ; Jr 23.5) suggèrent une ère messianique, où Dieu lui-même, par son Messie, régnera sur son peuple dans la justice et dans la paix. On trouve dans ce texte d’Ézéchiel l’esquisse de la parabole de la brebis perdue, Mt 18.12-14 ; Lc 15.4-7, et surtout de l’allégorie du bon Pasteur, Jn 10.11-18, qui, rapprochée d’Ézéchiel, apparaît comme une revendication messianique de Jésus. Le bon Pasteur sera l’un des thèmes iconographiques les plus anciens du christianisme.